La FAE a fait un geste impardonnable ! – .

La FAE a fait un geste impardonnable ! – .
La FAE a fait un geste impardonnable ! – .

Comme plusieurs citoyens du Québec, nous avons été choqués par la décision de la Fédération autonome de l’éducation (FAE) de recourir à la justice canadienne pour exiger une réglementation de la disposition d’exemption. Si l’appel était accueilli, cela conduirait au désarmement du Québec pour la défense du projet de loi 21, la loi qui fixe les règles d’application de la laïcité et, ultimement, compliquerait la défense de toutes les lois québécoises qui entrent en conflit avec le cadre constitutionnel canadien. dans la promotion des droits du peuple québécois. On y voit de la part de la FAE une grande incompréhension sur la nature de cette clause constitutionnelle, son histoire et les conséquences de ce geste politique.

La disposition dérogatoire est une demande de certaines provinces anglophones du Canada lors des négociations constitutionnelles de 1982. Il s’agissait pour ces provinces d’une monnaie d’échange en échange de leur signature au bas de la nouvelle loi constitutionnelle canadienne imposée au Québec sans son accord. Cette clause devait permettre au Canada anglais de résister, selon les circonstances, à toute offensive centralisatrice du gouvernement fédéral. Le Québec ne fait pas partie des provinces qui ont demandé cette clause, conformément à sa décision de refuser d’adhérer à la nouvelle loi constitutionnelle de 1982.

Prétendre, dans ce contexte, que l’élaboration de la disposition dérogatoire signifie que, consciemment ou non, la FAE approuve le coup d’État de 1982, qu’elle adhère à la loi constitutionnelle malgré le fait que le Québec l’ait rejeté et qu’elle assume par cette décision que notre peuple doivent se transformer en une communauté culturelle parmi plusieurs centaines d’autres communautés culturelles vivant sur le territoire canadien. La FAE défend ainsi ouvertement le multiculturalisme qui a été conçu comme une arme contre l’existence du Québec comme nation.

En demandant que le cadre de la disposition dérogatoire réduise sa portée, la FAE signifie non seulement que, pour défendre le droit à l’autodétermination, elle a choisi son camp, celui du gouvernement fédéral, mais aussi qu’elle prétend se substituer le peuple québécois, qui est le seul habilité à décider de son avenir en tant que nation. Plus grave encore, si cela est possible, il voudrait recruter le mouvement ouvrier, qui est une des composantes de la nation, contre son propre peuple, trahissant ainsi la résistance historique que la nation québécoise a menée contre son assimilation à un pays qui a été imposé par la violence.

La demande de la FAE revient à exiger des institutions fédérales, dont ses cours de justice, une modification unilatérale du droit constitutionnel afin d’empêcher le gouvernement du Québec d’exempter la loi 21, une loi légitime adoptée, des exigences du multiculturalisme. et assumé par le Parlement québécois, contre les attaques de ceux qui nient au Québec le pouvoir de légiférer sur la manière de concevoir sa vie collective.

Cette nouvelle attaque de la direction de la FAE contre la loi 21 démontre la faiblesse du principal argument qu’elle formule contre la loi, à savoir qu’il s’agirait d’une attaque contre le droit du travail. Ce faisant, la FAE voudrait soumettre les conditions de travail de ses membres aux exigences d’une totale liberté religieuse, ouvrant ainsi la porte à un retour de la domination des corporations religieuses sur l’école publique.

La loi 21 n’est pas une attaque contre le droit du travail. Il fixe les règles qui assurent la neutralité de l’État québécois dans la prestation des services publics. Elle impose entre autres des limites à la liberté religieuse dans les écoles publiques, nécessaires pour établir une distance entre la foi et la transmission des savoirs qui est le cœur du métier d’enseignant. Ceci étant dit, chacun fait ses choix.

En terminant, chers collègues de la FAE, nous ne nions pas le droit de votre fédération syndicale d’intervenir dans le débat public sur les questions démocratiques, sociales ou politiques. Cela fait partie des responsabilités d’une organisation démocratique qui défend le travail. Comme toutes les autres organisations démocratiques, en fait. Surtout, nous ne nous associons pas à ceux qui usent de démagogie pour interdire aux syndicats d’intervenir dans la vie démocratique.

Cependant, le choix que vous avez fait de passer par-dessus la tête du peuple québécois et par-dessus la tête de vos membres pour défendre l’idée d’une liberté religieuse illimitée, en faisant appel à l’État fédéral plutôt qu’à l’État québécois a de graves conséquences avec en ce qui concerne l’histoire et l’avenir du peuple québécois. Ce choix nécessite un débat démocratique large et bien organisé pour tous les membres de vos syndicats, un débat dont les orientations doivent être suffisamment transparentes pour éviter que les résultats ne soient remis en cause. Respectueusement et au plaisir d’en discuter.

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