Un salaire qui « laisse soupçonner une nomination partisane »

Un salaire qui « laisse soupçonner une nomination partisane »
Un salaire qui « laisse soupçonner une nomination partisane »

Jeudi soir, à peine 24 heures après son rendez-vous, Le soleil a révélé que la nouvelle présidente du nouveau conseil d’administration de la nouvelle agence de santé mise sur pied par le gouvernement Legault recevra 173 000 $ par année pour ses services.

C’est tout de même moins que les 196 000 $ versés à la présidente du conseil d’administration d’Hydro-Québec, le joyau des entreprises d’État québécoises, Manon Brouillette.

Christiane Germain est à la tête d’une entreprise hôtelière prospère, surtout connue du public pour sa participation à l’émission télévisée sur l’entrepreneuriat. Dans l’oeil du dragon.

Elle faisait également partie du petit groupe de personnes qui ont créé la Coalition Avenir Québec (CAQ) autour de François Legault en 2011.

D’ailleurs, elle était aussi en couple il y a une trentaine d’années avec Christian Dubé, l’actuel ministre de la Santé, celui qui l’a nommée.

Quatre fois plus

Mercredi, le Conseil des ministres a modifié le décret selon lequel la personne qui préside le conseil d’administration d’une société d’État de niveau 1 a droit à un salaire annuel de 42 400 dollars.

Outre Santé Québec, le groupe des sociétés d’État de niveau 1 comprend l’Autorité des marchés financiers, la Caisse de dépôt et placement du Québec, Hydro-Québec, Investissement Québec, la Société des alcools du Québec et Loto-Québec.

«En accordant une rémunération près de cinq fois supérieure à celle prévue aux sociétés d’État assujetties à la Loi sur la gouvernance des sociétés d’État, le gouvernement éveille encore une fois les soupçons de nomination partisane», a commenté vendredi le député de Québec Solidaire responsable de la Santé, Vincent Marissal. .

M. Marissal profite de l’occasion pour réitérer sa demande d’entendre les nouveaux dirigeants de Santé Québec en commission parlementaire, au premier rang desquels la nouvelle présidente-directrice générale, Geneviève Biron.

« Jusqu’à présent, même si elles étaient parfois discutables, la CAQ avait au moins fourni des explications pour toutes les autres positions de Santé Québec. Ce qu’on se demande, compte tenu des liens de Mme Germain avec la CAQ, c’est quel est le fondement de la décision du conseil exécutif de quadrupler la rémunération de ce poste ? » demande le porte-parole du Parti québécois en matière de santé et de services sociaux, Joël Arseneau.

Jeudi, dans les couloirs de l’Assemblée nationale, le ministre Dubé a nié avoir procédé à une nomination partisane.

Le choix de Mme Germain « n’a rien à voir avec la Coalition Avenir Québec. […] La partisanerie n’a rien à voir avec les nominations», a-t-il assuré, vantant les qualités professionnelles et l’expérience de sa recrue.

Le chef du Parti conservateur, Éric Duhaime, continue d’en douter.

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Le chef conservateur du Québec, Éric Duhaime. (Karoline Boucher/Archives de - Canadienne)

« Quel lien unissait et unit le ministre de la Santé à son nouveau président du conseil d’administration de Santé Québec ? De quel type de flamme s’agit-il ? Comment expliquer que la personne supposément la meilleure pour ce poste admette franchement et publiquement qu’elle « manque de connaissances dans le domaine de la santé » ? Est-elle une généreuse donatrice à la CAQ ? Qui étaient les autres candidats ? » a dit M. Duhaime.

Contrairement au PQ et à Solidarité, M. Duhaime souligne que les conservateurs québécois ne ressentent « aucune gêne » à voir une personne issue du secteur privé occuper un poste important dans le secteur public. «Notre problème, c’est le copinage», résume M. Duhaime.

Le Parti libéral du Québec a refusé de commenter la situation vendredi.

 
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