En Indre, un réseau de pièges pour traquer le moustique tigre

En Indre, un réseau de pièges pour traquer le moustique tigre
En Indre, un réseau de pièges pour traquer le moustique tigre

Coordonnées GPS et photos aériennes en main, Éric Cholière, technicien au laboratoire Inovalys et agent de lutte anti-vectorielle, se livre un peu à une chasse au trésor. Son objectif : retrouver le lieu défini au préalable par le laboratoire de Touraine, en lien avec l’Agence régionale de santé (ARS), pour y placer un piège à moustiques tigres.

A Étrechet, Coings, Saint-Maur, Châteauroux et Déols, “Aujourd’hui, j’en ai quatorze à poser”indique Éric Cholière, mardi 21 mai. Au total, « nous avons environ 400 pièges à installer sur toute la région Centre-Val de Loire ». Dans l’Indre, « 47 pièges à nidification sont prévus »indique Julie Bonnet, référente environnement extérieur à l’ARS.

Des sites sensibles étroitement surveillés

Près de l’abbaye de Déols, Éric Cholière a identifié l’emplacement du piège. Un endroit abrité et ombragé, “l’eau ne doit pas s’évaporer trop vite”. Du coffre de sa voiture, il sort des gants, une barre de fer, un marteau et une sorte de pot de fleur marqué d’un imposant autocollant : « Protocole scientifique en cours. Ne pas renverser ni déplacer. »

“Le piège est un seau de trois litresdécrit le technicien de laboratoire. A l’intérieur se trouvent une éponge en polystyrène et des graines larvicides. » Un filet permet de maintenir le bloc dans le seau.

Dans les seaux, un larvicide évite que le piège ne devienne un terrain fertile pour les moustiques.
© (Photo NR, Gaspard Mathé)

Les moustiques pondront leurs œufs, secs, sur l’éponge flottant à la surface. Lorsqu’elles éclosent, les larves tombent dans l’eau où le larvicide – “des bactéries qui attaquent les larves” – se charge de les tuer. « Nous ne sommes pas là pour propager des moustiques. »

Olivier Cholière tient à rassurer les propriétaires d’animaux qui osent laper l’eau du piège. « Le larvicide est inoffensif, il ne s’attaque qu’aux larves. »

Bien abrité par une haie, en quelques secondes, le piège est tendu. Sur une fiche dédiée (chaque piège est numéroté), il détaille précisément où est placée l’installation. « Je ne ferai pas forcément tous les quarts de travail, il faut que les collègues puissent le retrouver facilement. »

Car le rôle des pièges posés par Inovalys n’est pas d’éliminer les moustiques tigres, il est plutôt celui de sentinelle. « Une fois par mois, nous identifierons les pièges. » Les morceaux de polystyrène sont récupérés – “on ne cherche pas des larves, mais des œufs” – et l’eau s’est nivelée.

De retour au laboratoire de Tours (Indre-et-Loire), les techniciens identifient les œufs déposés sur l’éponge. « Il n’y a pas forcément que les moustiques tigres qui vont y pondre. » Et comptez ceux du terrible Aedes albopictus de son petit nom scientifique. Donc, « de tournée en tournée, on voit si la présence du moustique augmente ou pas ».

Dans l’Indre, plusieurs secteurs sensibles bénéficient d’un traitement préférentiel. « Cet été, nous viendrons toutes les deux semaines au Centre de Tir Sportif car, avec les Jeux Olympiques, il y aura beaucoup de trafic. Pour l’hôpital, c’est pareil car le moustique peut être porteur de maladies. Vous devez être particulièrement vigilant. »

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Un expert explique le soutien croissant à l’initiative marocaine d’autonomie
NEXT Législatif. La sixième circonscription finalement pour les Verts et Baptiste de Fresse de Monval