Un pied de nez aux sanctions américaines ? Huawei, l’ancien champion chinois des smartphones, lancera mardi 26 novembre son alternative à iOS d’Apple et Android de Google, « HarmonyOS Next », rapporte le Temps Financierce lundi 25 novembre. Son système d’exploitation, qu’il a conçu de A à Z, équipera son Mate 70. Huawei espère qu’HarmonyOS Next deviendra le troisième système d’exploitation de référence, aux côtés d’iOS et d’Android.
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Cette annonce devrait marquer la fin de la traversée du désert de l’ancien numéro 1 mondial des smartphones. En 2020, l’entreprise chinoise est tombée en bas du classement après les premières sanctions américaines imposées un an plus tôt. Les Etats-Unis l’accusaient alors de copier ses champions américains, tout en étant à la solde de Pékin, en pleine guerre commerciale sino-américaine : des allégations fortement réfutées par l’entreprise qui n’a cessé de prôner son indépendance.
Huawei contraint de développer son propre système depuis les sanctions américaines
Mis sur liste noire en mai 2019, Huawei n’avait plus le droit d’acheter des composants ou des services lorsque la technologie américaine était utilisée. Fini les applications Gmail, Maps et YouTube, les puces de dernière génération, mais aussi le système Android, incontournables que l’entreprise chinoise avait entrepris de reconstruire ou de développer elle-même.
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Dans un premier temps, le groupe a déployé une première version d’HarmonyOS, basée sur le code open Source d’Android.
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Cela avait permis aux applications Android de fonctionner sur ses smartphones. Dans le même temps, le groupe de Shenzhen s’était lancé dans tous les sens dans le développement de «HarmonyOS Next », son système d’exploitation maison. Dans le même temps, les développeurs d’applications ont dû adapter leurs applications pour fonctionner avec ce nouveau système. Toute la question est de savoir quelles applications seront présentes dans la boutique d’applications Huawei.
Le nouveau système n’est pas encore complètement au point ?
Selon une Source de nos confrères, l’entreprise s’est concentrée sur les applications les plus utilisées en Chine, comme WeChat de Tencent (messagerie), Taobao d’Alibaba (marketplace), ou encore Meituan (livraison de repas). Mais il y aurait encore de nombreux trous dans la raquette. Selon les utilisateurs de la version bêta du système d’exploitation et certains développeurs interrogés par le quotidien financier, Next n’est pas encore tout à fait prêt. Sur les 15 000 applications, les fonctionnalités de base ne fonctionneraient pas.
« Nous ne pouvons pas encore prendre en charge WeChat Pay dans notre application. Le SDK de Baidu n’est pas non plus pris en charge, nous ne pouvons donc pas utiliser le service de localisation de Baidu. », regrette par exemple un développeur travaillant sur une application compatible avec Next pour un grand groupe public, cité par nos confrères. De ce fait, ce dernier reconnaît que ces manquements constitueront « un problème pour le nouveau smartphone de Huawei ». Il conseille à tous ceux qui possèdent déjà des smartphones de la marque chinoise de ne pas les mettre à jour.
Un système qui s’améliorera grâce à ses utilisateurs, selon Huawei
Mais Huawei compte sur ses utilisateurs pour améliorer son système, même si tout n’est pas parfait. Selon Eric Xu, le président de Huawei, « les systèmes d’exploitation et les écosystèmes prospèrent grâce à leur utilisation. Ce n’est que lorsque de plus en plus de consommateurs accepteront et utiliseront HarmonyOS que le système et les applications pourront rapidement évoluer et s’améliorer, leur permettant ainsi d’entrer dans un cercle vertueux. », a-t-il déclaré lors d’un salon le week-end dernier, cité par nos confrères.
Selon les experts, Huawei devrait réussir en Chine, où l’entreprise compte un grand nombre d’utilisateurs. Mais pour Rich Bishop, patron d’une entreprise qui lance des applications internationales en Chine, « il sera toujours difficile d’obtenir l’adhésion des développeurs internationaux ».
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