Dans le Lot-et-Garonne, les fraises ont du mal à rougir

Dans le Lot-et-Garonne, les fraises ont du mal à rougir
Dans le Lot-et-Garonne, les fraises ont du mal à rougir

Elle rougit toujours de plaisir à l’approche du printemps… Hélas, cette saison la fraise a du mal à revêtir sa belle robe vermillon. Comme les pêchers, les pruniers et les cerisiers, les fruits rouges souffrent des fortes précipitations et d’un cruel manque de lumière. Un contexte propice au développement des champignons, et qui empêche le fruit de mûrir.

Les gariguettes sont arrivées avec deux semaines de retard. Malgré tout, la saison a été bonne, entre début mars et début avril. C’est après cela que la situation est devenue quelque peu difficile. « Il n’a pas arrêté de pleuvoir depuis un mois. Fin avril, alors que la demande des consommateurs était forte, nous n’avions pas assez de volume. Nous avons manqué de fraises», explique Félix Pizon, de l’Association des Fruits et Légumes du Lot-et-Garonne (AIFLG), ambassadeur de la fraise Label Rouge.

Constat exceptionnel et surprenant : il n’y a pas eu de haute saison. « Cela se produit généralement le week-end de Pâques, qui arrive très tôt dans le calendrier », ajoute ce dernier. Sans pic de production, « on est resté sur un plateau », le coût du plateau n’a pas baissé. « Le marché n’a pas été inondé de fruits. Les prix de détail sont restés élevés. » On pouvait en effet encore trouver il n’y a pas si longtemps une barquette de 250 grammes à 4,50 €. « Tant mieux pour le producteur… Même si les prix en magasin ne correspondent clairement pas à la rémunération de l’agriculteur. »

En plein champ, la récolte est par ailleurs difficile, soutient Xavier Mas, président de l’Association des Organisations Nationales de Producteurs (AOPN) Fraises de France. Il pleut, le sol est mouillé ; la cueillette des fruits dans ces conditions est fastidieuse.

Un bon taux de sucre

Au cœur de ce contexte quelque peu morose, restent quelques points positifs. « L’avantage, car il y en a bien un, c’est que le fruit mûrit plus lentement. Le taux de sucre est alors plus satisfaisant», précise Félix Pizon. Même si les fraises sont sensibles au climat (les consommateurs les évitent quand il ne fait pas beau et chaud), ses ventes se sont maintenues. « Nous avons passé quelques jours agréables et propices. Même si la consommation a baissé, nous ne l’avons pas ressenti, car les volumes ont diminué ces dernières semaines. »

Finalement, sans s’en réjouir, force est de constater que le beau rouge français a affronté moins la concurrence des Espagnols cette saison. « Eux aussi ont été confrontés aux aléas climatiques, notamment à la sécheresse. Leurs volumes d’exportation ne sont pas les mêmes », demandent Félix Pizon et Xavier Mas. Tous deux gardent espoir pour la suite de la saison, qui est « loin d’être terminée ». « Du beau temps est prévu pour les semaines à venir. S’il ne fait pas trop chaud, la situation devrait être favorable au développement du fruit. » Malgré l’humidité et la pluie, les rayons de soleil et la chaleur attendus devraient rééquilibrer la situation. «Nous en étions à 20 000 tonnes produites l’an dernier», raconte Félix Pizon. “Nous devrions être à peu près dans ces eaux pour 2024.”

 
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