le geste d’Islam, un sans-papiers de 24 ans, qui s’est jeté sur les voies du métro pour sauver un homme

le geste d’Islam, un sans-papiers de 24 ans, qui s’est jeté sur les voies du métro pour sauver un homme
le geste d’Islam, un sans-papiers de 24 ans, qui s’est jeté sur les voies du métro pour sauver un homme

Mercredi 15 mai, Islam Merabet s’est précipité pour sauver un homme qui s’était jeté sur les rails de la ligne 6 du métro parisien. Il raconte ce sauvetage risqué.

En entrant dans les voies du métro parisien, mercredi 15 mai, Islam Merabet ne s’attendait pas à vivre un parcours aussi mouvementé. Ce jour-là, l’homme de 24 ans originaire de La Ville-du-Bois (Essonne) a sauvé la vie d’un individu qui avait sauté sur les rails avec l’intention de mettre fin à ses jours.

Près du Parisien, le voyageur, “encore sous le choc”, est revenu sur cette opération de sauvetage très risquée. Il se souvient d’abord des cris entendus à son arrivée sur le quai de la station Raspail, dans le 14e arrondissement de Paris, direction Charles-de-Gaulle-Etoile.

Islam était au téléphone avec son partenaire lorsqu’il a remarqué qu’un homme avait sauté sur les voies du métro. “Il criait ‘Je veux mourir, je veux mourir'”, dit-il. Sans trop se poser de questions, le voyageur se précipite pour le rejoindre, sans savoir qu’une partie du quartier est fortement électrifiée.

Si deux rails de roulement sont inoffensifs, le troisième présente en fait un danger mortel, du fait d’un courant qui passe sous une tension de 750 volts, indique la RATP.

Un risque d’électrocution

Sur la voie, l’opération de sauvetage est donc doublement dangereuse : au risque d’être heurté par un métro, il y a aussi le risque de mourir par électrocution. Elle donne aussi du fil à retordre, car l’homme qui s’est jeté sur les rails n’est pas coopératif.

Islam dit que celui qu’il tentait de sauver n’a pas cédé. Après l’avoir ceinturé, il a tenté une première fois de le ramener sur la plateforme, mais l’homme s’est débattu et s’est enfui.

« Il a vu le métro arriver, il a couru vers lui en criant qu’il voulait mourir », raconte l’héroïque voyageur.

Voyant la scène sur les voies, le conducteur freine et Islam rattrape l’homme avant qu’il ne se rapproche et l’arrête à temps, avant de réussir à le faire remonter sur le quai aux côtés des autres voyageurs.

Un héros en quête d’un titre de séjour

Quelques jours après l’incident, l’Islam commençait à peine à se rétablir. Après les secours, il a été transporté à l’hôpital avec la personne qu’il venait de sauver, après s’être cogné la poitrine contre le bord de la plateforme. Après plusieurs examens pour des douleurs thoraciques, il est finalement rentré chez lui avec quelques contusions.

Aujourd’hui, l’Islam n’a aucune nouvelle de l’homme qu’il a sauvé. « J’aurais dû prendre ses coordonnées », regrette-t-il. Sa compagne, Angelina, qui a vécu la scène depuis son téléphone, assure que « sans lui, il serait mort ».

Elle estime également que cette histoire « mérite d’être racontée », d’autant qu’elle pourrait aider son mari, sans papiers depuis deux ans et qui tente d’obtenir un titre de séjour.

« Aujourd’hui, je travaille au noir dans la vente, mais ce n’est pas régulier et je ne suis pas bien payé, les patrons en profitent », confie-t-il au Parisien.

Le couple espère que cette histoire pourra se terminer de la même manière que celles d’autres personnes dans la même situation islamique qui ont obtenu des papiers après un acte héroïque.

« Les immigrés sans papiers sont critiqués par certains. Nous voulons montrer qu’ils sont capables de faire ce genre de choses… Tout le monde n’est pas prêt à risquer sa vie pour sauver quelqu’un », ajoute Angelina.

Tous deux ont adressé un courrier à la RATP pour obtenir un constat d’incident. Ils envisagent de verser ce document au dossier d’Islam lors de sa demande de titre de séjour auprès de la préfecture de l’Essonne.

Les plus lus

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV La ville de La Ciotat vous dévoilera une page de son passé avec un spectacle historique unique – .
NEXT à Bron, Léon Grosse trace un chemin décarboné – .