Boulet convaincu qu’il n’y aura pas de mécontentement sur les chantiers

Boulet convaincu qu’il n’y aura pas de mécontentement sur les chantiers
Boulet convaincu qu’il n’y aura pas de mécontentement sur les chantiers

Il n’est plus nécessaire de faire appel à des travailleurs de sept métiers différents pour changer une porte dans une école, se réjouit le ministre Jean Boulet, qui ne prévoit aucune grogne sur les chantiers après sa réforme de la construction. Mais déjà, les opérateurs d’équipement lourd sont « en colère ».

Le gouvernement a adopté cette semaine une loi visant à moderniser ce secteur sensible de l’économie dans le but de réduire les coûts et les délais de construction d’écoles, d’hôpitaux et de résidences pour personnes âgées.

La ministre du Travail a notamment levé les barrières entre les professions, une demande pressante des patrons. Les 25 métiers de la construction sont conservés, mais il sera possible pour la majorité d’entre eux d’effectuer des tâches actuellement réservées aux autres travailleurs.

« Cela nous permettra de construire davantage », argumente avec conviction Jean Boulet, en entrevue avec notre Bureau parlementaire. Le décloisonnement entraînera une réduction des délais et des coûts.

Cependant, il n’est pas en mesure de prédire combien d’écoles ou d’hôpitaux supplémentaires seront construits grâce à ces nouvelles règles.

“Mais il ne faudra plus forcément quatre métiers pour couler une dalle de trottoir, il ne faudra plus sept corps de métier pour changer une porte dans une école !”, insiste-t-il.

Le ministre promet de poursuivre « le dialogue » avec les acteurs du BTP. Il ne pense pas que sa réforme provoquera un mécontentement sur les chantiers, ni aucune friction sur la ligne lors des négociations sur les conditions de travail des travailleurs qui doivent s’ouvrir d’ici quelques mois.

«J’ai confiance parce que nous allons parler», a déclaré Jean Boulet. Nous veillerons à renouveler ces conventions collectives sans conflit.

« Une réglementation meurtrière »

Mais déjà, un mécontentement se fait sentir parmi les opérateurs de pelles mécaniques et d’équipements lourds. Ils ne peuvent tout simplement pas digérer la décision du ministre du Travail, qui a autorisé tous les métiers du secteur de la construction à conduire de la machinerie lourde.

« Nous ne sommes vraiment pas contents. La construction est responsable de 35 % des accidents mortels au travail en 2023, alors qu’elle ne représente que 8 % de la main-d’œuvre au Québec », fait valoir Marc Leclerc, directeur de la section locale 791, le Syndicat des opérateurs d’équipement lourd. Le syndicat parle de « réglementations qui tuent ».

Le ministre doit exclure formellement les métiers d’opérateurs de la polyvalence des métiers, a-t-il dit. La section locale 791 restera mobilisée au nom de la santé et de la sécurité et ne laissera pas les intérêts financiers mettre en danger la vie de la population, ajoute le syndicaliste.

RÉFORME DE L’INDUSTRIE DE LA CONSTRUCTION

– Les travailleurs pourront effectuer des tâches actuellement réservées à d’autres professions.

– Les professions plus spécialisées comme les tuyauteurs, les plombiers ou les électriciens sont protégées.

– Mise en place d’un système de reconnaissance des compétences des travailleurs étrangers.

– Les syndicats et les employeurs pourront négocier le versement d’ajustements salariaux rétroactifs aux employés.

– Dès l’automne, il sera interdit aux parties syndicales et patronales d’accepter des clauses dans les conventions collectives limitant la mobilité d’un salarié pouvant être affecté n’importe où au Québec.

– Un travailleur obtiendra le droit de passer d’une région à l’autre dès qu’il aura complété 750 heures de travail pour le même employeur au cours des deux dernières années. Actuellement, la barre est fixée à 1 500 heures.

– Les femmes, les autochtones, les personnes handicapées et les immigrés obtiendront le droit de se déplacer d’une région à l’autre après 400 heures de travail.

– Les travailleurs ayant accumulé 15 000 heures au total dans leur carrière bénéficieront d’une mobilité totale.

 
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