Devant un parterre nombreux d’élus et de militants de gauche, le président de Montpellier Métropole et maire de Montpellier a débattu de la gratuité des transports.
Qui aurait cru ça ? Une ovation pour le maire de Montpellier, au sein des Costières, le temple sacro-saint du Nîmes Olympique. Donc tout est possible. Les 200 chaises prévues ont toutes trouvé propriétaires, sans compter les journalistes et photographes venus immortaliser l’échange. A l’invitation du PS Nîmois dirigé par Nicolas Nadal, le maire socialiste de Montpellier est revenu le 7 mai à la gratuité des transports dans la métropole de 500 000 habitants, effective depuis le 21 décembre 2023.
Objectif : municipales 2026
Un rendez-vous éminemment militant et politique, à l’aune des européennes d’un côté, et des élections municipales de 2026 qui se préparent déjà. Enjeu de mobilité, d’attractivité économique et d’écologie, la gratuité des transports revient régulièrement dans les débats. Mesure politique, argument électoral ? Un sujet qui a eu le mérite d’effacer les dissensions lors d’un échange et de rapprocher la famille de la gauche.
Le communiste Vincent Bouget, la socialiste Amal Couvreur, le sénateur Denis Bouad, les élus départementaux Alexandre Pissas et Maryse Giannaccini, l’écologiste Sibylle Jannekeyn et François Séguy du Parti de gauche, ont bu les propos de Michaël Delafosse. « C’est très rassurant de voir une assemblée aussi nombreuse, où toutes les composantes de la gauche se parlent », note l’édile de Montpellier. Le climat est certes plus électrique à Montpellier Métropole où des membres écologistes de la majorité ont récemment claqué la porte, comme l’ancienne vice-présidente Coralie Mantion (notre article ici).
Qu’en est-il du développement en zone périurbaine ?
Aubagne, Dunkerque, Châteauroux, autant de villes qui ont adopté la gratuité des transports. À Montpellier Métropole, cela s’est fait par étapes, permettant de fluidifier les financements. Des week-ends dans un premier temps, puis destinés aux moins de 18 ans et aux plus de 65 ans, avant de se généraliser à tout le monde. Estimé à environ 40 M€ (5 % du budget de fonctionnement de la Métropole), le service gratuit a été en partie financé par les recettes du paiement mobilité « très dynamique ». Une contribution des entreprises de la Métropole de plus de 11 salariés. «Nous avons un territoire très dynamique en termes d’implantation d’entreprises, de start-up et d’incubateurs», énumère l’édile.
« A Montpellier, c’est Beyrouth ! »
Sans compter les réductions de subventions aux clubs sportifs, il n’y a pas de petites retombées économiques. Résultats ? Une « hausse à deux chiffres de la fréquentation des transports », se réjouit Michaël Delafosse qui fait état de « 300 euros d’économies » en moyenne pour les ménages et les 16 000 mères célibataires de la Métropole. Un modèle gratuit qui doit s’accompagner, selon l’édile, d’une politique volontariste en matière de vélo, de covoiturage, de tramways ou de « piétonnabilité » de la ville.
” Si seulement Franck Proust pouvait tenir sa promesse électorale”
« A Montpellier, c’est Beyrouth ! », reconnaît Michaël Delafosse, en référence aux travaux de la ligne 5 du tramway. Reste que pour un auditeur, « beaucoup de choses restent à faire pour développer l’offre de transport en périurbain… » Les villes autour de Montpellier sont-elles les plus grandes victimes de ce plan gratuit ? Quant à la transposition de la gratuité à Nîmes Métropole, ne comptez pas là-dessus. Franck Proust, président de l’Agglo, réfute même cette idée. « Si seulement Franck Proust pouvait tenir sa promesse électorale de 2020 de rendre les transports gratuits pour les moins de 18 ans et les plus de 65 ans. Sinon on peut attendre 2026, l’élu de gauche mettra en place cette gratuité pour tous ! », déclare avec enthousiasme la section PS Nîmes.
