Le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador présentera cet automne un projet de loi ouvrant la voie à la construction d’éoliennes offshore, selon le ministre provincial de l’Industrie, de l’Énergie et de la Technologie.
Il y a encore du travail à faire avant la construction des premières éoliennes, mais ce projet de loi mettra en place la réglementation pour permettre ces discussions
affirme Andrew Parsonsen marge d’une conférence de presse sur la recherche maritime, vendredi, à Saint-Jean.
Le Sénat a adopté mardi le projet de loi C-49, qui encadre la construction d’éoliennes offshore en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador, un secteur encore balbutiant dans les deux provinces.
En vertu des Accords atlantiques sur la gestion conjointe des projets énergétiques extracôtiers, les deux provinces doivent adopter leur propre version du projet de loi.
La Nouvelle-Écosse l’a déjà fait et son ministre des Ressources naturelles et renouvelables, Tory Rushtonpromet qu’un appel d’offres sera lancé en 2025 pour les premiers permis de construction d’éoliennes offshore.
Andrew Parsons, ministre de l’Industrie, de l’Énergie et de la Technologie de Terre-Neuve-et-Labrador. (Photo d’archives)
Photo : Radio-Canada / Patrick Butler
Pour le moment, nous nous concentrons principalement sur les éoliennes terrestres.
affirme Andrew Parsonsmettant en lumière les nombreuses usines d’hydrogène vert et d’ammoniac proposées à Terre-Neuve. Certains développeurs proposent d’alimenter leur projet avec des centaines d’éoliennes.
Le ministre Parsons promet cependant qu’un projet de loi sur la réglementation des éoliennes offshore sera présenté à l’Assemblée législative d’ici les vacances.
Inquiétudes chez les conservateurs fédéraux
À Ottawa, les élus conservateurs craignent les impacts du projet de loi C-49 sur l’industrie de la pêche et le secteur pétrolier. Clifford Petitadjoint pour Côte des Baies-Central-Notre Damesouligne entre autres que le projet de loi ne propose aucune compensation aux pêcheurs dont les zones de pêche seront cédées aux développeurs d’éoliennes.
Le porte-parole conservateur des Pêches et de la Garde côtière souligne que les pêcheurs ne peuvent pas assurer leurs bateaux s’ils pêchent dans des zones où se trouvent des éoliennes offshore. Il affirme qu’à l’intérieur des parcs offshore, les systèmes radar des pêcheurs ne fonctionnent pas correctement et que les opérations de recherche et de sauvetage peuvent être très complexes.
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Clifford Small, porte-parole du Parti conservateur du Canada en matière de pêches et de garde côtière, participe à la période des questions à la Chambre des communes, le 21 novembre 2022.
Photo : La Presse Canadienne / Adrian Wyld
Max Ruelokkel’ancien président de l’Office Canada-Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers, la commission qui réglemente le secteur pétrolier de la province, s’inquiète du fait que le projet de loi C-49 permettrait aux gouvernements provincial et fédéral de mettre fin à des projets énergétiques, même ceux déjà en production, sur la base d’impératifs environnementaux .
Selon lui, le gouvernement fédéral pourrait exiger qu’un projet pétrolier cesse ses activités s’il décide qu’ils menacent ou pourraient menacer l’environnement, mettant ainsi en danger tout nouvel investissement dans l’extraction pétrolière offshore
.
Nous avons des entreprises qui investissent des milliards de dollars. […] Pour qu’un régime réglementaire fonctionne, les entreprises doivent être sûres que les règles du jeu ne changeront pas du jour au lendemain.
renchérit Clifford Small.
Partisan flexible
Andrew Parsons rejette ces critiques. Il souligne que des experts des gouvernements de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Nouvelle-Écosse ont analysé le projet de loi proposé par les libéraux fédéraux.
Nous assistons à une compétition partisane
dit-il.
Le ministre fédéral des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinsona déclaré mercredi que la construction de parcs éoliens offshore créerait des milliers d’emplois dans l’Atlantique.