ESMS s’attaque à l’ascension de l’Everest de Biscarrosse à Plumaçon

Une finale, à nos âges… Est-ce grave ? » Assis sur les tribunes amovibles installées sur le « ruedo » de Plumaçon, Simon Darnauzan ne peut retenir un rire nerveux. L’ancien leader de Boulazac ne s’attendait sans doute pas à retrouver une telle dose d’adrénaline lorsqu’il a décidé de se lancer dans la folle aventure avec sa bande de vieux amis, neuf mois plus tôt. Comme la sensation de retrouver ses plus belles années en Pro A et Pro B, à 43 ans. « C’est génial, c’est pour ça qu’on a fait cette aventure… Notre rêve était de venir ici, et nous avons réussi. Nous sommes très heureux. »

Mercredi soir, à trois jours de la grande finale de la Coupe des Landes dans les arènes montoises, les Biscarros ont eu le privilège de fouler le puzzle fraichement installé la veille pour leur seul entraînement de la semaine. Ils en ont profité pour prendre la température dans ce cadre exceptionnel, bien que dépourvu de son ambiance chaleureuse et des 8 000 spectateurs attendus samedi soir.

« L’âme » de Plumaçon

Jean-François Laulhé n’est pas non plus du genre à se laisser submerger par les émotions. Mais pour l’ancien entraîneur de l’Élan Béarnais et de l’équipe féminine d’Orthez, cet épilogue de l’édition 2024 d’une « Coupe du monde landaise » qui a déchaîné les passions prend un caractère bien particulier. « J’ai eu la chance de m’asseoir à Plumaçon pour une corrida ou autre. Mais ce qui est puissant, c’est quand on est là-bas, en tant qu’acteur. On est pénétré par l’âme des lieux. Jusqu’à présent, je n’en avais pas fait grand cas dans ma vie. Si nous devions être éliminés, j’aurais dormi toute la nuit. Mais là, on sent que c’est vivant… »

Un sentiment partagé par Rémi Lesca, le « meneur de jeu » de l’ESMS, redoutable adversaire des Biscarros ce samedi. « Il n’y a pas plus de stress que ça, mais on est impatient car c’est un événement », assure l’ancien leader de l’Élan Béarnais et de Boulazac. J’ai arrêté ma carrière professionnelle et je suis revenu dans les Landes pour vivre des moments comme ça. Après, j’aurais préféré un autre adversaire dans un autre contexte, pour vraiment parler basket. Ce qui me dérange le plus cette année, c’est qu’on parle beaucoup d’autres choses que le basket. »


Sous l’oeil bienveillant de « Paco » Laulhé, Boris Diaw et Biscarrosse ont foulé le puzzle du Plumaçon mercredi soir.

Philippe Salvat/SO

Rémi Lesca l’affirme, il aurait « préféré affronter l’ASCH ou Réal Chalossais, tenant du titre », plutôt que l’armada Biscarros dirigée par l’ancien champion NBA Boris Diaw. C’était pourtant la finale attendue, sans doute rêvée par le Comité landais, entre la meilleure équipe du département depuis deux saisons, double quart de finaliste de Nationale 2, et l’épouvantail de la compétition et sa clique de quadragénaires, anciens gloires du basket landais. Qui repartira donc avec… 49 points d’avance au coup d’envoi, du fait des sept divisions d’écart. Sur papier.

« Avant que le premier alpiniste ne conquière l’Everest, personne ne l’avait fait. C’est notre Everest ! »

« Ne regardez pas le score »

Car la « bande Boris » n’a visiblement rien du niveau d’une Départementale 3. Peut-être celui d’une Pré-Nationale, voire d’une Nationale 3. Face à un tel écart, le sentiment que la rencontre est prédéterminée est inévitable. “Nous vivons cela comme quelque chose d’inédit”, reconnaît l’entraîneur chalois Arnold Bouazza. Face à l’US Dax, équipe de D1 (avec 35 points d’avance, NDLR), on a pu revenir très vite dans le match. Là, c’est une équipe qui pourrait jouer en Pré-Nationale et qui est inscrite en D3. Chaque panier sera une chance pour nous. Mais avant que le premier alpiniste ne conquière l’Everest, personne ne l’avait fait. Nous pouvons le considérer comme notre propre Everest ! »

Les joueurs de l’Élan sont préparés à une telle ascension. Ils sortent d’une saison réussie en Nationale 2 (2ème de la saison régulière) et d’une triple confrontation relevée face à Fougères, malgré la défaite finale synonyme de non-accession en N1. Même si, comme Réal Chalossais ou Coteaux du Luy (handicapés de 42 unités) avant eux, ils plongeront dans l’inconnu face à cette montagne de points à combler. “Contre une équipe comme ça, si on fait un creux et qu’on prend un 5-0 ou un 7-0, ajouté aux 49 points, ce sera injouable”, prédit Rémi Lesca. L’essentiel est de revenir en arrière petit à petit, en essayant d’être le plus cohérent possible. Il s’agira de ne pas regarder de trop près le score et d’être régulier dans l’application de l’intensité. »

« Le but sera de ne pas être ridicule devant beaucoup de monde. Parce que nous sommes capables de prendre un 30-0 !

L’entame, la clé du match ?

Reste à voir les capacités de réponse des Biscarros. « Sur le papier, il n’y a pas de match entre les deux équipes », juge Simon Darnauzan. Avec les points en avance, c’est vrai que ça devient plus compliqué pour eux (les Chalossais, NDLR). Même si cela ne garantit rien du tout. Le but sera de ne pas être ridicule devant beaucoup de monde et d’essayer de produire du bon basket. Parce que nous sommes capables de prendre un 30-0 ! » Argot ou vraie peur ? Pourtant, jusqu’à présent, ses partenaires n’ont jamais vraiment tremblé lors de leurs cinq matches précédents. Une seule fois peut-être, lorsque les Coteaux du Luy revenaient à 10 points en quart de finale. Mais les joueurs de « Paco » Laulhé avaient bâti leur succès grâce à un début de match enflammé, matérialisé par un vertigineux… 50-3 après seulement cinq minutes de jeu.

« Jusqu’à présent, nous avons réussi nos débuts », confirme ce dernier. Mine de rien, quand on démarre bien pendant une dizaine de minutes, l’adversaire a déjà un quart de moins pour nous rejoindre. Mais ce n’est pas parce que vous y réfléchissez que c’est réalisable. Parce que plus vous en parlez, plus vous crispez les gars sur le sujet. » Boris Diaw et ses amis en ont vu d’autres et connaissent la marche à suivre. « Avec 49 points, s’ils marquent entre 40 et 50 points, c’est une victoire pour eux, estime Rémi Lesca. Le calcul est vite fait. Il ne faut pas leur donner de seconde chance et surtout ne rien regretter… »

 
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