L’incroyable visite à Montréal de Sitting Bull et Buffalo Bill en tournée avec le spectacle « Buffalo Bill’s Wild West »

Les guerres indigènes de la fin du XIXème sièclee siècle aux États-Unis ont marqué l’histoire à bien des égards.

Ils mettent en lumière non seulement une politique de colonisation malveillante de la part des autorités américaines de l’époque, mais aussi un manque de compréhension et une fascination pour le mode de vie des peuples autochtones de l’Ouest américain tant en Amérique du Nord qu’en Europe. S’il est un personnage indissociable de la résistance aux politiques de réservation des tribus indigènes de l’époque, c’est bien Sitting Bull. Un chef si populaire qu’il est même venu à Montréal avec le grand spectacle Buffalo Bill…

Buffalo Bill

Wikimedia Commons / Domaine public

Une colonisation américaine qui déstabilise le mode de vie des peuples autochtones

L’histoire de Sitting Bull est tout d’abord indissociable de celle de la colonisation de l’Ouest américain à partir des années 1830. À cette époque, on assiste à une augmentation significative de la population américaine, qui a besoin de terres agricoles et qui montre un intérêt croissant pour ce qu’on appelle les plaines du Nord, considérées comme idéales pour l’agriculture. Cependant, ces terres sont habitées par les Sioux, les Pieds-Noirs et les Cheyennes. Entre 1830 et 1860, le territoire des États-Unis double presque de superficie, favorisé encore par le début de la ruée vers l’or en Californie à partir de 1849.

Cette arrivée massive des blancs sur les terres occupées par les peuples autochtones provoqua, entre autres, une compétition pour le bison (les peuples autochtones utilisaient la totalité de l’animal chassé, alors que les Américains de l’époque les chassaient principalement pour leur fourrure). Les conflits sont alors inévitables et conduisent à des guerres souvent sanglantes.

Un leader symbole de la résistance aux réservistes

Des traités et des accords furent signés pour tenter d’apaiser la situation, mais plusieurs dirigeants indigènes refusèrent de collaborer et refusèrent surtout de se cantonner dans les réserves. C’est le cas du chef des Lakota-Sioux, Tatanka Yotanka, plus connu sous le nom de Sitting Bull. Le 31 janvier 1876, lui et ses collègues reçurent un ordre du chef des Affaires indiennes stipulant que tous les Lakotas qui refuseraient d’entrer dans les réserves seraient considérés comme hostiles… Sitting Bull et d’autres dirigeants comme Crazy Horse refusèrent de collaborer, ce qui entraîna la envoi de détachements armés sur leurs territoires et de nombreuses escarmouches. La découverte d’or dans le Dakota en 1874 n’a fait qu’empirer la situation.

Les 25 et 26 juin 1874, les troupes du général américain George Armstrong Custer affrontent celles de plusieurs clans dans une sanglante bataille connue sous le nom de bataille de Little Bighorn, qui se déroule dans le Montana. Les guerriers indigènes, dirigés entre autres par Sitting Bull, gagnèrent et Custer et son régiment furent tués. Sitting Bull devient alors une légende.

Général George Armstrong Custer

Wikimedia Commons / Domaine public


Lithographie de la bataille de Little Bighorn

Wikimedia Commons / Charles Marion Russell / Domaine public

Un leader très populaire en exil

Après ces événements, les réactions sont très vives aux Etats-Unis, et Sitting Bull et son clan trouvent alors refuge au Manitoba pendant 4 ans. Mais les conditions de vie y étaient terriblement difficiles, et lui et 186 membres de son clan retournèrent aux États-Unis et acceptèrent de vivre dans une réserve. Sitting Bull est très apprécié au Canada, sa réputation de guerrier et son apparence digne en font même une star. En 1884, les autorités américaines acceptent de l’autoriser à tourner avec le très populaire spectacle de Buffalo Bill, intitulé The Le Far West de Buffalo Bill.


Sitting Bull, par DF ​​Barry, vers 1883

Sitting Bull et Buffalo Bill

Barry, DF (David Francis) / Bibliothèque du Congrès / Domaine public

Sitting Bull parcourt ensuite toute l’Amérique. Il est payé 15 $ par semaine et facture 1 $ pour les photographies. Il arrive à Montréal en 1885, où il est une véritable star ! D’ailleurs, l’une de ses photographies les plus célèbres a été prise dans le grand studio montréalais William Notman & Son. Ces photographies sont d’autant plus importantes qu’elles comptent parmi les dernières prises du grand chef Sioux.

En effet, ce dernier fut assassiné le 15 décembre 1890 sur sa réserve de Standing Rock dans le Dakota du Sud, après un événement quelque peu confus qui fit craindre les troupes américaines. Les photographies de William Nortman & Son ont fixé à jamais son image de grand chef.


Sitting Bull, par DF ​​Barry, vers 1883

William Notman & Son, Sitting Bull, Montréal, 1885, assiette sèche de gélatine, 17 x 12 cm, Musée McCord

 
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