accès aux soins, la crise dans la crise

Cette sombre réalité dépasse largement les frontières de la métropole britanno-colombienne, souligne Connie Adams. Elle constate les mêmes problèmes au centre de guérison Telmexw Awtexw, situé dans la communauté de Sts’ailes, à environ 100 km à l’est de Vancouver, où elle est conseillère en toxicomanie.

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La communauté de Sts’ailes est située à l’est de Vancouver. Photo de : Datawrapper

Elle raconte en entrevue que, juste avant les Jeux olympiques de 2010, la province avait desserré les cordons de la bourse des organismes sociaux comme le sien.

Downtown Eastside et ailleurs qui cherchaient à se faire soigner. Du coup, nous avons reçu beaucoup d’argent et nous avons pu accueillir des gens du Downtown Eastside et d’ailleurs qui cherchaient à se faire soigner.”}}”>Pour éviter de mal paraître aux yeux des touristes, Vancouver en a profité pour se débarrasser des personnes vivant dans la rue. Du coup, nous avons reçu beaucoup d’argent et nous avons pu accueillir des gens de Quartier est du centre-ville et ailleurs qui ont demandé un traitement.

Pour les membres de l’équipe Telmexw, Awtexw, ce qui signifie maison de médecine dans le langage de la Première Nation, ce financement a permis de développer une approche rendant leurs services plus accessibles qu’ailleurs. Ce qui les a rendus célèbres à l’époque.

Notre nom était très connu et respecté, se souvient Connie, d’autant plus que nous étions le seul centre de guérison communautaire autochtone du sud de la Colombie-Britannique continentale. Mais les coupures survenues après quelques années nous ont obligés à abandonner les services d’hébergement.

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Connie Adams travaille comme conseillère en toxicomanie dans diverses communautés autochtones de la vallée du Fraser, dans le sud de la Colombie-Britannique. Photo : Radio-Canada / Ismaël Houdassine

La fin de ce service continue de se faire sentir encore aujourd’hui, alors que les Autochtones qui souhaitent recevoir un traitement doivent se tourner soit vers des centres administrés par la province, soit vers l’un des huit centres situés dans les communautés éloignées.

Accompagner quelqu’un de A à Z est complexe et prend du tempsdéclare Sarah Kinshella, directrice de programme pour Telmexw Awtexw. Nous avons proposé des séjours pouvant durer jusqu’à un an car les dépendances varient. Et comme notre clientèle était exclusivement autochtone, c’était un environnement culturellement confortable, ce qui n’est vraiment pas toujours le cas dans d’autres centres.

Elle a entendu de nombreuses histoires de discrimination dans le système de santé et de services sociaux au fil des années.

C’est face à ces obstacles que le centre a choisi de mettre en œuvre des politiques facilitant l’accès à ses services, ce qui a incité un certain nombre de personnes à faire le pas vers un traitement.

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Une ancienne écurie a été modifiée pour accueillir le centre de guérison Telmexw Awtexw, qui offrait depuis plusieurs années des services d’hébergement de guérison aux personnes aux prises avec des dépendances. Il est situé tout près de la rivière Chehalis. Photo : Radio-Canada / Jérôme Gill-Couture

Par exemple, le centre n’exige pas que ses patients soient référés par un professionnel de la santé pour bénéficier de ses services, cite en exemple Sarah, elle-même de la communauté de Sts’ailes.

Ils pourraient également s’identifier comme Autochtones sans avoir à présenter une carte de statut prouvant qu’ils appartiennent à une Première Nation.Elle ajoute.

Nous avons gagné beaucoup de temps dans la prise en charge des patients, ce qui peut faire toute la différence pour les personnes qui doivent consacrer toute leur énergie à leur parcours. »

Une citation de Sarah Kinshella, directrice des programmes chez Telmexw Awtexw

Même si Telmexw Awtexw n’offre plus de services d’hébergement, elle soutient fréquemment les patients dans leurs démarches pour accéder aux centres de guérison publics – l’étape du traitement qui suit la désintoxication.

Demander aux personnes qui souffrent de remplir des formulaires de 25 pages n’a aucun senspoursuit Connie, qui avoue souvent se sentir noyée sous la paperasse administrative.

Obtenir de l’aide n’est ni plus ni moins qu’un parcours du combattant pour les personnes qui en ont le plus besoin, dénonce-t-elle.

: Une fois qu’une personne décide de se faire aider, un rendez-vous est pris dans un délai d’une semaine environ avec un professionnel de santé pour voir si elle est suffisamment en forme physiquement pour subir le sevrage », « texte » : « Essayez de me suivre pendant que je lui explique car c’est compliqué : une fois qu’une personne décide de recevoir de l’aide, nous prenons rendez-vous dans un délai d’une semaine environ avec un professionnel de santé pour voir s’il est suffisamment en forme physiquement pour subir le sevrage”}}”>Essayez de me suivre pendant que je vous explique car c’est compliqué : une fois qu’une personne décide de recevoir de l’aide, nous prenons rendez-vous dans une semaine environ avec un professionnel de santé pour voir s’il est en assez bonne forme physique pour passer en sevrage.commence l’orateur.

Si tel est le cas, on lui recommande une place dans un centre de désintoxication et il peut normalement y accéder une semaine plus tard. L’attente est non seulement longue, mais aussi périlleuse. En attendant, il est important que la personne continue à consommer, de manière minimale, pour ne pas se mettre en sevrage sans encadrement.

>>Mains ouvertes au-dessus d’une feuille de papier posée sur une table.>>
Pour les employés du centre Telmexw Awtexw, la distance entre les services ajoute une couche de complexité, puisqu’ils doivent souvent conduire plus d’une heure pour amener leurs patients à différents rendez-vous. Photo : Radio-Canada / Ismaël Houdassine

De plus, la désintoxication ne guérit pas, explique le conseiller en toxicomanie. Lorsque le patient est sobre, il a quand même besoin de recevoir un soutien psychologique et émotionnel, spécialité des centres de rétablissement. Le problème est que le temps d’attente pour ces centres se mesure souvent en mois, note-t-elle.

Avec la procédure normale, les gens sortent de la désintoxication et retournent à leur vie quotidienne, toujours aux prises avec les réalités qui les ont amenés à consommer, en attendant qu’ils puissent trouver une place dans un centre de réadaptation. Que pensez-vous qu’il se passe? Retour à la case départ. »

Une citation de Connie Adams, conseillère en toxicomanie au centre Telmexw Awtexw

Elle recommande de coordonner les délais afin d’offrir des services de façon continue. Pour aider les personnes aux prises avec des addictions profondes, c’est essentiel, selon le conseiller.

Il n’y a pas d’autre choix que de contacter au préalable les centres de guérison pour connaître les délais. Si cela prend des mois, nous disons à nos clients de continuer à utiliser jusqu’à environ un mois avant leur rendez-vous. Ce n’est qu’alors qu’ils sont mis en désintoxication.

 
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