Lancement du média en ligne Rue89 Strasbourg un appel aux dons à ses lecteurs, en raison d’un procès qui l’oppose à professeur de théologie à l’Université de Strasbourg. Ce professeur fait l’objet de deux plaintes, dont une pour viol. Suite à une enquête de Rue89 Strasbourg, il a poursuivi les médias pour diffamation. Un classement sans suite a été prononcé en juin. Mais l’enseignant contre-attaque devant le tribunal civil. Des démarches très coûteuses : Rue89 Strasbourg fait appel aux bonnes volontés pour raise 10,000 euros.
Pierre France, le fondateur de Rue89 Strasbourg, explique : « Nous avons dû engager un avocat, cela nous a déjà coûté plusieurs milliers d’euros. Mais en tant qu’organe de presse, lorsque nous publions quelque chose, nous le faisons dans l’intérêt de la société.» Il dénonce une « procédure de bâillon »un terme utilisé « À partir du moment où nous essayons de faire taire un média, avec des moyens légaux qu’il ne peut pas gérer. »
Parce que la Rue89 Strasbourg est un « petite structure, avec un chiffre d’affaires d’environ 200 000 eurosprécise Pierre France. Chaque mois, nous dépensons environ 15 000 euros. Si nous devons payer 10 000 euros de frais de justice, c’est extrêmement important.» Ce qui, selon lui, vise à décourager les médias de mener des enquêtes, notamment sur les violences sexistes et sexuelles : “C’est très difficile de travailler sur le sujet, car la preuve, la récupération de la parole, est très compliquée, souvent les victimes n’osent pas parler. Il y a beaucoup de travail à faire, mais il est extrêmement important que la société montre que ces violences sont répandues, que de nombreuses femmes en sont victimes, y compris parmi les plus jeunes.» – en l’occurrence, ici, ce sont des étudiants qui ont témoigné.
« Si en plus, ajoute Pierre France, le message est que dès qu’on attaque les agresseurs, Si vous avez deux ou trois ans de procédure judiciaire, de nombreux médias s’autocensureront.»