une sage-femme permet aux futurs parents malvoyants de « voir » leurs échographies grâce à l’impression 3D

une sage-femme permet aux futurs parents malvoyants de « voir » leurs échographies grâce à l’impression 3D
une sage-femme permet aux futurs parents malvoyants de « voir » leurs échographies grâce à l’impression 3D

Malgré les tabous sociétaux, les femmes enceintes ou aveugles malvoyantes souhaitent vivre la maternité comme les autres. En 2018, la journaliste Gaëlle Guernalec-Levy écrivait sur le site gynger.fr : « Ils ont perdu la vue, pas le regard. » En partenariat avec le réseau Écho Braille, le chirurgien maxillo-facial Romain Nicot et le gynécologue Jean-Marc Levaillant ont développé l’échographie tactile, pour permettre à ces parents malvoyants de vivre les premiers instants de la vie de leur bébé, avec des reproductions d’échographies réalisées dans une imprimante 3D. . Près de Dieppe (Seine-Maritime), le maïeuticien Cédric de Assuncao Raposo propose cette technique grâce au centre d’impression 3D Normandie Eco Space (NES).

Sage-femme échographiste depuis 2018 à la clinique Mégival de Saint-Aubin-sur-Scie (Seine-Maritime), Cédric de Assuncao Raposo voit ses patientes passer par son cabinet au moins trois fois lors de chaque grossesse. Son rôle « est de dépister, puis le médecin pose un éventuel diagnostic ». Mais il a rapidement pris conscience « du cas des femmes handicapées et aveugles, même si on n’en voit pas beaucoup. Au cours de ma carrière, j’ai eu une femme malvoyante. Ce n’est pas grand-chose, mais si l’on rapporte cela à la , c’est une situation à ne pas négliger.»

C’est pour cette raison qu’il s’est intéressé au travail des Docteurs Levaillant et Nicot auprès des futures mamans malvoyantes : « Je pense qu’il est important pour elles et pour leurs familles de mener à bien la grossesse. Mon désir est de diffuser l’idée. Que ce soit pour les femmes, mais aussi les conjoints ou les futurs frères ou sœurs malvoyants. Il faut qu’ils sachent que ça existe, et surtout que c’est simple. Tous les professionnels peuvent le proposer. »

Lors des trois échographies recommandées par l’Assurance Maladie, « il y a différentes étapes. A 12 semaines, on peut déjà avoir un embryon bien formé et réaliser une impression 3D. Les parents malvoyants peuvent déjà sentir une tête, des mains ou un dos. Le moment le plus approprié se situe vers la 26ème semaine. C’est le moment où le rapport entre le liquide amniotique et la surface corporelle du bébé est le plus élevé. C’est là qu’on voit le meilleur. Comme les machines sont de plus en plus performantes, notamment avec la restitution par intelligence artificielle, les fichiers informatiques sont les plus propres », explique Cédric de Assuncao Raposo.

A partir de ce moment, en toute discrétion, le spécialiste transmet les données à la société Normandy Eco Space, à Arques-la-Bataille (Seine-Maritime), puis, « dans une semaine, le tirage est disponible. On peut l’envoyer, mais l’idéal est de venir l’interpréter. Il y a vraiment une émotion. Cela s’intégrera dans le vécu de la grossesse et du lien avec le bébé », insiste la sage-femme.

Une émotion qui a un prix, l’impression 3D n’est pas prise en charge par la sécurité sociale. « Pour ma part, j’ai décidé de ne prendre que le prix d’une consultation. Après, il y a le coût de fabrication », soit environ 150 euros chez NES, précise Cédric de Assuncao Raposo. Puis un premier regard sur une nouvelle vie.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV le chauffeur voulait tuer l’amant de sa femme
NEXT Exploitation abusive des réserves forestières sur fond de conflit armé en Casamance – VivAfrik