la municipalité condamnée à une amende

la municipalité condamnée à une amende
la municipalité condamnée à une amende

Le constat d’infraction a été notifié par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) vendredi dernier, alors que le coroner tient l’enquête publique sur le décès du pompier Régis Lavoie et de son apprenti Christopher Lavoie.

La municipalité de la région de Charlevoix s’expose à une amende de 19 337 $ à 77 358 $ puisqu’il s’agit d’une première infraction.

Le montant à payer sera déterminé seulement lorsque la culpabilité sera prononcée par un juge de la Cour du Québec.

Régis et Christopher Lavoie (qui ne sont pas de la même famille) se sont noyés lors d’un sauvetage qui a très mal tourné, à Saint-Urbain. Le duo souhaitait utiliser un véhicule de type Argo pour secourir les citoyens coincés dans l’eau. Leur bateau a malheureusement été emporté par le fort courant du fleuve.

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(Bureau du coroner du Québec)

Place aux experts

Pour cette quatrième journée d’enquête publique, la coroner Andrée Kronström a entendu les premiers experts.

Tout d’abord, des représentants de la CNESST sont venus expliquer les conclusions de leur rapport d’accident. Les conclusions de cette enquête avaient déjà été rendues publiques fin mars.

En substance, la CNESST conclut que les deux pompiers n’avaient pas la formation nécessaire pour effectuer un sauvetage aquatique, avec les conditions extrêmes enregistrées le 1er mai 2023.

«On n’aurait pas dû y aller», a simplement résumé l’inspectrice Caroline Pelchat. Quelles que soient les techniques utilisées par les deux pompiers, le véhicule de type Argo n’aurait jamais dû être mis à l’eau.

Régis et Christopher portaient leur tenue de combat en montant à bord du véhicule Argo. «Un pompier portant une combinaison anti-incendie coulera, peu importe la position», explique Mme Pelchat, après avoir présenté les conclusions d’essais effectués dans une piscine.

Les deux pompiers ne portaient pas de vêtement de flottaison individuel (VFI) lors de leur intervention, mais la CNESST présume que le résultat aurait été le même, avec ou sans VFI, en raison du fort courant. Avec un gilet de flottaison, les pompiers auraient pu rester en surface, mais ils auraient été balayés trop rapidement à travers les débris, ce qui aurait également entraîné une noyade.

Ces deux constats ne constituent cependant que la « pointe de l’iceberg » de cette enquête, le principal problème restant le manque de formation. Régis et Christopher n’auraient jamais dû commencer les secours avec l’Argo équipé de chenilles, matériel qui n’appartenait même pas à la municipalité.

Un véhicule Argo, pas fait pour l’eau

Un expert en véhicules de type Argo a également été entendu, merci. Patrick Gauthier est vice-président de l’entreprise Les Tout terrains Argo PG, il connaît ces machines comme sa poche.

Tout d’abord, il a souligné que les chenilles sont installées sur l’Argo avant tout pour le rendre fonctionnel en hiver, dans la neige.

“Avec des chenilles [dans l’eau], ça ne bouge pas, ça prend un moteur. Les chenilles aspirent l’eau de chaque bord, elle reste immobile. Ils annulent la conduite sur l’eau.

Le véhicule de type Argo flotte sur l’eau, confirme M. Gauthier. Cependant, il n’est pas « du tout » efficace en eau agitée. Et surtout pas avec un courant comme la rivière du Gouffre le 1er mai 2023.

Les débris dans l’eau peuvent aussi facilement faire basculer ce type de véhicule, précise le spécialiste.

Trop de pluie

Enfin, le coroner a entendu le géographe Philippe Bourdon évoquer le cocktail météorologique qui a conduit aux graves inondations de mai 2023.

Entre le 30 avril et le 1er mai, pendant 39 heures, une moyenne de 162 mm de pluie est tombée sur Charlevoix. C’est « l’élément principal » qui a provoqué les inondations.

“Le système devient saturé.”

M. Bourdon a expliqué au coroner comment la situation pouvait évoluer si rapidement à Saint-Urbain, ce qui rendait difficile la gestion de crise et le temps d’évacuation de certains résidents.

Saint-Urbain « trop petit »

La veille, lundi, la mairesse de Saint-Urbain et sa directrice générale ont livré un témoignage percutant sur le manque de ressources dans leur municipalité. Selon eux, sans ressources extérieures, le malheureux événement du 1er mai pourrait se reproduire.

La mairesse Claudette Simard affirme que même avec le meilleur plan de sécurité au monde, Saint-Urbain est trop petit et trop mal équipé pour le mettre en œuvre.

Lors des inondations de Charlevoix, il était également impossible de compter sur nos précieux voisins, car eux aussi ont dû composer avec le fleuve déchaîné. Baie-Saint-Paul était, entre autres, trop dépassée par ses propres problèmes de sécurité pour prêter main-forte.

Même si la municipalité de Saint-Urbain avait déclaré l’état d’urgence, comme l’a fait Baie-Saint-Paul, elle n’aurait pas eu plus d’aide, insiste Mme Simard. Quoi qu’il en soit, la situation a évolué bien trop vite ce jour-là. Avant que les autorités compétentes ne se rendent compte de l’ampleur de la situation, les deux pompiers volontaires avaient déjà mis à l’eau leur embarcation pour commencer les secours.

Les pompiers du village n’ont jamais eu à intervenir sur la rivière Gouffre avant mai 2023.

 
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