De nouvelles menaces pour le Centre Hospitalier Ariège Couserans

De nouvelles menaces pour le Centre Hospitalier Ariège Couserans
De nouvelles menaces pour le Centre Hospitalier Ariège Couserans

Le rapport d’observation de l’hôpital du Couseran, rendu public très récemment par la Chambre régionale des comptes, pointe à la fois une offre de soins surdimensionnée mais aussi des taux de fuite importants vers d’autres établissements, une sous-activité globale et surtout un effondrement du nombre de patients. livraisons locales. Avec cette conclusion : « La stratégie de l’établissement ne semble plus durable ».

115. C’est très précisément le nombre de naissances qui ont eu lieu au Centre Hospitalier Ariège Couserans en 2023. Un « plus bas » historique, dans un contexte bien particulier : la crise démographique française révélée après le « baby crash » de l’année dernière. renforce le désespoir que connaît l’Ariège depuis près de 10 ans. En 2023, seules 1 089 naissances étaient domiciliées dans le département… Mais à ces phénomènes structurels s’ajoutaient, dans le Couserans, la situation particulière des services – urgences, mais aussi maternité – qui ont été fermés à plusieurs reprises en 2022 et 2023, faute de personnel disponible. Et les naissances qui auraient pu avoir lieu au CHAC ces jours-là étaient comptabilisées… ailleurs, que ce soit au CHIVA ou dans les structures toulousaines.

La Chambre Régionale des Comptes a fait… ses comptes : « En 2022, le nombre d’accouchements par gynécologue-obstétricien et sage-femme équivalait en moyenne à 1,25 accouchements par mois et par équivalent temps plein. En 2023, ce ratio est inférieur à une naissance par mois et par ETP. » peut-on lire dans le rapport d’observation publié le 11 octobre. Certes, depuis 2001, l’ACCS bénéficie d’une « exception géographique » lui permettant de poursuivre le travail de maternité même en dessous du seuil de 300 interventions par an. Mais pour combien de temps ? En février 2023, l’Académie de médecine a invité le regroupement des maternités ayant une activité annuelle inférieure à 1 000 naissances, s’appuyant entre autres sur des difficultés en termes de ressources humaines. Ainsi, la Chambre régionale des comptes invite à la transformation de la maternité de Couseranne en un « centre périnatal de proximité », sur le modèle de Lavelanet ; ce qui aurait aussi, selon l’organisation, l’avantage de renforcer l’activité de la maternité CHIVA, qui flirte avec les mille actes annuels. « Une évolution de la population actuelle de patients du CHAC pourrait permettre à CHIVA de maintenir un nombre annuel d’accouchements supérieur à 1 000 et, à terme, de pouvoir potentiellement maintenir une maternité dans le département de l’Ariège, écrivent les magistrats. La question de sa qualification en niveau 2b avec soins intensifs pourrait être sérieusement envisagée. C’est ainsi le département rural de l’Ariège qui bénéficierait d’une maternité avec soins intensifs.

Sous-activité et situation financière « critique »

“Un établissement qui n’arrive pas à retenir ses patients.” Le constat, écrit noir sur blanc dans le rapport du CRC, est sévère, mais dépeint un « sous-activité » de l’établissement : « L’activité globale de l’ACCS apparaît contrainte par la petite taille de la surface habitable et l’offre de soins apparaît surdimensionnée par rapport aux besoins. » D’autant que le taux de fuite apparaît important, entraînant une sous-occupation des lits.

Sur le plan financier, la Chambre souligne un « situation critique. Ne disposant plus de fonds de roulement, ne pouvant honorer ses dettes fiscales et sociales, ni régler ses dettes dans les délais légaux, la CHAC est obligée de recourir à des lignes de trésorerie (…) Ayant un patrimoine vétuste, l’établissement n’a plus les moyens de se financer. le renouvellement de ses immobilisations, ni à recourir à des emprunts sur plusieurs années. Parallèlement, les magistrats de la CRC soulignent que « Entre 2018 et 2023, son organigramme de direction a été modifié 16 fois. Huit administrateurs se sont succédé, dont six depuis 2022. ». En fin de compte, le rapport indique que « après la gestion de la crise Covid entre 2020-2021, l’ACCS a connu 19 mois de crise de gouvernance, dont l’établissement et ses agents doivent se relever ».

Tous ces éléments, ainsi qu’une longue section consacrée à l’activité psychiatrique, dressent un tableau peu flatteur. « Ce rapport a mis en évidence que le modèle CHAC doit évoluer : la dispersion des activités, leur nature, les contraintes de permanence 24 heures sur 24, et la dispersion géographique multiplient les difficultés qui deviennent insurmontables pour un établissement de la taille d’une CHAC », concluent les magistrats. Qui formulent des propositions qui feront sourciller le ministère : « Ce tournant stratégique pourrait être saisi en Ariège par une fusion d’établissements. LE
CHAC et CHIVA s’occupent de toutes les fonctions d’un hôpital de soins primaires,
psychiatrie incluse. Le rapprochement des deux organigrammes permettrait de couvrir davantage
favorablement les fonctions essentielles à exercer au sein d’un établissement même si
le recrutement est sous pression pour l’ensemble du département. 47 km l’un de l’autre par la route et
séparée par un col de basse altitude, cette liaison n’est pas soumise à des difficultés de circulation
grandes villes. » Et à recommander « d’initier une fusion avec CHIVA dans des conditions à déterminer (fusion, cogestion) afin de structurer une offre de soins plus adaptée aux besoins ».

Exception géographique

Arrivé en fonction en août 2023, le directeur du CHAC Olivier Pontiès tiendra une conférence de presse dans la matinée du 21 octobre, pour évoquer ce rapport du CRC. Cependant, dans sa réponse officielle au rapport, il a déjà indiqué sa position concernant la maternité : « elle bénéficie des dispositions du décret du 4 mars 2015 relatif au financement des activités de soins répondant à des critères d’isolement géographique. L’établissement remplit très largement toutes les conditions requises (…) Le temps de trajet entre l’ACCS et l’établissement de soins obstétricaux le plus proche est supérieur à 45 minutes. L’activité obstétricale produite par l’établissement représente plus de 70 % des naissances sur son territoire, ce qui est bien au-dessus des 40 % requis.

« L’activité de l’établissement est en train de reprendre. Ces augmentations d’activité répondent de mieux en mieux aux besoins de la population », répond le directeur du CHAC.

M. Pontiès évoque également le développement de relations étroites avec la médecine communautaire, mais aussi “le recrutement de médecins qui a permis de ne plus fermer aucune activité (maternité, urgences) ou lit (psychiatrie) depuis début 2024. L’activité de l’établissement est en train de reprendre (…) La maternité a réalisé un Augmentation de 29 % du nombre de naissances depuis début 2024. Ces hausses d’activité répondent de plus en plus aux besoins de la population.

 
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