A Liège, la toxicomanie pose de nombreux problèmes. Même si plusieurs systèmes de soutien existent, la situation ne semble pas s’améliorer. Comment faire face à ce problème ? Pour répondre, le maire de la ville, Willy Demeyer, était accompagné de Gilles Foret, tête de liste MR, de Caroline Saal, tête de liste Vert Ardent-Ecolo, ainsi que de Sophie Lecron, tête de liste PTB.
Comme dans de nombreuses villes de Belgique, la toxicomanie est très présente à Liège. Cela représente évidemment un problème, tant en termes de sécurité que de réputation. Et ce, malgré la présence de plusieurs salles de consommation dans la ville.
Autour de la table, les différents candidats se sont exprimés sur le sujet, notamment en ce qui concerne les mesures à mettre en place pour tenter d’enrayer ce fléau.
Un problème, plusieurs angles d’attaque
Pour le bourgmestre de la ville, il s’agit d’un problème répandu dans toute la Belgique et en Europe, avec les mafias comme dénominateur commun.
“C’est un engagement qui doit être partagé, car la situation est grave. Ce n’est pas seulement grave à Liège, c’est grave dans toutes les métropoles européennes. Nous l’avons vu en Belgique, à Anvers et à Bruxelles. On le voit aussi en France. Nous devons faire face à une offensive des mafias, qui sont très organisées. La police liégeoise, qui passe à l’action, est intervenue à plusieurs reprises», explique-t-il.
Malgré ses nombreux efforts, le travail est loin d’être terminé, ajoute Willy Demeyer. “Elle fait son travail. Elle a démantelé deux réseaux ces deux derniers jours, mais il faut aller au-delà. Il faut mobiliser la police judiciaire fédérale pour s’en prendre aux têtes des réseaux mafieux. Parallèlement, un traitement social pour le relogement et la gestion des individus est nécessaire. (…) Il faut aussi mettre en place un réseau de centres autour de Liège, comme on peut le voir en Espagne ou aux Pays-Bas. (…) ».
Pour Caroline Saal, tête de liste de Vert Ardent-Ecolo, il y a un problème dans « l’utilisation » des outils existants. Elle critique notamment que ceux-ci ne soient pas utilisés par les experts en la matière.
“Ce que je voudrais dire à la majorité PS-MR, c’est qu’en fait, ce que les Liégeois auraient surtout souhaité, c’est que les outils qui existent fonctionnent. (…) Ce que nous disons, c’est de les confier à des experts. Les politiciens doivent arrêter de se chamailler à ce sujet et donner réellement la responsabilité aux experts de faire fonctionner ce qui est déjà en place. (…) Il est donc nécessaire de disposer d’un plan de lutte contre le trafic de drogue et contre la criminalité financière, car la drogue est la poule aux œufs d’or des criminels.»
Pour Sophie Lecron, tête de liste PTB, la solution serait de s’attaquer directement à la Source de ce trafic de drogue, c’est-à-dire les ports. “Je pense qu’il faut attaquer à la Source. Le problème, c’est que la drogue arrive dans nos communautés, dans nos villes. (…) Cela revient donc à aller à l’encontre de ce qui a été fait jusqu’à présent. (…) Nous avons besoin de personnel et de moyens pour lutter contre les grands réseaux de drogue. Pour ce faire, les contrôles doivent être renforcés. A Anvers, on sait que seul un conteneur sur 40 est contrôlé. Il y en a 39 qui ne le sont pas, et certains arrivent à Liège. Une fois la drogue arrivée, nous devons également investir dans la police locale. (…) ».
De son côté, Gilles Foret opte pour une union entre plusieurs acteurs. “Il y a une union à créer entre les différents systèmes : la police, la justice, la santé, mais aussi les acteurs sociaux de terrain. Il est important d’avoir une coordination et de voir où nous voulons aller ensemble. Et puis, il y a aussi cette répression qui doit effectivement résoudre le problème de l’espace public, car c’est une question urgente à résoudre. Nous savons qu’il y a aussi un cadre juridique qui doit évoluer, car aujourd’hui nous en voyons les limites (…) ».
Le débat dans son intégralité :
Liège lutte contre le trafic de drogue
