Le Grand Théâtre accueille une légende de la techno

Le Grand Théâtre accueille une légende de la techno
Le Grand Théâtre accueille une légende de la techno

Le Grand Théâtre accueille une légende de la techno

Publié aujourd’hui à 8h52

Jeff Mills est une légende. Soixante ans de vie américaine pour le natif de Détroit. Une immense réputation pour avoir forgé les bases de la musique techno avec ses pairs dans les années 80. De la part de Jeff Mills, cependant, on peut presque entendre la voix nous suggérant que, non, s’il existe un objet mythique, alors il a des boutons et un câble d’alimentation. C’est une boîte à rythmes, modèle TR 909, avec laquelle le Nord-Américain a bâti sa carrière de musicien, depuis les quartiers pauvres de la « Motor City » ravagés par la crise jusqu’au Trésor, célèbre club berlinois des années 90, et toujours aujourd’hui.

Flux de synthétiseurs

On connaît le festival Electron pour sa programmation éclairée, ses jolis événements aussi. Le 21e l’édition ne manquera pas. Pour la section spécialisée, voir l’exposition à la galerie genevoise Polomarco jusqu’au 12 mai, où elle est racontée en photos l’histoire de la scène de Détroit. Pour le faste désormais, nous irons au Grand Théâtre le vendredi 10 mai. Ce soir-là, les salons de l’institution lyrique se transformeront en piste de danse pour une nouvelle “Tard dans la nuit”. Surtout, plus tôt dans la soirée, Jeff Mills arrivera. Pas pour un DJ set mais un concert. En trio, avec percussions, synthétiseurs, claviers et flûtes, Jean Phi Dary et Rasheeda Ali à ses côtés.

Belle équipe pour jouer « Tomorrow Comes The Harvest », répertoire créé en 2018 avec le batteur nigérian Tony Allen, figure de l’afrobeat. Disparu en 2020, Allen a laissé le projet en jachère, avant que Jeff Mills ne trouve de nouveaux compagnons. C’est cette formule revisitée que le public découvrira là où les opéras sont habituellement joués. Nous serons attablés, pour une musique a priori plus entrainante que trépidante, qualifiée d’« afro funk électro jazz ». Si le terme évoque quelque chose de précis… Où les quatre rythmes marqués de la techno, musique nourrie de rythmes africains et d’électronique européenne, participent à une hybridation que l’on dirait onirique, voire cosmique.

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Jeff Mills, comme ses amis des années 80, Mike Banks, Juan Atkins, Kevin Saunderson, Derrick May, s’intéresse à la science-fiction. La NASA a un jour commandé des sons pour un podcast? Parfaitement dans l’esprit de Jeff Mills, alias « The Wizard ». « L’espace a toujours eu une place importante dans cette musique composée de sons longtemps décrits comme futuristes. Alors quelle meilleure référence que les voitures volantes ! La parole est à Calvin Grosvernier, 24 ans, assistant programmeur chez Electron, ancien au Zoo de l’Usine, qui connaît par cœur cette chronologie née des marges, dans les milieux pauvres et gays afro-américains – inclusif, le terme est pas pas usurpé.

Dans les années 80, il fallait résister. Et la fête comme exutoire, un sentiment qui persiste encore aujourd’hui dans les raves et les clubs. « Cette musique est parfois militante, nécessairement politique dans la mesure où elle se veut à contre-courant », ajoute Calvin Grosvernier. Certes, le cadre a changé, on va désormais dans les festivals pour consommer de la « technologie TikTok » commerciale. Pourtant, note le programmateur, « c’est en découvrant l’électronique avec David Guetta que je me suis intéressé à des musiques plus pointues. En style, en variations, la techno est aussi vaste que le rock.

Jeff Mills, « Demain viendra la récolte »en concert au Grand Théâtre de Genève, vendredi 10 mai, 20h Info : festivalélectron.ch

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