Quand Nike et GM inspirent le mode de travail hybride des fonctionnaires

Le Secrétariat du Conseil du Trésor n’a réalisé aucune étude sur la productivité des fonctionnaires de l’État en travail hybride avant de changer sa politique sur leur présence au bureau, a-t-on appris La droite.

Mercredi, le Secrétariat du Conseil du Trésor a mis à jour sa politique sur le mode de travail hybride pour obliger tous les fonctionnaires à se rendre sur leur lieu de travail au moins trois jours par semaine et à télétravailler deux jours par semaine. C’est un jour de plus qu’avant.

Cette mise à jour devra être respectée au plus tard le 9 septembre.

« L’exigence d’au moins trois jours de travail sur place reflète les avantages d’interactions régulières en personne », a déclaré la secrétaire du Conseil du Trésor du Canada, Catherine Blewett, dans un message annonçant la nouvelle mercredi.

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Le gouvernement affirme qu’il vise à fournir des services aux Canadiens « tout en renforçant leur confiance dans la fonction publique ». (Étienne Ranger/Archives Le Droit)

L’objectif, dit-on, est d’assurer l’uniformité au sein du gouvernement puisque la politique précédente était davantage axée sur la flexibilité.

Nous avons néanmoins obtenu des analyses internes du gouvernement qui répertorient des pratiques similaires au Canada et à l’international. Les géants américains du numérique demandent par exemple à leurs salariés de venir au bureau trois jours par semaine. D’autres entreprises ont récemment augmenté le nombre de jours passés sur le lieu de travail.

Une politique mal comprise ?

Nous avons obtenu trois questionnaires que le Secrétariat du Conseil du Trésor a envoyés en 2022, au printemps 2023 et à l’automne 2023 aux organisations qu’il supervise.

Ces analyses révèlent également que les ministères et agences ne semblaient pas comprendre comment se conformer à la politique qui obligeait les fonctionnaires à se présenter au bureau au moins deux jours par semaine.

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Pendant la pandémie, la grande majorité des fonctionnaires fédéraux ont travaillé à distance. Depuis un an, le travail hybride est devenu la nouvelle norme. (Patrick Woodbury/Archives Le Droit)

Les organismes supervisés par le Conseil du Trésor sont responsables depuis le printemps 2023 de la mise en place du mode de travail hybride.

« Cela soulève la question de savoir si des efforts devraient être faits pour développer une définition et une approche communes en matière de mesure de la conformité », peut-on lire dans un de ces rapports préparés ces derniers mois.

La gestion du changement, le respect de l’exigence de présence du personnel sur place et les préoccupations en matière de santé et de sécurité étaient les trois principaux enjeux identifiés au Conseil du Trésor depuis la mise en œuvre de sa politique au printemps 2023 .

Au total, 91 % des organisations ont déclaré que leurs employés travaillaient au moins deux jours par semaine au bureau.

Certes, 81 % des 75 organismes du gouvernement central disaient se conformer aux directives du Conseil du Trésor à l’automne 2023, mais en réalité, plusieurs d’entre eux ne les respectaient pas. Le questionnaire le plus récent a été rempli par 67 des 75 organisations.

Catherine Blewett a également indiqué avoir adopté une « approche similaire à celles adoptées par plusieurs gouvernements provinciaux et territoriaux, ainsi que par des organismes du secteur privé ».

Le secteur privé, moteur ?

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Nike a modifié sa politique de travail hybride pour ses salariés ces derniers mois. (Archives AP)

Justement, le gouvernement fédéral a modifié sa politique après avoir consulté les pratiques des gouvernements provinciaux, celles d’autres pays et d’organisations internationales telles que Nike, Disney, Uber, Apple, Amazon et General Motors.

« Nous avons constaté une tendance à l’augmentation du nombre de jours sur site, se rapprochant de trois à quatre jours sur le lieu de travail. Par exemple, Nike et General Motors ont augmenté leurs exigences dans ce sens début 2024 », peut-on lire dans le rapport.

Par exemple, l’équipementier sportif américain a augmenté le nombre de jours à quatre, tandis que le géant de l’automobile l’a porté à trois jours.

>>>Mary Barra, PDG de General Motors, demande à ses employés de venir au bureau au moins trois jours par semaine.>>>

Mary Barra, PDG de General Motors, demande à ses employés de venir au bureau au moins trois jours par semaine. (Carlos Osorio/Archives AP)

« Selon l’indice Flex de Scoop, la proportion d’entreprises américaines disposant d’un modèle hybride structuré a augmenté en 2023, passant de 20 % à 29 % », lit-on dans l’analyse du Conseil du Trésor.

Les géants Apple, Starbucks, Amazon, Meta et Google ont tous une politique de présence au bureau de trois jours.

Ces derniers mois, le gouvernement fédéral s’est également inspiré de pays alliés comme l’Australie, les États-Unis et la Nouvelle-Zélande.

Par exemple, en janvier, ces trois gouvernements avaient la même directive : « Hybride sans minimum au niveau organisationnel, nombre de jours de présence sur place établi par les ministères et agences », peut-on lire dans un des rapports.

De grandes banques canadiennes comme BMO, RBC et TD sont également citées en exemple, tout comme Bell Canada, Air Canada et Enbridge.

Selon une enquête Capterra utilisée par les responsables du Secrétariat, 69 % des travailleurs canadiens en mode hybride sont sur leur lieu de travail deux à trois jours par semaine.

Un quart d’entre eux ont des journées de travail obligatoires à l’échelle de l’entreprise.

 
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