Un guide pour réduire le nombre de voitures à Montréal

Un guide pour réduire le nombre de voitures à Montréal
Un guide pour réduire le nombre de voitures à Montréal

Multiplication des mesures incitatives pour les transports en commun, restriction de l’accès aux automobiles, réduction du nombre de stationnements : une quinzaine d’organismes soutenus par la Ville de Montréal et la Santé publique proposent une série de mesures pour réduire considérablement le nombre de véhicules sur l’île. .


Publié à 1h05

Mis à jour à 6h00

Une « voie de sortie »

« Les solutions sont là. Et les acteurs du quartier sont prêts à agir. Il est réellement nécessaire de passer à l’étape suivante, mais malheureusement, cela ne se reflète pas encore suffisamment sur le terrain par rapport à l’urgence d’agir. Il faut un changement radical», affirme Pascal Priori, de l’organisme Solon, qui milite pour la réduction du rôle de l’automobile à Montréal. Avec plusieurs autres, son groupe est derrière le guide Itinéraire de sortie, rendu public il y a quelques jours, qui vise à outiller les acteurs du quartier pour réduire l’espace automobile. Son postulat est simple : la métropole est en état de « surmotorisation » et doit prendre des mesures importantes, et rapidement, pour réduire le nombre de véhicules en circulation, pour des raisons environnementales, sécuritaires, voire sociales.

Subventions, incitations

Dans le rapport, dont la Direction de la santé publique et le service d’urbanisme de la Ville sont cosignataires, on aborde notamment la nécessité de « subventionner l’achat ou l’entretien des vélos », ou encore de « créer des programmes pour offrir une compensation financière aux personnes qui renoncer à leur vignette de stationnement. Une autre piste envisagée serait de « proposer des laissez-passer gratuits ou [au] des rabais pour les nouvelles installations de transport en commun, de stations d’autopartage ou de vélos en libre-service. Il est également recommandé de limiter l’accès aux automobiles dans « certaines rues et ruelles » et même de « fermer les rues » aux voitures devant les écoles, ou encore de réduire le nombre de places excédentaires dans les parkings privés.

Possibilité de vivre sans voiture

« Oui, c’est possible de vivre sans voiture à Montréal. Il y a des gens qui le font déjà et d’autres qui aspirent à le faire. Mais il faut des actions plus fortes si l’on veut augmenter ce nombre», affirme la responsable des approches collaboratives et du changement de comportement au Conseil régional de l’environnement (CRE-MTL), Rébecca Gelly-Cyr. Elle rappelle qu’en 2018, selon les données de l’enquête origine-destination (OD), 30 % des ménages montréalais affirmaient déjà vivre sans voiture. L’année suivante, une enquête de la Ville révèle que 20 % des personnes possédant un ou plusieurs véhicules envisagent de s’en débarrasser ou, du moins, d’en réduire le nombre. “Maintenant, il est possible d’aller beaucoup plus loin”, estime M.moi Gelly-Cyr.

Les bonnes mesures, les bonnes audiences

Pascal Priori estime que s’adresser aux bons publics avec les bonnes mesures changerait aussi la donne. « Si, par exemple, nous avions ciblé les subventions pour l’achat d’un nouveau véhicule électrique vers les personnes qui souhaitent se débarrasser de leur véhicule, notamment celles qui ont de faibles revenus, je pense que nous aurions atteint des objectifs bien plus ambitieux aujourd’hui. plus intéressant», illustre-t-il. « Les citoyens veulent agir, mais il y a une limite à ce que nous pouvons leur demander dans un contexte de crise du logement et d’inflation. Les gens sont prêts, mais nous devons investir dans les infrastructures sociales et communautaires, sinon nous allons épuiser les gens », poursuit M. Priori.

80 employeurs s’engagent

Cette publication arrive au moment où près de 80 grands employeurs du Grand Montréal viennent de s’engager à mettre en place des mesures incitatives pour encourager les transports actifs et collectifs et réduire les places de stationnement individuelles, en signant il y a quelques semaines déjà un « pacte de mobilité durable ». en marge du Sommet sur le climat de Montréal, qui s’est tenu début mai. Parmi les actions convenues par la liste des employeurs dans cet accord, notons entre autres le fait que « 100 % des nouveaux locaux sont situés à moins de 400 mètres des transports en commun à grande fréquence, soit un passage toutes les 10 minutes maximum » ou un allocation mensuelle pour les personnes qui se rendent au travail à pied ou à vélo.

 
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