Alors que les deux tiers en rêvent, une infime minorité prend effectivement une retraite anticipée, faute de moyens, mais aussi de préparation, révèle une enquête de la banque Raiffeisen publiée jeudi.
Cet écart entre désir et réalité est notamment dû à une méconnaissance des mécanismes de prospective, ce qui ralentit considérablement les choses, montre l’étude Raiffeisen. Rares sont en effet ceux qui préparent réellement leur retraite, car le sujet en rebute plus d’un. En réalité, moins de 20 % des actifs s’en soucient, et ce sont majoritairement des hommes (lire encadré). Résultat : à 60 ans, une personne sur deux n’a aucune idée des revenus dont elle disposera à la retraite.
Cependant, avoir le luxe de s’arrêter avant l’âge de référence, comme le souhaitent deux tiers des personnes interrogées, nécessite une bonne planification. “C’est avec l’épargne à long terme, qui porte intérêts, qu’on arrive à constituer le capital nécessaire pour pouvoir ensuite en vivre”, a expliqué vendredi l’expert LPP en retraites professionnelles dans La Matinale de la RTS. chez Prevanto Michèle Mottu Stella.
« Concrètement, pour avoir une rente de 2’000 francs dès 60 ans, il faudrait disposer d’un capital d’environ 530’000 francs, en gros. Alors qu’à 65 ans, pour une même rente mensuelle, il faut un capital plus petit, environ 470’000 francs. Il faut donc avoir épargné plus rapidement et plus intensément pour prendre une retraite anticipée», calcule le spécialiste.
Cela est d’autant plus vrai que c’est dans les dernières années de la vie active que nous accumulons le plus d’argent dans notre caisse de pension. De plus, comme les montants du 1er et du 2ème pilier ne suffisent pas forcément pour vivre, il faut quand même compléter par une bonne dose d’épargne supplémentaire.
Moralité : plus tôt vous vous intéresserez à votre retraite, mieux ce sera. l’idéal est de commencer à 40 ans, conseille Michèle Mottu Stella.
Sujet radio : Sylvie Belzer Adaptation web : Vincent Cherpillod
