plusieurs milliers de personnes de la diaspora d’outre-mer manifestent contre la vie chère

plusieurs milliers de personnes de la diaspora d’outre-mer manifestent contre la vie chère
plusieurs milliers de personnes de la diaspora d’outre-mer manifestent contre la vie chère

Il s’agit de la première grande mobilisation de ce type en métropolitaine depuis le début de la mobilisation en Martinique contre la vie chère.

“Un yen pou yo!” (on n’abandonnera pas pour eux, en créole) : plusieurs milliers de personnes de la diaspora d’outre-mer, vêtues de rouge, ont manifesté sans heurts dimanche 3 novembre à Paris contre la cherté de la vie outre-mer.

Il s’agit de la première grande mobilisation de ce type en France, depuis le début de la mobilisation en Martinique contre la vie chère.

Ils demandent un alignement des prix

Dans une ambiance de fête malgré la colère palpable, les manifestants se sont rassemblés place Denfert-Rochereau, à l’appel des associations antillaises et kanak, pour rallier le ministère de l’Outre-mer qu’ils n’ont pu atteindre, arrêté quelques centaines de mètres auparavant par un cordon policier.

« Monopole criminel », « Insatiables Békés », « Rèspektém nou » (respectez-nous), pouvait-on lire sur les pancartes. « Non à la vie chère ! » » scandait la foule, drapeaux martiniquais, guadeloupéens et kanak flottant au vent.

« On a l’impression que la situation dans les territoires d’outre-mer ne concerne pas les Français de France. Cette manifestation est là pour faire du bruit et faire connaître la situation aux autres Français”, a expliqué Louis-Louis à l’AFP. Philippe Mars, vice-président de l’association Ultramarins Doubout (debout, en créole), l’un des organisateurs de l’événement.

“Nous demandons une continuité territoriale et l’alignement des prix sur ceux de la métropole”, a-t-il poursuivi, disant espérer “qu’il y ait un tournant avec ce rassemblement”.

Dans le cortège, Corry Diomar, 31 ans, père de quatre enfants et qui a de la famille aux Antilles, ne décolère pas : « La plupart des gens en métropole ne savent pas que chez nous, on paie le double pour manger. Je n’ai pas le privilège de le manger ! « Un caddie chez Carrefour, on paye le double, voire le triple ici !

« Ils s’enrichissent sur notre dos »

Même situation en Nouvelle-Calédonie, constate Céleste, assistante sociale de 32 ans et membre d’un collectif kanak qui a de la famille sur le « Caillou ». « Là-bas, tout est plus cher », témoigne-t-elle. « Les gens ont du mal à se nourrir, à prendre soin d’eux-mêmes et à s’éduquer correctement. »

“Ils s’enrichissent sur notre dos”, déplore Sandrine Rosette, 42 ans, chef d’entreprise dont la famille vit en Martinique, évoquant notamment la grande distribution.

Figure du mouvement contre la vie chère en Martinique, arrivé la veille à Paris, Rodrigue Petitot, chef du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (Rpprac), participait également à la manifestation. Pour lui, il était « important de montrer à la diaspora que nous voyons le combat qu’elle mène ici pour soutenir notre combat là-bas ».

Aude Goussard, autre figure du Rpprac, a de son côté fustigé une « canaille de la grande distribution », listant les noms des grands groupes présents en Martinique (Hayot, Fabre…), hués repris par la foule, leur demandant de « changer » ( leur) mentalité coloniale ».

Depuis septembre, la Martinique est régulièrement en proie à des émeutes urbaines et des violences, principalement nocturnes, dans ce contexte de mouvement contre la vie chère.

Les négociations issues de la mobilisation ont abouti à un accord visant à baisser les prix d’environ 6 000 produits alimentaires, mais le Rpprac a refusé de le signer, jugeant insuffisant le nombre de produits concernés.

« Nous restons ouverts au ministère, nous souhaitons rentrer chez nous avec des réponses claires. Le pacte colonial n’a plus sa place dans les territoires d’outre-mer », a insisté Aude Goussard.

 
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