Poitrines sèches en un an

Electric Lion doit trouver de l’argent, et vite. Il existe une « incertitude importante » quant à l’avenir du fabricant québécois d’autobus scolaires et de camions électriques, qui doit aussi obtenir l’indulgence de ses prêteurs pour garder la tête hors de l’eau.


Publié à 17h24

Mis à jour à 19h05

Ces avertissements ont été lancés par l’entreprise basée à Saint-Jérôme mardi, à l’occasion de la divulgation des résultats du troisième trimestre, où Lion a creusé sa perte en vue de voir ses ventes diminuer.

Même si l’entreprise québécoise avait accès à environ 27 millions de dollars américains au 30 septembre, elle doit néanmoins renflouer ses caisses rapidement. Sinon, Lion sera à court d’argent d’ici un an, a-t-elle prévenu dans des documents déposés auprès des régulateurs.

«Cela reflète les défis auxquels nous sommes confrontés, mais cela ne veut pas dire que nous n’avons plus d’options», a déclaré le PDG du constructeur, Marc Bédard, lors d’une conférence téléphonique avec les analystes financiers. Nous continuons d’évaluer nos options pour obtenir du financement. »

Quels sont les scénarios étudiés ? Malgré les questions des analystes, la direction de Lion n’a eu aucune réponse à apporter, affirmant seulement qu’elle ne pouvait pas spéculer sur un calendrier.

Pour Raphaël Duguay, professeur de comptabilité à l’Université Yale, Lion risque de se tourner une fois de plus vers les gouvernements, qui ont soutenu l’entreprise à plus d’une occasion dans le passé.

« Les gouvernements sont à la croisée des chemins », souligne l’expert. Lion a désespérément besoin de fonds supplémentaires. À mon avis, il n’y aura pas de financement privé qui se concrétisera. La question est de savoir si l’État aura envie de prêter ou d’investir davantage. »

En soirée, jeudi, le gouvernement Legault n’a pas voulu commenter la situation financière du constructeur québécois. En juillet dernier, Québec a accepté un prêt de 7,5 millions à l’entreprise pour lui offrir un peu d’oxygène.

Année difficile

La dernière année a été tumultueuse pour Lion dans un contexte de passage à l’électrique plus lent que prévu, ce qui s’est notamment reflété dans les commandes de camions électriques. Pour se serrer la ceinture, l’entreprise a procédé à plusieurs vagues de licenciements et de licenciements au Canada et aux États-Unis, ce qui a réduit son effectif à environ 750 employés.

De plus, dans le reste du Canada, les livraisons par autobus scolaire tardent. Lion impute cette situation au fardeau administratif du Fonds de transport en commun zéro émission (ZFTF) d’Infrastructure Canada pour expliquer le ralentissement des livraisons d’autobus scolaires.

Ce programme peut couvrir jusqu’à 50 % des coûts lorsqu’un transporteur scolaire électrifie sa flotte. Lion estime que les délais sont trop longs avant que les transporteurs scolaires puissent savoir à quel montant ils auront droit en aide financière, ce qui ralentit ses livraisons. La moitié du carnet de commandes dépend du FTCZE.

« Nous avons été informés par plusieurs transporteurs que leurs demandes étaient en cours de traitement », a indiqué M. Bédard. Les délais de traitement semblent s’améliorer. »

Le résultat des élections américaines pourrait également freiner les efforts du Lion. L’élection du républicain Donald Trump, moins favorable à l’électrification des transports que l’administration Biden, pourrait nuire au modèle d’affaires de l’entreprise québécoise. La vente de bus scolaires aux États-Unis dépend également de subventions.

Interrogé sur ce scénario par un analyste, M. Bédard a opté pour la prudence.

“Je pense qu’il est encore trop tôt pour savoir exactement quel sera l’impact [du résultat de l’élection]il a répondu. Je pense que nous le saurons au cours des prochains mois. »

Besoin de flexibilité

Néanmoins, les prochaines semaines s’annoncent décisives pour Lion.

Elle doit parvenir à des accords avec ses prêteurs pour obtenir des assouplissements sur des exigences, comme le niveau de liquidité à maintenir dans ses coffres. Le délai de grâce concernant un prêt de 117 millions de dollars contracté auprès d’un syndicat bancaire expire le 15 novembre.

Dans un autre dossier, un emprunt de 22,6 millions américains contracté auprès de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) et de la société québécoise Finalta Capital arrive à échéance le 30 novembre.

M. Duguay a été surpris de constater que Lion n’avait rien à annoncer à ses investisseurs en termes de négociations avec ses prêteurs lors de la présentation de ses résultats trimestriels.

Malgré une séance de bourse où les principaux indices ont terminé en nette hausse, mercredi, l’action Lion’s a chuté de 3,7%, ou 79 cents, pour clôturer à 79 cents à Bay Street.

Public money in Lion Électrique:

  • 2008-2021 : 7 millions de subventions du gouvernement du Québec pour la recherche et le développement
  • 2021 : 19 millions d’Investissement Québec (IQ) pour l’achat d’actions
  • 2021 : 100 millions de prêts de Québec et d’Ottawa
  • 2022: 15 million in loans from the Caisse de dépôt et placement du Québec
  • 2023 : 98 millions prêtés par IQ et le Fonds de solidarité FTQ
  • 2024 : 7,5 millions en prêt du gouvernement du Québec

Apprendre encore plus

  • 178 millions
    Market value of Lion Électrique.

    Bourse de Toronto

 
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