le chapelet, un objet de dévotion très populaire à Daakaa – Agence de presse sénégalaise – .

le chapelet, un objet de dévotion très populaire à Daakaa – Agence de presse sénégalaise – .
le chapelet, un objet de dévotion très populaire à Daakaa – Agence de presse sénégalaise – .

+++De l’envoyé spécial de l’APS, Baboucar Thiam+++

Madina Gounass, 30 avril (APS) – Les vendeurs de chapelet sont omniprésents à Daakaa, une retraite spirituelle annuelle qui se tient sur un site situé à 10 km de la ville de Madina Gounass, dans le département de Vélingara (sud).

Cet objet de dévotion est très apprécié des pèlerins qui l’utilisent pour faire leurs invocations quotidiennes (zikr) durant les dix jours de cette retraite spirituelle qui se déroule en pleine brousse.

Des commerçants du Sénégal et de la sous-région ont pris d’assaut le site au premier jour de la 83ème édition de Daakaa, lancée officiellement samedi par le calife de Madina Gounass, Thierno Amadou Tidiane Ba.

Certains d’entre eux exposent leurs chapelets sur les allées principales du site, dans des cabanes faisant office de cantine. D’autres misent sur la mobilité en se faufilant parmi les foules de fidèles dans l’espoir de vendre rapidement ces objets de dévotion utilisés pour accomplir le zikr.

Sur l’allée principale jouxtant la grande tente sous laquelle se déroulent les prières quotidiennes, des chapelets sont exposés devant les cabanes.

Assane Ba, ressortissant de l’Agnam (région de Matam, nord) basé à Dakar, a déjà fini d’installer et d’exposer ses chapelets. Depuis sept ans, Ba vient à Daakaa pour vendre des chapelets qu’il fabrique lui-même. Tête baissée, assis sur une natte, le jeune garçon est concentré sur un gros fil noir dont une extrémité est nouée autour de son gros orteil droit et la seconde entre ses doigts. Il fait glisser une perle, puis une autre, jusqu’à atteindre le nombre requis.

Il précise que selon le type de chapelet, celui-ci peut varier entre 99 et 100 grains. Il existe d’autres chaînes de 100 perles, s’empresse-t-il de souligner.

La tête couverte d’un bonnet dont la couleur est probablement ternie par le soleil brûlant, Assane Ba vient à Daakaa pour vendre ses chapelets, mais aussi et surtout pour la retraite spirituelle. Il passe ainsi une partie de la nuit à prier et à faire les douze mille salatoul fatiha recommandées par le fondateur de Daakaa.

Son activité de chapelet l’amène à fréquenter régulièrement la Daakaa de Madina Gounass, le Magal de Touba, le Gamou de Tivaouane et Madina Baye. Il peut confectionner entre 5 et 15 chapelets par jour. Tout dépend de son humeur et de sa détermination, s’empresse-t-il d’ajouter.

Un rush tant attendu

Entouré d’autres prieurs et vendeurs de chapelet, il attend en vain l’arrivée des clients qui ne se pressent pas encore devant sa case. Une situation qu’il explique par l’arrivée tardive des pèlerins sur le site, même s’il espère une forte affluence vers la fin de la Daakaa.

« Nous n’en sommes qu’au deuxième jour. Il nous reste huit jours, donc les acheteurs viendront», prédit-il, soulignant qu’il n’a vendu que 7 chapelets pour des prix variant entre 5 000 mille et mille francs.

Harouna Ka, également fabricant et vendeur de chapelets, a fini de prendre ses quartiers dans la même ruelle. A la fin de la cinquantaine, la tête couverte d’une casquette, l’homme est assis avec un tas de perles noires pris en sandwich entre ses jambes.

Il fabrique des chapelets à 5 000 francs pièce. Les chapelets exposés devant sa case sont vendus plus chers, coûtant 90 000 francs pièce, explique-t-il. D’autres chapelets de qualité supérieure peuvent même coûter jusqu’à 300 000 francs, précise-t-il.

Les chapelets « youssourou » qui viennent de La Mecque sont vendus 70 000 francs, précise-t-il. Il vante au passage la qualité des grains avec lesquels ils sont fabriqués.

Les chapelets dits « dialambaré » et « baxline » sont vendus respectivement 5 000 et 40 000 francs, informe le quinquagénaire, non sans préciser qu’ils sont fabriqués au Sénégal.

Il déplore le faible nombre de clients qui n’encourage guère les bonnes affaires. Depuis 1989, année où il a commencé à venir à la Daakaa, c’est lors des vendredis précédant la clôture de la retraite spirituelle que les fidèles déchirent leurs chapelets. « J’arrive toujours à vendre un maximum de mes chapelets ce jour-là », se félicite-t-il.

Selon lui, les chapelets vendus entre 5.000 francs et 90.000 francs sont utilisés par les fidèles pour exécuter les recommandations de l’initiateur de la Daakaa, Thierno Mamadou Saidou Ba. Avec ce type de chapelet, les pèlerins accomplissent chaque jour 12 000 zikr de « salatoul fatiha », pendant les dix jours de méditation et de piété, déclare-t-il.

BT/ASB/ASG/OID

 
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