La déclaration du Saguenay adoptée, QS devra « mettre à jour » son programme

C’est plus précisément la question du monopole syndical de l’Union des producteurs agricoles qui continue de tarauder Québec solidaire. Alors qu’une crise frappe les agriculteurs québécois, le parti entendait en réalité renoncer à une de ses positions historiques, soit celle de réformer le syndicalisme agricole. Cela n’a pas fait l’objet d’un vote.

« Pour le moment, les agriculteurs se précipiter leur vie. J’ai toujours l’impression qu’ils sont infantilisés. On ne cesse de dire qu’il faut écouter les mouvements sociaux et en voici un qui est en action, qui cherche un allié. Nous ne devons pas être divisés sur la question de la représentation syndicale. Ce n’est pas l’enjeu qui presse chez nos producteurs», a suggéré Marilyn Ouellet, une des militantes solidaires.

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Le président des débats a dû intervenir à plusieurs reprises pour s’assurer que le déroulement du vote ne soit entaché d’aucune intervention visant à influencer la salle. (Tom Core/Le Quotidien)

Le discours inverse a également été entendu. « Nous devons maintenir notre position historique sur la réforme du syndicalisme agricole. Nous devons accepter le caractère conflictuel de notre projet. On ne pourra jamais joindre tout le monde, a suggéré un délégué de l’association Viau. L’UPA représente très mal tous les agriculteurs. Il y en a qui sont laissés pour compte, notamment ceux qui travaillent dans les céréales ou qui possèdent une ferme maraîchère. Nous devons avancer dans la réforme », a ajouté une autre voix.

Après un vote très serré, où la question étudiée a été quasiment exclue de la déclaration du Saguenay, les militants se sont finalement ralliés autour d’un amendement connexe. On peut y lire : « En matière agricole, Québec solidaire reconnaît le rôle de l’Union des Producteurs Agricoles (UPA) dans la protection des producteurs de différentes échelles et soutient qu’une variété de choix s’y présente. exprimer.”

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Les délégués ont également rejeté un amendement visant à promouvoir la production végétale dans le cadre d’une éventuelle réforme des programmes de soutien au secteur agricole. (Tom Core/Le Quotidien)

Une solide majorité pour le reste

Outre la question du monopole de l’UPA, d’autres amendements proposés ont également fait l’objet de débats animés. Certains militants voulaient imposer une taxe individuelle sur la malbouffe. La majorité s’est prononcée contre cette idée.

« Pour nous, l’épicerie la plus proche est à 30 kilomètres, le dépanneur est à 15 kilomètres. Par contre, il y a deux snack-bars à proximité. Ce type de situation est typique des régions reculées, où se trouvent les plus grands déserts alimentaires. Il est faux de croire que tous les Québécois ont les mêmes chances de bien manger. Donc, il ne faut pas taxer l’individu», a déclaré un militant de Charlevoix.

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Le porte-parole de Québec solidaire Gabriel Nadeau-Dubois, aux yeux de plusieurs, a réussi son premier projet dans son virage « pragmatique ». (Tom Core/Le Quotidien)

Les délégués ont également rejeté un amendement visant à promouvoir la production végétale dans le cadre d’une éventuelle réforme des programmes de soutien au secteur agricole. Dans le même esprit, les électeurs ont maintenu le cap sur une proposition visant à aider financièrement les agriculteurs subissant les répercussions du changement climatique.

Les gens présents au Conseil de solidarité nationale ont également démontré leur sensibilité à l’égard de l’état des pêches au Québec. Une proposition en ce sens a été ajoutée à la déclaration initialement rédigée. Rappelons toutefois que samedi, la salle François-Brassard du Cégep de Jonquière a été le théâtre de tensions quant à la portée de la déclaration du Saguenay. Plusieurs militants ont déclaré qu’ils n’étaient pas d’accord avec l’utilisation ultérieure du document à des fins politiques.

>>>Un point de presse des co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois et Christine Labrie, est attendu à la fin du conseil national.>>>

Un point de presse des co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois et Christine Labrie, est attendu à la fin du conseil national. (Tom Core/Le Quotidien)

Une « mise à jour du programme » d’ici 2025

Au terme d’une dernière série de débats, la base militante de Québec solidaire a pris la décision, collectivement, de mettre à jour le programme du parti d’ici 2025. Une nouvelle plateforme électorale devrait également être proposée en 2026. Celle-ci devrait compter un maximum de cinq à six problèmes. La nouvelle plateforme devrait être exempte d’« engagements politiques trop spécifiques ».

Dans son discours de clôture, Gabriel Nadeau-Dubois a voulu envoyer un message clair aux gens des régions. « À la fin de la semaine, des décisions importantes ont été prises. Nous avons avancé avec un message sans culpabilité. Ce n’est pas la faute des travailleurs si nous en sommes arrivés là. Ce n’est pas non plus à eux d’en payer le prix. Nous voulons une transition écologique juste.

La fin de semaine a été très importante pour le co-porte-parole masculin, qui avait vu son leadership remis en question après le départ d’Émilise Lessard-Therrien. L’adoption de la déclaration du Saguenay et la volonté, appuyée par le militantisme, d’actualiser le programme confirment d’une certaine manière un premier pas vers le virage pragmatique souhaité par le député de Gouin.

« Nous ne sommes pas comme la CAQ, un parti centralisé, où les décisions se prennent loin des gens, dans une tour à bureaux. On avance, avec la déclaration du Saguenay, pour revenir plus fort en 2026. Ce sont toujours les plus vulnérables qui paient. Nous ne pouvons pas laisser cela se produire. C’est notre raison d’exister », ont déclaré les deux co-porte-parole dans leur dernier discours du week-end devant leurs membres.

Un congrès spécial se tiendra en novembre prochain dans le camp de solidarité. Le nouveau co-porte-parole sera élu, les travaux sur les statuts et règlements du parti seront menés et les travaux sur le nouveau programme commenceront. Les incongruités ou passages plus dépassés de l’ancien programme commenceront ainsi à être révisés par la base du parti.

 
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