Carton, mousse, matelas… dans le Calvados, ils fabriquent des chariots de toutes pièces

Carton, mousse, matelas… dans le Calvados, ils fabriquent des chariots de toutes pièces
Carton, mousse, matelas… dans le Calvados, ils fabriquent des chariots de toutes pièces

Par

Valentin Longuet

Publié le

1 juin 2024 à 18h39

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Marin Et Danny, Et Jean-Michel ne se connaissent pas, mais dans leur jardin un point commun : des morceaux de mousse découpée, des roues usagées et des carrosseries rapiécées jonchent le sol. Tout indique qu’ils s’apprêtent à participer à une course de caisses à savon. Quelques heures avant de dévaler les pistes de Condé-sur-Noireau (Calvados), ils nous invitent à bord de leur voiture et nous racontent l’état d’esprit d’un défi où seule la bonne humeur compte.

“J’ai pris un gros coup, tout l’arrière a été arraché”

Jean-Michel Havard, soixante ans, connaît bien le plaisir. Membre de l’association Animations-Saint-Martin, il participe à des courses pour trois ans avec sa tenue Super lutin. Il était présent à celle de Pont-d’Ouilly organisée à l’occasion de la Pentecôte, « mais j’ai pris un vrai coup, tout l’arrière a été arraché ».



Compétition oblige, les participants tentent de franchir la ligne d’arrivée le plus rapidement possible à bord de leur chariot sans moteur. « Il arrive souvent que l’on doive faire de grosses réparations entre deux week-ends. Alors je sors et je bricole», partage le Condéan en remontant sur sa machine composée essentiellement de matériaux de seconde main.

Le rafistolage, ou l’art de la débrouillardise. C’est ce qu’expérimentent Marine Legrand et Danny Benier. Le couple s’est lancé dans cette folle aventure après avoir assisté à sa première course il y a un an, à Condé :

Nous ne savions pas qu’il y avait cette animation. Nous l’avons aimé ! C’est à ce moment-là qu’on s’est dit qu’on participerait l’année prochaine.

Marine Legrand et Danny Benier, participants aux courses de caisses à savon.


Ni une ni deux, les idées fusent quant à au regard de la voiture. Ils n’ont pas d’idée arrêtée mais souhaitent respecter un objectif : en construire une de A à Z. sans rien dépenser.

Et le pari semble gagné. Le jour d’avant signal de départ, le titin nommé Croq Lapin est garé devant le cabanon prêté par un ami. «Je l’ai fabriqué moi-même uniquement avec des matériaux récupérés à gauche et à droite», raconte Danny, 46 ans, ancien menuisier en reconversion. “Même le fil pour couper la mousse est recyclé.” « Je l’ai quand même aidé pour le découpage et la peinture », s’amuse Marine, 26 ans, réceptionniste dans un parc d’attractions.

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Une caisse à savon construite en deux mois

Le couple n’a pas chômé car dans deux mois c’est une voiture entière sans permis destinée à la casse qui a été désossé. Moteur, vitres, toit… Tout y est. A la place, de vieux matelas à carreaux font office de pare-chocs, des feuilles de polystyrène sont devenues des rétroviseurs et deux grosses dents de lapin à l’avant. « Ce qui reste, c’est le châssis, la direction et le frein à main. »

Pas de verre, pas d’arêtes vives, ni rien d’autre qui pourrait blesser les automobilistes et les spectateurs. UN sécurité nécessaire pour les chariots qui dévalent à toute vitesse. En effet, même si l’esprit est à la fête, la réglementation n’en est pas moins stricte, comme le souligne Jean-Michel Havard, notre Super lutin :

Chacun doit porter un casque et avoir une responsabilité civile, les voitures sont systématiquement contrôlées et un alcootest est réalisé avant le départ.

Jean-Michel Havard, participant aux courses de caisses à savon
Jean-Michel Havard est un aficionado des caisses à savon : après celle de Pont-d’Ouilly, il a participé à celle de Condé-sur-Noireau (Calvados), samedi 25 mai 2024. ©L’Orne Combattante

Rencontres, rires et solidarité

Une fois la paperasse terminée, il est temps de s’amuser ! Course ou pas, ces journées sont avant tout – et avant tout – faites de rencontres, de rires et de solidarité. « On ne se fixe pas d’objectif de temps, ce n’est pas le but », confient Marine et Danny, les propriétaires de Croq Lapin. ” Nous souhaitons avant tout revoir ces personnes qui restent habituellement chez elles. Là, ils seront tous dehors pour partager un bon moment, ça fait plaisir ! »

Pour Jean-Michel Havard, qui clame haut et fort être « resté un grand enfant », les caisses à savon sont « un moment de génie où personne n’est au-dessus de personne, tout le monde aide tout le monde. Ce n’est pas Super lutin ce qui sera contredit.

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