à Melun, un homme tailladé au cutter sur fond de conflit de voisinage

à Melun, un homme tailladé au cutter sur fond de conflit de voisinage
à Melun, un homme tailladé au cutter sur fond de conflit de voisinage

Le pire a été évité. Malik (les prénoms ont été modifiés) a été jugé ce mardi en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Melun (Seine-et-Marne). Agé de 26 ans, il est l’auteur présumé d’une violente agression au cutter sur Saïd, 28 ans, samedi après-midi à Melun, dans l’enceinte d’une résidence du bailleur Habitat, au 77, avenue du Général-Patton. La victime s’en sort avec seize coups de couteau, dont une lacération de 8 cm sur la joue gauche, ainsi que 18 points de suture jusqu’à l’oreille. Cela lui a valu au total 21 jours d’incapacité totale de travail (ITT).

A l’origine de ces violences, une altercation entre eux sur fond de tensions entre les deux familles des locataires de cette adresse. Le procureur indique qu’une autre affaire sera jugée prochainement, dont l’oncle de Malik est victime, et qu’une autre procédure est en cours pour violences sur des membres de sa famille. Dans le camp d’en face, qui a écrit au maire de Melun et au bailleur, plusieurs plaintes ont été déposées.

Saïd accusé de s’être mutilé “seul”

« J’allais voir ma grand-mère », raconte Saïd. « Mon agresseur est sorti et m’a demandé : Qu’est-ce que tu cherches ? Je réponds que je ne veux pas entrer dans leurs histoires. Il me raconte tout ce qui s’est passé, sort un cutter, me frappe au visage et dit : Je vais te tuer. Je cours vers le portail, mais son père me bloque le passage. Je glisse au sol. Le gars me frappe avec un cutter dans le dos, sur la poitrine, et me donne des coups de pied et de poing. Grâce aux passants, j’ai pu m’enfuir dans l’immeuble où un voisin m’a ouvert la porte. »

La police arrêtera Malik peu de temps après. Lui, son père et son cousin affirment au contraire que Saïd a sorti le cutter et s’est coupé « tout seul ». “Inimaginable! Je ne suis pas suicidaire», répond Saïd, choqué et inquiet pour sa carrière commerciale à cause de la cicatrice sur son visage. Une locataire anonyme confirme ses dires.

« Vos familles ne peuvent pas se supporter. Quand est-ce que ça s’arrêtera ? Il va falloir se calmer. Est-ce juste un problème de voisinage et de bruit ? C’est fou», réagit le président. “Oui, c’est fou”, répond Saïd, qui dit avoir fait des démarches pour déménager.

22 condamnations et suivi psychiatrique pour Karim

Dans la loge, Malik explique avec de grands gestes. Il est sous surveillance psychiatrique et, ce mardi, il n’a pas pris son traitement depuis cinq jours, d’où sa « vivacité ».

Après 22 condamnations, il s’est installé avenue du Général-Patton il y a deux mois, placé sous bracelet électronique. Selon lui, la grand-mère de Saïd, qui habite à l’étage du dessous, sonne à sa porte trois fois par semaine à minuit, lui reprochant les cendres qu’il laisse tomber sur son balcon et le bruit lorsqu’il marche. Il nie : « J’ai trois cendriers, je ne porte pas de talons, j’ai plein de tapis ! Personne n’a le droit de venir chez moi, ne me dérangez pas ! »

Un coup de main à la police calme le jeu. « Mais la grand-mère me menace : Si tu fais du bruit, j’appelle mes petits-fils, ils sont très méchants. Alors j’ai dit: Appelle tes petits-fils, je vais mal aussi ! » Il affirme avoir été battu chez lui par des individus. Depuis, il s’est installé à Suresnes (Hauts-de-Seine), où il travaille.

Samedi, il rend visite à sa grand-mère après avoir vu son psychologue à Melun. Lorsqu’il rencontre Saïd, il lui dit : « Vous êtes des criminels, des manipulateurs. » Il m’a répondu : Si tu veux la guerre, tu l’auras. Je l’ai poussé, il a sorti un cutter que j’ai récupéré lorsqu’il l’a laissé tomber. » Il conclut : « J’ai fait beaucoup de bêtises, je les ai payées. Là, je suis en CDD, tout le monde est content de moi. Je suis respectueux. J’ai un mauvais caractère avec ceux qui ont un mauvais caractère avec moi. »

“Quelques centimètres plus bas et c’était le tribunal correctionnel”

« Mon client est une victime collatérale, jamais impliquée dans ce conflit de quartier », insiste Me Fatthi Irguedi, l’avocat de Saïd. Si la lame du coupeur ne s’était pas cassée, la situation aurait pu être bien pire. La glande salivaire sous la joue est touchée. Quelques centimètres plus bas, c’était le tribunal correctionnel. »

Pour le procureur, « cette audience n’est pas rassurante, compte tenu de l’état d’esprit du prévenu. Il estime que l’arrivée de la victime était préméditée.» Elle évoque la plainte du psychiatre contre Malik, agressif lors de sa garde à vue : « Je n’ai jamais vu ça ! » Elle nécessite quatre ans de prison, dont six mois avec mise à l’épreuve.

L’avocat de Malik insiste sur “le contexte” et plaide la légitime défense de son client : “Il s’est dit qu’il pouvait légitimement croire qu’il allait se faire agresser.” Au final, il a été condamné à trois ans de prison, dont un an avec mise à l’épreuve. Une peine assortie d’obligations d’indemnisation de la victime, de travail et de soins psychiatriques, ainsi que d’interdictions de contacter la victime, de se présenter à son domicile ou à Melun et de porter une arme pendant cinq ans. Il a été immédiatement emprisonné. Il devra verser 5 000 euros d’avance à Saïd en attendant l’audience des intérêts civils.

 
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