Abdourahmane Ridouane, président de la mosquée de Pessac, sera libéré ce mercredi sous contrôle judiciaire et interdiction de quitter le territoire français.
Le président nigérien d’une mosquée de Gironde, en cours d’expulsion depuis août, sera libéré mercredi à l’issue de la durée légale de détention administrative et sera jugé “parallèle” en janvier pour apologie du terrorisme, a annoncé lundi son avocat. Abdourahmane Ridouane, 59 ans, directeur de la mosquée de Pessac dans la métropole bordelaise, a été interpellé à son domicile le 8 août conformément à un arrêté d’éloignement pris par le ministère de l’Intérieur et placé en centre de rétention administrative en Seine-et-Marne. .
Les autorités lui reprochent des propos ou des prises de position, tenus ou relayés sur les réseaux sociaux, accusant la France de pratiquer « Islamophobie d’État ». Il aurait également « actes terroristes justifiés » et « provoqué à la discrimination ou à la haine envers les pays occidentaux, l’État d’Israël ainsi que tous les peuples de religion juive ». En cause, les messages “légitimer” l’attaque perpétrée le 7 octobre 2023 par le Hamas contre Israël, ou saluer la mémoire de son ancien dirigeant, Ismaïl Haniyeh, après son assassinat le 31 juillet à Téhéran. Le tribunal administratif de Paris puis le Conseil d’État ont depuis rejeté les recours contre cette expulsion.
Une audience prévue le 13 janvier
Selon une Source policière, M. Ridouane a été placé en garde à vue le 30 octobre à la demande du parquet de Meaux, « faisant suite à un signalement du ministre de l’Intérieur faisant état de la diffusion de plusieurs vidéos et de la publication de messages sur les réseaux sociaux pouvant constituer le délit d’apologie du terrorisme ». Il devait être jugé immédiatement lundi mais son avocat a fait reporter l’audience au 13 janvier pour préparer sa défense. Le tribunal l’a placé jusqu’alors sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter le territoire français et obligation de se présenter au commissariat de Pessac une fois par semaine.
Le parquet avait demandé en vain vendredi, dans l’attente de l’audience, un placement en détention provisoire. Contacté par l’AFP, Me Sefen Guez Guez dénonce “un détournement de procédure”soulignant que les faits reprochés à son client sont connus de longue date, dont le message relatif à Ismaïl Haniyeh fin juillet, le Conseil d’Etat l’a ainsi évoqué dans sa décision du 17 septembre. Interrogé sur une éventuelle assignation à résidence Mesure, la préfecture de la Gironde a répondu qu’elle communiquerait sur le sujet mercredi.
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