Les élus de la ville de Rennes haussent le ton

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Les élus de la ville de Rennes haussent le ton

Par Pays de Clémence
Publié le

30 avril 24 à 17h58

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Les agents des quartiers de la politique de la ville (QPV) de Rennes tirent à nouveau la sonnette d’alarme. Mardi 30 avril 2024, après un premier préavis de grève pour la journée du lundi 29 avril, les salariés de la Ville et de la Métropole appellent à un rassemblement « sans précédent », Mardi 14 mai, devant l’Hôtel de Rennes Métropole, à 12h

A l’occasion de cette rencontre, « un grand SOS humain seront formés à la photographie aérienne par drone. Cette action vise à « Soutenir et sauver la fonction publique rennaise et faire reconnaître les métiers des agents, ont souligné la section syndicale SUD Collectivité territoriale 35 (SUD CT 35) et la CGT, dans un communiqué adressé à actualités Rennes.

Si ces salariés de la Ville et de la Métropole décident de hausser le ton, c’est pour faire la lumière sur leur situation. En fait, ils décrivent les conditions de travail de plus en plus difficile en raison de l’espace occupé par le Trafic de drogue pendant plusieurs mois.

Un climat de tension

“C’était beaucoup dégradé depuis un an et surtout depuis fin 2023 », témoigne Philippe*, employé dans les espaces verts depuis vingt ans et affilié au quartier du Blosne depuis six ans.

Avant, les concessionnaires nous laissaient travailler en toute tranquillité. Maintenant, nous nous sentons espionnés.

PhilippeAgent d’espaces verts

Le quinquagénaire explique ce changement par le roulement régulier des trafiquants. « Ils nous connaissaient avant. Aujourd’hui, ça change tous les jours, ce ne sont plus eux les revendeurs du secteur. »

Philippe brosse comme ça des scènes jusqu’alors passées sous silence. Les jardiniers sont cercle par « six ou sept trafiquants, alors que nous sommes deux ou trois ». Parfois ils sont farfouiller.

D’autres fois, ils trouver des armes « comme une Kalachnikov », se souvient Philippe. Parfois, il s’agit « d’armes blanches ou de munitions », ajoute Jean*, également présent dans les espaces verts.

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Il arrive aussi que sachets Des conteneurs de drogue sont découverts, contre leur gré, par les agents. « Un collègue a détruit un sac avec sa débroussailleuse, raconte Jean. Donc il a été filmé par un revendeur qui voulait montrer à son patron qu’il ne s’agissait pas d’un vol de sa part. »

Face à ces découvertes, difficile de travailler sereinement. “Quand on voit quelque chose, nous faisons comme si nous ne savions rien. C’est le statu quo», confie Jean, affecté au quartier Henri Fréville pour six mois.

Il est également arrivé que le matériel des jardiniers soit utilisé par des bandes rivales « pour se battre » lors de bagarres.

Et quand les agents doivent se déplacer barricades pour accéder à un site avec leur machine, il leur est ordonné de « dégager ». Alors évidemment, « il y a des secteurs qu’on néglige », déplore Philippe.

Je ne viens pas au travail pour finir à l’hôpital le soir.

PhilippeAgent d’espaces verts

Faire avec et sans la police

Si, lors des témoignages recueillis, les agents admettent que la situation s’est améliorée depuis la fusillade du dimanche 10 mars, notamment grâce à la présence accrue des forces de l’ordre et des agents de sécurité employés par les bailleurs sociaux, le climat n’est pas plus apaisé. Au contraire.

Sous surveillance policière constante, les concessionnaires sont « de plus en plus agressifs », révèle Philippe. «Le gros problème, c’est quand la police nous demande des informations», explique Jean. « Si la police vient vers nous quand nous travaillons, nous sommes assimilés à eux », appuie Philippe.

On peut être filmé, on est observé.

jeansAgent d’espaces verts

Les agents veulent créer une « dissociation » entre leur rôle et celui des policiers afin de ne pas subir de pressions et d’éventuelles représailles de la part des trafiquants.

Toutefois, le retrait des équipes de police n’est pas la solution espérée par les agents. C’est même le contraire. « Pour le moment, les CRS interviennent dans le secteur. Mais on se pose des questions, beaucoup partiront pour les Jeux olympiques cet été, s’inquiète Philippe. Pour l’instant, c’est mieux. Mais après..? »

Tous les services concernés

Au-delà des agents travaillant à la QPV, SUD CT 35 et la CGT dénoncent «la montée des agressions et des incivilités» envers les agents territoriaux en général.

Ils expliquent ainsi que d’autres de leurs collègues sont également concernés, comme les représentants des droits sociaux des Espaces Sociaux Communs, les agents du service des formalités en centre-ville, les personnels des bibliothèques, des écoles, du conservatoire ou encore du service de l’éducation. aide à domicile.

Vers une extension du mouvement ?

Après le rassemblement du mardi 14 mai, un autre rendez-vous est déjà fixé. Vendredi 17 mai, de 14 heures à 17 heures, les 7 000 agents territoriaux de Rennes « sont appelés à venir vote en assemblée générale SUD Ville de Rennes et CGT Rennes sur la restitution des échanges en RH concernant le préavis de grève et sur la poursuite du mouvement ».

Toujours dans leur communiqué, les deux syndicats réitèrent leurs revendications :

  • Un renforcement des agents dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville ;
  • Un travail au minimum en binôme pour ces agents ;
  • L’attribution d’une pénibilité d’un montant de 80 euros pour tous ces agents ;
  • L’arrêt des échanges entre policiers et agents, les mettant dans une situation délicate.

Ils attendent de la maire et de la présidente Nathalie Appéré qu’elles « répondent favorablement et immédiatement “ à leurs demandes.

*Les prénoms ont été modifiés.

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