Personnes handicapées | Dans le REM, un protocole d’urgence « aberrant »

Personnes handicapées | Dans le REM, un protocole d’urgence « aberrant »
Personnes handicapées | Dans le REM, un protocole d’urgence « aberrant »

Le protocole d’urgence pour les personnes handicapées est « aberrant » dans le Réseau express métropolitain (REM), dénonce un usager atteint de paralysie cérébrale qui s’en est aperçu à ses dépens samedi lors d’une interruption de service.


Publié à 1h16

Mis à jour à 5h00

Ce qu’il faut savoir

Un usager handicapé dénonce la faiblesse des plans d’urgence dans le REM.

L’opérateur exo admet qu’une erreur a été détectée dans l’application du plan de relève.

CDPQ Infra se dit ouverte à apporter des corrections au cours des prochaines semaines.

« En réalité, il n’y a pas de plan d’urgence pour les personnes handicapées dans le REM. Certainement pas. Aucun. C’est absurde à quel point le service aux personnes à mobilité réduite est quasiment inexistant. Il s’agit cependant d’un vaste système de transport. Des mesures claires doivent être mises en place », déclare Christophe Rudyj dans un entretien avec -.

Samedi dernier, alors qu’il tentait de regagner la gare de Brossard, d’où il emprunte un service de transport adapté jusqu’à son domicile de Saint-Mathias-sur-Richelieu, une panne prolongée s’est produite vers 20 heures en raison d’un dégagement de fumée près de l’Île. Gare-des-Sœurs.

Des navettes d’autobus ont ensuite été déployées, tel que le protocole l’exige, entre Brossard et la Gare Centrale. Le problème : ces bus “ne sont pas du tout universellement accessibles malgré ce qu’ils prétendent”, déplore M. Rudyj.

« Il était 21h30, j’attendais depuis un moment lorsqu’un agent du REM m’a confirmé que les navettes ne m’étaient pas accessibles en me disant qu’il y avait quand même du monde. Ils m’ont dit de commander le transport adapté. Mais il faut le réserver 24h à l’avance ! », relate le principal concerné.

Finalement, l’exo transporteur, qui gère les services de transport adapté, « s’est démené pour me trouver un chauffeur », raconte Christophe. « Je les remercie pour cela, mais ce n’est pas normal et c’est inacceptable que nous en soyons là. Il serait tout à fait possible et même nécessaire d’avoir des taxis d’attente autour du REM, en période de panne, pour les personnes en fauteuil roulant comme moi. »

“Il y a des vies en jeu”

Ce n’est pas la première fois que cette question est soulevée sur le tracé du tramway. Depuis son inauguration en juillet, de multiples pannes d’ascenseurs suscitent des inquiétudes, notamment de la part du Regroupement des militants pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ).

« Nous avons demandé au REM quels étaient leurs protocoles d’urgence en cas de problème majeur et à chaque fois, ils ont refusé de nous le révéler pour des raisons stratégiques, s’assurant que tout était en place. Pour être honnête, de notre côté, nous n’y avons jamais cru», affirme le directeur général du RAPLIQ, Steven Laperrière.

Pour l’instant, « les wagons sont accessibles, bien sûr, mais tout le reste autour d’eux, pas vraiment », précise-t-il.

Nous sommes à la merci d’un ascenseur défectueux ou de tout autre problème technique provoquant une panne. Et quand des vies sont en jeu, c’est très grave.

Steven Laperrière

La clé, selon lui, « serait de donner plus d’informations et d’être prêt à réagir à n’importe quelle situation ». «Tant que ce n’est pas vraiment le cas, on ne peut pas dire que le REM est vraiment accessible à tous», insiste le PDG, qui fait appel à CDPQ Infra pour réaliser des simulations plus régulièrement. « Sinon, le plan est tout simplement compliqué. »

Christophe Rudyj est d’accord. « C’est pour nous une question de première nécessité. S’il y a un incendie au REM, que se passe-t-il ? On devrait pouvoir le savoir», affirme ce père de deux enfants, également propriétaire d’un magasin sur la rue Sainte-Catherine, au centre-ville de Montréal.

“Une erreur dans l’application du plan de succession”

Chez exo, le porte-parole Jean-Maxime St-Hilaire concède qu’« il semble y avoir eu une erreur dans l’application du plan de relève » samedi dernier.

« Dans ce cas exceptionnel, les véhicules exo transport adapté sont autorisés à traverser le pont pour venir chercher les usagers à l’une des stations du REM à Montréal. Nous avons apporté des correctifs avec nos équipes et nos partenaires pour qu’une situation similaire ne se reproduise plus », soutient-il.

«Tous les employés d’exo impliqués dans la situation ont cherché de bonne foi à aider l’usager à arriver à destination», assure-t-il. « La modification en temps réel des circuits des véhicules du transport adapté présente plusieurs défis. Nos employés font de leur mieux pour répondre aux demandes de dernière minute tout en minimisant les conséquences sur les autres utilisateurs », explique M. St-Hilaire.

CDPQ Infra, de son côté, se dit « consciente qu’une interruption de service peut être particulièrement complexe pour une personne à mobilité réduite ».

” Samedi soir […], les navettes disponibles ont été adaptées aux personnes à mobilité réduite, comme prévu dans le plan de secours. En revanche, on sait que l’accès au terminus du centre-ville, où se trouvaient les navettes du plan de relance, fait l’objet de discussions entre partenaires associés aux transports en commun, pour améliorer la signalétique et l’accessibilité. , affirme le directeur adjoint aux relations avec les médias, Francis Labbé, qui se dit ouvert à « identifier des solutions et des améliorations possibles ».

 
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