Le retour du protectionnisme “est très inquiétant pour un pays comme la Suisse”, estime Hélène Budliger – rts.ch – .

Le retour du protectionnisme “est très inquiétant pour un pays comme la Suisse”, estime Hélène Budliger – rts.ch – .
Le retour du protectionnisme “est très inquiétant pour un pays comme la Suisse”, estime Hélène Budliger – rts.ch – .

Hélène Budliger Artieda, secrétaire d’État à l’Économie, fait le point sur les accords bilatéraux conclus avec l’Inde, ainsi que ceux en discussion avec l’Union européenne. Dans La Matinale de la RTS, la directrice du SECO exprime également ses inquiétudes face à une éventuelle résurgence du protectionnisme mondial.

La Suisse gagne un franc sur trois à l’extérieur. Pour sa prospérité, elle a donc intérêt à développer des accords de libre-échange, explique Hélène Budliger Artieda. «C’est notre avenir, celui de nos enfants et de nos petits-enfants», souligne le numéro deux du Département fédéral de l’économie, après Guy Parmelin.

Les tensions entre la Chine et les États-Unis se sont intensifiées ces dernières semaines ; des deux côtés, des actions commerciales défensives ont été entreprises. Le président américain Joe Biden a notamment interdit l’importation de certains produits chinois, et le président chinois Xi Jinping a fait de même. Ces événements semblent marquer un retour au protectionnisme dans les relations internationales, ce qui inquiète le secrétaire d’État.

>> Lire : Les États-Unis annoncent une augmentation significative des taxes douanières sur la Chine

« Nous avons un peu perdu notre accès au marché américain. Par ailleurs, Bruxelles commence à introduire des restrictions en matière de climat et de biodiversité. C’est très préoccupant pour la Suisse, le multilatéralisme commercial ne fonctionne plus aussi efficacement qu’avant», constate-t-elle.

En raison de la résurgence du protectionnisme, les accords bilatéraux revêtent une importance croissante pour la Suisse.

Hélène Budliger Artieda, directrice du SECO

Dans ce contexte, Hélène Budliger Artieda souligne que les entreprises suisses savent se défendre correctement. Elle observe cependant que plusieurs votes populaires traduisent un certain mécontentement des citoyens à l’égard de l’économie, suggérant une tendance à être moins libérale. « Cela m’intrigue, car je me demande comment nous allons conserver nos acquis. Mais j’espère que l’économie sera à la hauteur et qu’elle trouvera des réponses », commente-t-elle.

Accords-cadres avec l’Union européenne

Dans le brûlant dossier des accords-cadres avec l’Union européenne, Hélène Budliger endosse le rôle de modératrice. Son succès repose en grande partie sur la bonne entente entre syndicats et employeurs. « La protection des salaires est quelque chose que nous devons absolument réussir (…). Mais le point de départ n’est pas mauvais, car le Conseil fédéral affirme qu’il faut les protéger, et les quatre partenaires sociaux sont d’accord sur ce point», a déclaré le secrétaire d’État.

Cependant, la situation actuelle reste complexe. Selon le patron du SECO, les mesures de soutien sont actuellement au cœur de ce dossier : « C’est très technique et tous les partenaires sociaux sont autour de la table. »

Il est possible qu’à un moment donné, le ministre responsable, Guy Parmelin, ou la secrétaire d’État elle-même, soient amenés à prendre une position plus ferme pour faire avancer les choses et imposer la volonté du Conseil fédéral. « Mais pour le moment, ce n’est pas le cas. Je reste optimiste quant à la possibilité que nous puissions tous parvenir à un accord», précise Hélène Budliger Artieda.

L’accord de libre-échange avec l’Inde

Selon Hélène Budliger Artieda, l’accord de libre-échange avec l’Inde et les pays de l’AELE représente une grande victoire pour la Suisse, la Norvège, le Liechtenstein et l’Islande : « Nous sommes les premiers pays d’Europe, même de l’Occident, à avoir réussi à signer un tel accord. accord avec l’Inde, j’en suis fier, même si cela a demandé beaucoup de travail.

Il est essentiel de reconnaître que l’Inde est actuellement le pays le plus peuplé, avec une population majoritairement jeune et en constante augmentation, ce qui en fait un marché d’avenir, et donc “bénéfique pour notre économie”, estime le diplomate.

Lors de la négociation d’un accord-cadre, nous exigeons un langage clair de la part des pays sur les Accords de Paris, le climat et la biodiversité.

Hélène Budliger Artieda, secrétaire d’État

La durabilité est un aspect essentiel des accords de libre-échange et c’est une préoccupation que le gouvernement suisse prend très au sérieux, estime Hélène Budliger Artieda. Lors des négociations, un chapitre sur la durabilité est toujours inclus, souligne-t-elle.

Et puisque la durabilité ne concerne pas seulement les questions environnementales, mais également l’équité sociale et économique, les accords de libre-échange doivent profiter à tous les secteurs de la société et ne pas compromettre notre capacité à répondre aux besoins. les générations futures, dit-elle.

Sujet radio : Delphine Gendre

Adaptation web : MIroslav Mares

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV L’ancien chef péquiste André Boisclair poursuivi
NEXT Deux professeurs de l’Université Laval lancent un podcast sur la santé métabolique