Trump s’en prend à « l’ennemi intérieur » et accentue sa rhétorique autoritaire

Trump s’en prend à « l’ennemi intérieur » et accentue sa rhétorique autoritaire
Trump s’en prend à « l’ennemi intérieur » et accentue sa rhétorique autoritaire

L’ancien président républicain, qui envisage de revenir à la Maison Blanche, a souvent exprimé son « admiration » pour des « hommes forts » comme le Russe Vladimir Poutine, le Chinois Xi Jinping ou le Nord-Coréen Kim Jong Un.

Dans l’espoir d’être réélu le 5 novembre, le milliardaire de 78 ans continue de peindre en noir une « Amérique envahie et occupée » par les immigrés. Utilisant de fausses informations incendiaires, racistes et complotistes, il a qualifié d’« animaux » et de « terroristes » les migrants d’Amérique latine ou d’Afrique venus « empoisonner le sang » des États-Unis et faire augmenter la criminalité.

Il est allé plus loin ce week-end.

Interrogé dimanche sur Fox News sur d’éventuels “agitateurs” lors du scrutin, il a rétorqué que “la Garde nationale”, voire “des militaires si nécessaire”, devraient être dépêchées contre un “ennemi de l’intérieur” qu’il n’a pas nommé.

Des « psychopathes d’extrême gauche »

Même si le recours à l’armée contre d’éventuels troubles civils irait à l’encontre de l’histoire politique américaine, M. Trump a promis de sévir contre « les très mauvaises personnes… les fous, les psychopathes d’extrême gauche ».

La veille en Californie, il s’en était pris à l’élu à la Chambre des représentants de cet Etat démocrate, Adam Schiff : un « poubelle », un « malade », parmi « les pires personnes qui sont des ennemis de l’intérieur ».

M. Schiff, candidat au poste de sénateur, a dirigé l’enquête du Congrès lors de la première procédure de destitution contre Donald Trump.

L’élu démocrate de la Chambre des représentants, Adam Schiff, est l’un des « pires ennemis de l’intérieur », selon Donald Trump. (J. Scott Applewhite/Archives AP)

Pour ce magnat entré en politique en 2015, qui a bousculé la démocratie américaine et qui veut « emprisonner » ses opposants, « l’ennemi intérieur est plus dangereux que la Chine, la Russie ».

Donald Trump a également réitéré que le président chinois Xi était « un gars dur, un gars très intelligent (…) un gars brillant qui compte 1,4 milliard d’habitants qu’il dirige d’une main de fer ».

De quoi l’inspirer s’il revenait au pouvoir.

En Pennsylvanie, fin septembre, il a déclaré qu’en cas de « journée vraiment violente, de moment vraiment dur », il ferait appel « d’un seul mot » à la police pour que « ça s’arrête immédiatement ».

Selon la télévision publique PBS lundi, le réélu Donald Trump pourrait faire expulser un certain nombre d’étrangers en vertu d’une loi de 1798 (Alien Enemies Act) et réprimer les troubles grâce à l’Insurrection Act de 1807 autorisant le déploiement de soldats contre des citoyens américains.

Le président George HW Bush l’a utilisé lors des émeutes de 1992 à Los Angeles.

« Nous reviendrons »

En avril 2023, protestant contre une possible « fraude électorale massive » en novembre, Donald Trump prévenait : à « tous les démocrates d’extrême gauche, socialistes, marxistes et communistes, faibles et pathétiques, qui tuent notre nation, nous reviendrons ».

Le camp démocrate du président Joe Biden et de sa vice-présidente qui l’a remplacé comme candidate, Kamala Harris, dénonce depuis longtemps la rhétorique autoritaire du républicain.

Citant ses déclarations passées, Harris a réitéré dimanche que quiconque dit qu’il « mettra fin à la Constitution » et « sera un dictateur dès le premier jour » ne devrait pas redevenir « président des États-Unis ».

Dans son livre Guerre Publié mardi, le journaliste Bob Woodward cite l’ancien chef d’état-major interarmées Mark Milley, qui a servi la dernière année de la présidence de Trump, disant qu’il est « un fasciste dans l’âme ». moelle » et « la personne la plus dangereuse pour ce pays », selon le New York Times.

L’ancien chef d’état-major américain, le général Mark Milley, accuse Donald Trump d’être « la personne la plus dangereuse pour ce pays ». (Susan Walsh/Archives AP)

En fait, l’expression « ennemi de l’intérieur » a de fortes réminiscences avec le fascisme, le nazisme, le franquisme, les idéologies européennes qui ont réprimé et assassiné des millions de juifs, d’étrangers, d’opposants, de résistants et de membres d’une « cinquième colonne », soulignent les historiens.

Cela fait également référence au maccarthysme, une chasse aux sorcières anticommuniste menée par un sénateur américain dans les années 1950.

Et avant d’entrer en guerre fin 1941, les Etats-Unis avaient été secoués par le lobby nazi German American Bund réunissant 20 000 personnes au Madison Square Garden de New York le 20 février 1939.

C’est dans cette salle mythique que Donald Trump réunira ses partisans le 27 octobre pour dénoncer “l’afflux de plus de 210.000 migrants à New York (…) qui a coûté dix milliards de dollars et une criminalité hors de contrôle”, selon son équipe.

 
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