Au cours de la semaine 40, le Citation Atlas du beurre cube n’a toujours pas été publié faute de dossiers traités. ” Dans ce contexte de prix très élevés, il manque un des acteurs. Soit pour acheter, car les prix sont jugés trop élevés, soit pour vendre par manque d’approvisionnement ou pour des raisons stratégiques. », nous expliquait la semaine dernière Marion Cassagnou, responsable des affaires économiques chez Atla (Association française de transformation laitière). Selon les opérateurs interrogés par les Marchés, le niveau actuel de prix n’est pas tolérable pour les utilisateurs qui préfèrent limiter la production plutôt que d’assumer des pertes, d’autant que les négociations commerciales qui s’ouvrent s’annoncent sévères.
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Une cotation EEX en baisse
Manque de prix du beurre sur le marché françaisla cotation sur le marché à terme EEX peut néanmoins donner un indicateur de l’orientation du marché. Cependant, pour la deuxième semaine consécutive, nous constatons des corrections baissières. Ainsi, les contrats de novembre à février ont baissé de 3 à 4 %. La plus forte baisse a été enregistrée en décembre (-8%).
Positions à la baisse au premier trimestre 2025
En moyenne à 6 950 €/tonne, les prix des contrats EEX du premier trimestre 2025 sont en baisse de 4,5% cette semaine par rapport à la précédente. Au deuxième trimestre, ils s’élèvent à 6 800 €/tonne. On est loin des 8 200 €/tonne du dernier cours Atla (semaine 38), mais ces niveaux de prix restent néanmoins élevés. Notez que le Citation allemande à la bourse du beurre et du fromage de Kempten a également baissé en octobre, passant d’un niveau record de 8 500 €/tonne la semaine 39 à 8 075 €/tonne cette semaine.
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Les prix du beurre européen à des niveaux record…
Sur le marché spot européen, les prix de la semaine 40 seraient de 7.780 €/tonne, en hausse de 2,1% par rapport à la moyenne des 4 semaines précédentes, selon Bruxelles. Un niveau historique jamais atteint. La différence avec les cours du beurre américain et néo-zélandais dépasse les 2 000 $/tonne. La cotation américaine a également chuté de près de 10 % en deux semaines. L’industrie manufacturière américaine a été solide en août (+15 %).
…mais une baisse du prix spot du lait
On peut néanmoins noter la stabilisation puis l’érosion du prix spot du lait en Italie, en Allemagne et aux Pays-Bas, reflétant la hausse saisonnière de la collecte, malgré les cas de FCO qui se sont multipliés.
Le consommateur pas encore mis à l’épreuve
Si les tensions sur l’offre semblent s’atténuer légèrement, avec toujours une pénurie de matière grasse laitière à l’horizon, la grande inconnue reste la tenue de la demande. En fait, le consommateur n’a pas encore été confronté à cette flambée des prix, que ce soit au niveau des emballages ou des prix des produits utilisant du beurre (pâtisseries, biscuits, pâtes pur beurre, etc.). Déjà déchiré par deux années d’inflation, sera-t-il toujours prêt à payer ?