le cirque au Musée de la civilisation, et vice versa

le cirque au Musée de la civilisation, et vice versa
le cirque au Musée de la civilisation, et vice versa

De l’escalier du musée émergent deux jambes poilues aux pieds chaussés d’espadrilles. Sur la rampe, une jeune femme se lance dans un toboggan à toute vitesse. Quelques secondes plus tard, tous les étudiants de première année de l’École de cirque de Québec prenaient d’assaut le hall d’entrée du Musée de la civilisation avec leur spectacle Lacunes. Car c’est in situ, un peu partout dans le bâtiment du musée conçu dans les années 1980 par l’architecte Moshe Safdie, qu’ils présentent leur exposition.

Jeudi matin, une classe d’élèves du primaire a apprécié cet ajout à la visite plus traditionnelle du musée. ” Oh mon Dieu ! » s’exclamaient les enfants, comme en canon, devant les prouesses des artistes de cirque. Dans ce décor muséal, leurs corps deviennent des sculptures érigées dans les fenêtres, sur les murs ou dans les escaliers. L’art vivant se mêle aux arts visuels en toute harmonie.

Il s’agit du metteur en scène Ludovic Fouquet, qui a beaucoup travaillé sur des performances in situ, notamment au Musée du Louvre et sur le Pont de Québec (Où vas-tu quand tu dors en marchant… ?), qui a accompagné les étudiants dans ce projet. «J’aime l’architecture brutaliste», dit-il à propos du Musée des civilisations. Ici, la chaleur des corps contraste avec le froid du granit et du béton où ils reposent. « Au début, j’ai demandé aux élèves de caresser les matières comme s’il s’agissait de peau », raconte-t-il.

Cette année, au moment du spectacle, les étudiants circulent dans le musée : ils rejoignent l’exposition sur le catch, les hommes forts ou les bagarreurs, ou encore celle sur le rap et le hip-hop. « Lorsque nous avons conçu le spectacle, l’exposition Le Québec, en d’autres termes n’était pas encore ouverte», explique M. Fouquet. L’année dernière, les présentations étaient principalement concentrées dans la salle du musée.

Un autre lieu, un autre public

Les représentations auront lieu à raison de deux par jour, deux à quatre fois par semaine, jusqu’au 5 juin. Dans ce cadre où il n’y a ni agrès ni tapis, nous avons privilégié les scènes de groupe plutôt que les numéros individuels, les artistes ne pouvant d’utiliser leur matériel habituel. Ces artistes qui courent, dansent et sautent doivent aussi composer avec les foules et la circulation du public dans le musée.

« Nous n’avons pas beaucoup d’occasions, en dehors de l’école, de travailler dans un environnement comme celui-là, de jouer avec l’architecture, avec un metteur en scène. Les gens viennent à la base pour voir le musée, pas pour nous voir. Donc, c’est un peu différent de lorsqu’on présente un spectacle habituel », remarque Samantha, 28 ans, qui participe au spectacle.

« On a eu beaucoup de contraintes pendant la période de création, car il y a beaucoup de monde qui bouge. Comme on fait beaucoup d’acrobaties, il faut toujours être prudent – ​​surtout avec les enfants et les personnes âgées – mais c’est un super endroit pour montrer du cirque », explique une autre artiste du groupe, Méroine, 23 ans.

Entre ces murs où on ne l’attend pas, et que les artistes mettent en valeur de leurs mouvements, le cirque devient effectivement ce qu’il devrait être : décalé et surprenant.

Lacunes

Au Musée de la civilisation, jusqu’au 5 juin 2024

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