«Il est temps que l’argent des Lévisiens revienne aux Lévisiens»

«Il est temps que l’argent des Lévisiens revienne aux Lévisiens»
«Il est temps que l’argent des Lévisiens revienne aux Lévisiens»

« Pour moi, cela n’a aucun sens. Et même si je travaille sur ce dossier depuis des années, je ne comprends toujours pas pourquoi il n’est toujours pas résolu», a déclaré M. Picard. Soleil.

L’ancien député caquiste s’étonne de voir que Lévis doit encore aller au front pour avoir droit à tous les revenus de la taxe sur l’inscription des Lévisiens.

À l’instar de l’administration Lehouillier et de la Société de transport de Lévis (STLévis), celui qui a représenté l’ouest de Lévis à l’Assemblée nationale pendant 19 ans exhorte Québec à « rendre à Lévis son argent » pour financer ses transports collectifs.

« À un moment donné, il est temps que l’argent des Lévisiens revienne aux Lévisiens et à leurs services.

— Marc Picard, député des Chutes-de-la-Chaudière de 2003 à 2022

Depuis 1992, la moitié des revenus de la taxe d’immatriculation perçue à Lévis est versée au Réseau de transport de la Capitale (RTC), de l’autre côté du fleuve. STLévis est la seule entreprise de transport au Québec à ne pas recevoir la totalité des 30 $ imposés aux automobilistes sur son territoire.

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Au cours de la dernière décennie, Québec a remboursé ponctuellement le manque à gagner de la STLévis estimé à 1,3 million lié au partage de la taxe d’immatriculation. (Érick Labbé/Archives Le Soleil)

Récemment, le maire Gilles Lehouillier a accentué la pression sur le dossier, exigeant que la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, résolve « une iniquité historique » qui aurait coûté au fil du temps quelque 20 millions aux transports publics de Lévis.

Lévis a notamment accusé le gouvernement québécois d’être responsable du « sous-développement chronique » de son entreprise de transport, dont le service n’a obtenu qu’une note de satisfaction de 4,6/10 lors d’une récente consultation.

La semaine dernière, Lévis a également menacé de lancer une « vaste campagne » où les autobus de Lévis seraient placardés de photos de la ministre Guilbault, histoire de la mettre en lumière et de la forcer à régler le différend.

Enfin, l’administration Lehouillier a rendu publique une lettre envoyée en mars 2021 par l’ancien ministre des Transports, François Bonnardel, où Lévis était promis « une solution permanente ». Rien n’a changé depuis, malgré l’engagement pris à l’aube de la campagne électorale de 2022.

« Là, nous sommes à l’heure des comptes », s’impatiente le maire Lehouillier. Le gouvernement doit nous donner les 15 $ qui nous appartiennent.

Une machine trop lourde

Même s’il espère une issue rapide, l’ancien député caquiste des Chutes-de-la-Chaudière ne se fait pas d’illusions. Il estime que malgré toutes les pressions politiques, il sera difficile de faire bouger l’aiguille, restée immobile depuis trente ans.

Durant ses 19 années à l’Assemblée nationale, Marc Picard a déposé plusieurs projets de loi pour rendre à Lévis tous les avantages de la taxe d’immatriculation, sans succès.

Même ses tentatives pour changer les choses de l’intérieur, alors qu’il était au gouvernement, ont échoué. “J’étais très confiant, mais au final, ça n’a jamais marché”, déplore-t-il, accusant “la machine gouvernementale”.

« Il est très difficile de faire admettre aux fonctionnaires qu’ils n’ont pas fait de bons calculs », résume-t-il, faisant état de « très longues discussions avec de hauts fonctionnaires ». “Au final, on me disait toujours que le calcul était correct et que j’étais sur le terrain.”

“Peut-être que les calculs étaient corrects, mais la logique derrière cela ne l’a jamais été.”

— Marc Picard, député des Chutes-de-la-Chaudière de 2003 à 2022

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Marc Picard a fait du rapatriement de tous les revenus de la taxe d’immatriculation payée par les Lévisiens un enjeu central de ses mandats à l’Assemblée nationale, dans l’opposition comme au gouvernement. (Archives Le Soleil)

M. Picard, qui veut « essayer le plus possible de ne pas jouer à la belle-mère », estime toutefois qu’une volonté claire de la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Mme Guilbault, pourrait aider à régler le dossier. .

« Mais les élus avancent au rythme des fonctionnaires. Et quand la machine tourne au ralenti, ils ne peuvent pas aller plus vite, constate-t-il. Quoi qu’il en soit, il est clair que cela n’a toujours aucun sens pour moi que cela n’ait pas été résolu.»

A l’Assemblée nationale, le cabinet du ministre des Transports et de la Mobilité durable ne semble pas vouloir prendre la main sur le dossier qui traîne depuis des décennies. « Notre priorité est que les villes s’accordent sur une approche équitable pour les citoyens », a-t-il brièvement commenté.

Québec laisse entendre que le partage des revenus perçus auprès des automobilistes de Lévis est avant tout une affaire privée entre les villes, la Communauté métropolitaine de Québec et leurs entreprises de transport. “Nous sommes favorables à la conclusion d’un accord négocié entre les parties.”

Autrement dit, nous n’entendons pas trancher, préférant laisser les maires Marchand et Lehouillier s’entendre sur le partage des sommes récoltées à Lévis.

Les élus des deux rives du fleuve ont déjà fait savoir qu’il n’était pas question de dépouiller une entreprise de transport pour en financer une autre.

Le maire Lehouillier a indiqué à plusieurs reprises qu’il ne souhaitait pas que Lévis retrouve son financement aux dépens du Réseau de transport de la Capitale (RTC), qui reçoit actuellement les sommes retirées à STLévis.

Le maire de Québec, de son côté, a appuyé les demandes de Lévis, à condition que cela n’entre pas dans le budget déjà très serré des transports en commun au Québec.

« Gilles a été très clair, explique le maire Marchand. Le but n’est pas de cannibaliser des sommes déjà existantes et inférieures aux besoins. J’espère que ça marchera, mais ça ne peut pas se faire au détriment du Québec et ce n’est pas ce qu’il veut.»

 
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