Des « régimes » plutôt qu’une chirurgie de la hanche

Des « régimes » plutôt qu’une chirurgie de la hanche
Des « régimes » plutôt qu’une chirurgie de la hanche

Une résidente de la Montérégie dénonce une situation de « grossophobie » dans un établissement du CISSS de la Montérégie-Est : un orthopédiste lui aurait suggéré des régimes plutôt qu’une opération dont elle avait cruellement besoin.


Publié à 1h31

Mis à jour à 5h00

Depuis près de deux ans, Manon Provencher vit avec d’intenses douleurs à la hanche. Les radiographies prises le 10 décembre 2021 ont montré une légère usure. Mais ses maux se sont fortement aggravés dans les mois suivants, jusqu’à devenir « insupportables ».

« Je marche avec une canne, je boite. Je suis incapable de mettre mes bas, mes chaussures, de me couper les ongles», décrit-elle dans une plainte déposée au CISSS de la Montérégie-Est et qui - consulté.

En septembre 2022, alors que sa qualité de vie se dégrade, Mmoi Provencher est orientée vers des services d’orthopédie par son médecin de famille. La consultation a lieu le 9 novembre.

Le spécialiste « n’a regardé que la radiographie » qui datait d’environ un an, raconte la femme obèse de 61 ans.

Il m’a dit : « Écoutez, madame, c’est une légère usure. » Il ne m’a pas examiné. Il m’a tout de suite parlé de régimes et d’une consultation avec un nutritionniste. Je lui ai dit : « J’ai tellement mal, ça n’a pas de sens. » Il a fini par me dire : « De toute façon, avec le poids que tu as, je ne t’opérerais pas.

Manon Provencher

Le surpoids et l’obésité peuvent en effet compliquer la chirurgie de la hanche.

Après de nombreuses protestations, le médecin lui a proposé une injection de cortisone dans la hanche, un traitement qui « n’a rien fait », dit-elle.

«De novembre 2022 au 24 juillet 2023, j’ai continué à souffrir et ma condition physique s’est dégradée», note la patiente dans sa plainte écrite.

Durant cette période, elle a frappé à plusieurs portes : ostéopathe, acupuncteur, kinésithérapeute, physiothérapeute, etc. « A part te bourrer de pilules, je ne peux plus rien faire pour toi », lui aurait dit son médecin de famille, qui s’en remettait aux l’avis de l’orthopédiste pour écarter tout problème majeur de hanche.

Une réponse du secteur privé

Exaspérée, la grand-mère de quatre petits-enfants se tourne vers le privé ; elle a consulté un physiatre au Centre d’intervention vertébrale de Montréal. Sur la base d’un examen physique et d’une injection radioguidée, lors d’un deuxième rendez-vous, il détecte des lésions importantes à… la hanche droite.

“Il m’a dit : “Madame, votre hanche est finie, je le vois.” » Le physiatre commande de nouvelles radiographies. Résultat ? « Forte usure ».

Le médecin de famille de Mmoi Provencher obtient un deuxième avis orthopédique pour son patient dans le réseau public. Elle a obtenu un rendez-vous en avril dernier. Verdict : le patient doit être opéré « en priorité ».

Cette consultation m’a fait réaliser que j’avais perdu plus d’un an de qualité de vie en endurant d’atroces souffrances à cause du [premier médecin orthopédiste] je n’ai jamais demandé de nouvelles radiographies et j’ai juste parlé de mon poids.

Extrait de la plainte de Mmoi Provencher

Un examen physique aurait aussi pu permettre d’obtenir le bon diagnostic, regrette-t-elle.

De plus, le pourcentage de graisse autour de la hanche de la patiente ne compromettait en rien l’opération, a-t-elle assuré, contrairement à ce qu’avait affirmé le premier expert consulté.

«Ce qui est révoltant, c’est l’inaction, le manque de compassion de ce médecin orthopédiste qui a refusé de soigner un patient en raison de préjugés de grossophobie», affirme son conjoint, Denis Boucher.

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PHOTO OLIVIER JEAN, -

Manon Provencher et Denis Boucher

Mmoi Provencher aimerait se faire opérer par le deuxième orthopédiste qu’elle a consulté – et en qui elle a confiance – mais le délai de plusieurs mois pour une opération prioritaire dans le réseau public lui paraît « insupportable ».

Le couple devra se tourner vers une clinique privée.

« Il va falloir ronger notre modeste épargne-retraite pour payer une opération qui coûte environ 25 000 $ », s’indigne M. Boucher.

Si la consultation du 9 novembre 2022 avait été plus rigoureuse, « mon conjoint aurait déjà bénéficié d’une chirurgie publique depuis plusieurs mois, tout en respectant les délais d’attente de notre système de santé », précise-t-il.

Le CISSS de la Montérégie-Est a refusé de commenter le dossier pour des raisons de confidentialité, mais un porte-parole explique que chaque plainte donne lieu à une enquête par un médecin légiste. En plus de se soumettre à un code d’éthique et à un code de conduite, les professionnels de santé doivent également respecter une « politique d’équité, de diversité et d’inclusion qui vise à maintenir un environnement respectueux de la diversité et exempt de discrimination pour tous », écrit-elle dans un communiqué. e-mail. « En cas de faute avérée en la matière, un médecin s’exposerait aux mêmes sanctions disciplinaires que tout autre salarié. »

Au moment où nous écrivions ces lignes, Denis Boucher et Manon Provencher venaient d’apprendre que le médecin examinateur avait rejeté leur plainte, mais qu’il avait fait des suggestions à l’orthopédiste pour assurer un meilleur suivi. ‘avenir. Le couple fera appel de la décision.

 
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