Étudier “l’évolution des écosystèmes terrestres après l’extinction des dinosaures” ainsi que “l’origine de l’humanité, les grands singes et les premiers primates”. C’est l’objectif du laboratoire Paveloprim depuis une vingtaine d’années. L’UMR, entre l’Université de Poitiers et le CNRS, est connue et reconnue pour la découverte d’ossements d’un Sahelanthrope en 2001, dans le désert du Djourab au Tchad.
Dirigée par Michel Brunet, la mission paléoanthropologique franco-tchadienne a découvert un crâne, des fragments de mâchoires et de dents, deux cubitus et un fémur attribués à Toumaï. “C’est encore le plus vieux représentant de l’humanité connu à ce jour, à 7 millions d’années”souligne Franck Guy, responsable de recherche chez Paveloprim.
Bipédie précoce
Lui et Guillaume Daver, maître de conférences au laboratoire, ont également travaillé sur le mode de locomotion de cette espèce. L’enjeu était de vérifier notamment si Toumaï pouvait se tenir debout et marcher debout, comme le prétendait Michel Brunet. Sachant que “la bipédie et la réduction des canines font partie des critères de reconnaissance de l’être humain”précise Franck Guy.
Les deux chercheurs ont donc réalisé une batterie de mesures et d’analyses sur le fémur et les deux cubitus. Des données qui ont ensuite été comparées à d’autres spécimens de grands singes actuels et fossiles. “La conclusion est que le fémur attribué à Sahelanthropus ressemble plus à celui de toute autre espèce de primate.”indique Gildas Merceron, directeur de Paveloprim.
Ces analyses, qui confirment donc « une bipédie habituelle » à Toumaï, ont fait l’objet d’une publication dans la revue Nature24 août 2022. Et permettez-nous d’en apprendre davantage sur la compréhension de l’histoire de l’humanité.
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