Guerre des gangs et criminalité : les inquiétudes de la police me font peur

Guerre des gangs et criminalité : les inquiétudes de la police me font peur
Guerre des gangs et criminalité : les inquiétudes de la police me font peur

La petite délinquance augmente, tout comme la délinquance grave.

Quiconque vit à Montréal, mais aussi ailleurs au Québec, le ressent.

C’est à la fois un sentiment subjectif de sécurité incarné par des expériences personnelles et des témoignages en tout genre… et aussi sur une réalité objective et quantifiée.

Ce serait une erreur de mépriser cela. Ou croire au battage médiatique.

Ou penser que c’est un problème qui ne concerne que les milieux criminels.

Ces derniers mois, on a beaucoup parlé de petite délinquance : harcèlement de rue et agressions sexuelles majoritairement vécues par les femmes, vols, personnes désordonnées et menaçantes, incivilités dans le métro et dans les lieux publics…

Ces derniers jours, c’est une délinquance assez grave qui nous frappe en plein visage.

Deux événements frappent l’imagination : l’incendie d’une auberge du Vieux-Montréal, tuant deux victimes innocentes, une mère et sa fille françaises ; et l’envoi par un gang, surnommé Arab Power, d’adolescents de 14 ans, kalachnikovs à la main, dans un repaire des Hells à Frampton, en Beauce, dont l’un a fini par être tué.

Préoccupations

Qu’est-ce qui me surprend le plus ? La réaction des forces de l’ordre, à deux égards.

Premièrement, le directeur du SPVM, Fady Dagher, semble vouloir alerter la population sur ce qui pourrait arriver à Montréal.

M. Dagher a cité l’exemple de Marseille comme un signal d’alarme pour Montréal.

Attends, Marseille ?

Cette ville où les autorités françaises ont perdu le contrôle de territoires entiers de la ville, qualifiée d’« école du crime » française, et où les trafiquants de drogue s’appuient désormais sur une armée de jeunes adolescents de 14-15 ans ?

Lorsque le directeur du SPVM évoque cet exemple, il y a lieu de prendre sa tension et de s’inquiéter véritablement de la trajectoire actuelle du crime organisé.

Ensuite, à écouter M. Dagher et son commandant de la Division du crime organisé, Francis Renaud, on peut être doublement inquiet.

Tous deux sont lucides sur la situation. Le ton est bon. Les résultats sont clairs et tangibles.

Mais au-delà du ton et du constat, à la question la plus importante, « que fait-on ? », les réponses sont, il faut le dire, peu claires et tangibles.

M. Dagher a surtout appelé à une meilleure collaboration avec les parents, qui hésitent à parler à la police. M. Renaud a déclaré que les policiers devaient être présents et agir avec les agents de prévention.

Tout cela est vrai, tout cela est valable, tout cela est nécessaire, mais… cette approche reste celle de ces dernières années. Avec les résultats que nous connaissons aujourd’hui.

Deux questions

J’en viens donc à ces deux questions.

Premièrement, en demande-t-on trop à la police ?

On leur demande d’être des travailleurs sociaux de première ligne, d’être contrôleurs de la circulation, de prévenir la délinquance dans certains quartiers, d’être présents dans les lieux publics, d’enquêter sur les fraudes, d’enquêter sur le crime organisé, d’enquêter sur les crimes sexuels… sont-ils capables de tout faire ? ça tout de suite ?

Alors, que peut faire la politique ?

Si le monde criminel a changé, nos lois et notre code criminel doivent également s’adapter. À commencer par des peines minimales et aggravantes pour tout criminel recrutant un jeune de 14 ans pour commettre un crime.

 
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