Les écoles québécoises doivent retourner à leurs racines

Les écoles québécoises doivent retourner à leurs racines
Les écoles québécoises doivent retourner à leurs racines

Je pense beaucoup ces jours-ci aux problèmes de l’école dans nos sociétés modernes.

Je n’arrivais pas à rassembler mes idées lorsqu’un lecteur suggérait la notion de « frontières floues ».

Je vais essayer de t’expliquer.

Unique

Quand j’étais enfant, je considérais l’école comme une sorte de sanctuaire.

L’école n’était pas un endroit comme les autres. Elle avait un statut particulier, supérieur, presque sacré, qui imposait le respect.

Je l’ai pris très au sérieux.

C’était un lieu, si je puis dire, en société, nécessairement, mais aussi à part, protégé, différent, où il était entendu qu’on laissait à l’entrée certaines questions, certaines pratiques, certaines habitudes.

D’où mon mot « sanctuaire ».

Bien sûr, l’école a toujours été un peu le reflet de la société.

Nous trouvions des enfants de riches à l’école et, selon nous, des enfants qui arrivaient affamés, des enfants qui étaient maltraités à la maison, etc.

Mais il y avait quand même une distance, une sorte de séparation entre l’école et le monde extérieur, un peu comme quand j’entre dans une église ou un musée, et où je ressens une ambiance, un rythme qui ne sont pas ceux de l’extérieur.

J’ai franchi la porte de l’école et j’étais dans un « ailleurs ». Je trouverais l’entreprise à ma sortie.

J’en suis venu à me concentrer, à travailler avec assiduité, quels que soient mes talents ou mes goûts.

Aujourd’hui, cette démarcation a disparu, d’où ce « flou des frontières » évoqué plus haut.

L’école a été engloutie par la société. Elle est devenue son reflet, son exutoire, une sorte d’éponge imbibée de tout ce que porte la société.

Je vais vous donner des exemples.

À l’école, les téléphones portables connectent les enfants au monde extérieur. Les parents leur envoient des SMS pendant qu’ils sont en classe !

Les parents font manquer les jours d’école à leurs enfants pour partir en vacances à l’heure qui leur convient.

Les religions font irruption à l’école.

Nous organisons des fêtes pour célébrer les cultures des pays d’origine de chacun.

Aux matières de base s’ajoutaient des cours de toutes sortes, censés équiper les enfants et, souvent, les endoctriner.

Aujourd’hui, dès l’adolescence, une majorité d’étudiants ont un travail rémunéré en dehors de l’école.

Si c’est pour répondre à des besoins vitaux, je comprends. Mais pour beaucoup, il s’agit de s’offrir un style de vie qui était autrefois inimaginable pour moi.

Il était peu probable, lorsque j’étais adolescent ou jeune adulte, de posséder une voiture ou de renouveler fréquemment ma garde-robe.

  • Écoutez la chronique de Joseph Facal via QUB :
Dorloter

Il ne me serait jamais non plus venu à l’esprit de parler de manière informelle à mes professeurs.

À l’école primaire, je ne demandais pas à mes professeurs de me faire des câlins. C’était le rôle de ma mère.

Comment donner objectivement une note à un enfant que vous chouchoutez physiquement ? Apprendra-t-il à obéir seulement s’il se sent aimé ?

Nous sommes mûrs, je crois, pour relever de vastes défis.

 
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