“J’avais l’accord du mari”, défend le Rochelais au bar “Momo île de Ré”

“J’avais l’accord du mari”, défend le Rochelais au bar “Momo île de Ré”
“J’avais l’accord du mari”, défend le Rochelais au bar “Momo île de Ré”

Mercredi, à Avignon, devant le tribunal correctionnel du Vaucluse, c’est avec « Momo île de Ré », en réalité Mohamed Rafaa à l’état civil, que s’est poursuivi ce procès hors norme des viols de Mazan : l’histoire sordide et étonnante de cet homme – Dominique Pelicot – qui, pendant dix ans, a « offert » sa femme Gisèle à une cinquantaine d’inconnus, après l’avoir préalablement droguée, à son insu, pour la rendre inconsciente.

Mercredi donc, Dominique Pelicot est installé dans le box des accusés. Plusieurs coaccusés sont également présents. Dont Mohamed Rafaa ou plutôt « Momo île de ré » comme ce Rochelais – 65 ans, au moment des faits -, s’est présenté sur coco.fr, le site de rencontre où il a pris contact avec Dominique Pelicot en répondant à cette annonce : «Couple cherche homme pour plan à trois. » Il n’aura pas eu besoin d’aller jusqu’à Mazan. C’est à l’Île de Ré, dans la maison de vacances de Caroline, la fille de Gisèle et Dominique Pelicot, que Mohamed Rafaa franchit ce huis clos, dans la nuit du 6 au 7 mai 2019.

“Peut-être une pipe”

Aux commandes, cet homme aux cheveux gris, aujourd’hui âgé de 70 ans et père de 7 enfants, se fait tout petit. “Je sens que j’ai une part de responsabilité, de culpabilité”, concède-t-il. Je ne pouvais pas imaginer une fraction de seconde que Dominique Pélicot faisait cela à l’insu de sa femme. » Et continue : « Un mari est censé protéger sa femme. » « J’étais pris au piège », se défend-il. « C’est vrai, j’aurais dû partir », avoue-t-il, grimaçant sous l’accusation de viol aggravé.

“J’étais en colère parce qu’il n’y a pas eu de réaction de sa femme”

« Admettez-vous le viol ? », demande le président. Réponse : « J’ai caressé et touché, mais à aucun moment il n’y a eu de pénétration. » Après quelques minutes de silence, il ajoute : « Peut-être une fellation. » » Mais il nous assure et le répète : « M. Pélicot était très directif, très imposant, et j’étais en colère parce qu’il n’y avait pas de réaction de sa femme. Je ne me sentais pas bien, c’était gênant. » Il précise : « Il avait une emprise sur moi, j’étais perdu et j’avais pris mes médicaments pour dormir, ce n’était pas intentionnel. »

Lors de l’enquête, « Momo île de ré » a nié avoir eu connaissance de la soumission chimique dans laquelle était plongée Gisèle Pelicot. « Or, précise le président, vous avez respecté toutes les précautions particulières demandées par le mari pour ne pas la réveiller : déshabillez-vous à l’entrée, réchauffez-vous les mains, faites le moins de bruit possible… » ​​Pire, en audition, Mohamed Rafaa décrit un femme « morte, ivre ou endormie, comme un cadavre ». » « Dans cet état, il n’était pas question que Gisèle Pelicot puisse faire un choix conscient », appuie le président.

Vidéos de cauchemars

«J’avais l’accord du mari», souligne l’accusé. « Savez-vous que le consentement ne peut être obtenu par procuration ? », demande le président. Mohamed Rafaa esquive, maladroitement. « J’ai toujours gardé ma culotte », répond-il, ajoutant qu’« il (NDLR : Dominique Pelicot) n’a pas dit qu’elle dormait. » « Mais est-ce qu’elle bougeait ? Parlait-elle ? Est-ce qu’elle réagissait ? Était-elle consciente ? tempête le président. On l’entend ronfler sur les vidéos. » Réponse de l’accusé : « Je n’ai pas entendu, j’ai des acouphènes. »

Il insiste : « Je ne l’ai pas violée, un violeur ne caresse pas, il n’y a pas eu de pénétration. » Il conclut : « Le sexe sans amour est comme une fleur sans odeur. »

Devant le déni de l’accusé, le tribunal a décidé de diffuser les vidéos de la soirée, filmées par Dominique Pelicot. “Des images qui portent atteinte à la dignité de la personne humaine”, a prévenu le président, invitant les “personnes sensibles” à quitter la salle. Les noms des dossiers font partie de cette descente aux enfers : « momo fingering »…

Alors que les images défilent, c’est un silence total dans la cour. A l’écran, Gisèle Pelicot est inerte, ses ronflements sont audibles, tandis que les efforts des deux hommes pour ne pas la réveiller bruissent. Sur le banc des parties civiles, Gisèle Pelicot regarde ailleurs, fidèle à elle-même, digne et impeccable.

Pourtant, au milieu de ces vidéos cauchemardesques, d’autres images surgissent soudain. En total décalage alors même qu’il s’agit du même fichier informatique : ici apparaît le sourire du petit-fils, entouré de Gisèle et Dominique Pelicot, ses grands-parents. Devant le tribunal, deux photos de famille en vacances à l’île de Ré défilent. « C’est en fait le même séjour », acquiesce Dominique Pelicot, laconique. «Mais», explique-t-il, «Momo est arrivée après le départ de notre fille.» Il termine : « Merci de m’avoir montré une photo de mon petit-fils. A priori, je ne suis pas prête de le revoir… » « Mais de toute façon, même en vacances, lors de moments heureux en famille, on ne peut s’empêcher d’organiser ces scénarios-là ? », s’étonne le président. Réponse de Dominique Pelicot : « C’est parce que je me suis retrouvé seul avec ma femme. »

 
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