Belle entrevue – Mario Péloquin, PDG de VIA Rail Canada

Belle entrevue – Mario Péloquin, PDG de VIA Rail Canada
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Tout comme son père avant lui, Mario Péloquin a débuté sa carrière dans le secteur ferroviaire il y a 40 ans comme directeur de gare du CN avant d’occuper différents postes qui l’ont amené aujourd’hui à devenir PDG de VIA Rail Canada. Ce spécialiste ferroviaire a de grandes ambitions pour le transporteur national, qu’il souhaite transformer en l’une des sociétés de services ferroviaires voyageurs les plus prospères au monde.


Publié à 00h49

Mis à jour à 7h00

Mario Péloquin est un véritable opérateur ferroviaire. Il a été successivement agent de gare, contrôleur ferroviaire, contrôleur en chef, responsable du réseau de l’Est du Canada pour le CN. Il a ensuite occupé des postes de direction chez Siemens Mobility, Aecom, Keolis. Il a été président de Thales Transportation aux États-Unis et directeur opérationnel de la Metropolitan Transit Authority de New York.

« La MTA est grande : avec 78 000 employés, elle est en grande partie responsable du transport par bus, métro, trains ainsi que des ponts et tunnels de New York », résume le nouveau PDG de VIA Rail, en poste depuis juin dernier.

Pourquoi avoir accepté l’offre de prendre la direction du transporteur ferroviaire canadien, qui affiche un lourd bilan d’efficacité opérationnelle et financière, alors que sa carrière se déroulait plutôt bien ?

« Parce que c’est un défi de taille que d’améliorer VIA Rail pour qu’elle devienne l’une des entreprises de services ferroviaires voyageurs les plus efficaces au monde. J’ai un mandat de cinq ans et le mois prochain je présenterai mon plan qui expliquera où nous allons et comment nous y arriverons», m’explique Mario Péloquin.

Essentiellement, le nouveau PDG souhaite améliorer les résultats financiers du transporteur et sa fiabilité. Il a mis en place une nouvelle équipe de direction et VIA Rail a entrepris en juillet dernier la modernisation de sa flotte de trains dans le corridor Québec-Windsor, où 32 nouveaux trains remplaceront le matériel roulant existant qui affiche jusqu’à plus de 75 ans d’âge au compteur. .

Le changement de flotte devrait s’achever en août 2025. Les usagers qui montent à bord des nouveaux trains sont véritablement impressionnés par le confort et la modernité des wagons.

Mario Péloquin, PDG de VIA Rail Canada

« Ce sont les premiers jalons du changement. Nous avons également mis en place fin 2023 un nouveau système de réservation beaucoup plus efficace qui contribuera à améliorer le service à la clientèle », souligne Mario Péloquin.

La décision d’implanter un train à haute fréquence ou à grande vitesse dans le corridor Québec-Windsor sera prise d’ici la fin de l’année, mais ce dossier est géré par une division indépendante, VIA TGF.

« Notre rôle est d’optimiser les opérations existantes de l’entreprise, de nous concentrer sur notre système de transport qui est déjà très complexe », rappelle le PDG.

Fournir un service essentiel

On sait que la moitié de la population canadienne vit dans le corridor Québec-Windsor, qui est l’itinéraire le plus lucratif de VIA Rail comparativement aux autres itinéraires ferroviaires qui relient l’ensemble du territoire canadien, de Vancouver à Halifax.

« Partout dans le monde, le transport ferroviaire de voyageurs est déficitaire car tous les transporteurs dépendent des horaires des trains de marchandises qui sont prioritaires. Pour nous, c’est pire car le pays est vaste et le train est parfois le seul mode de transport pour rejoindre les régions éloignées», observe Mario Péloquin.

Ceci étant dit, VIA Rail prévoit enregistrer cette année un record d’achalandage avec plus de 5 millions de passagers transportés, soit le meilleur score depuis 2019, année où nous avions également franchi le cap des 5 millions de passagers.

Le transporteur s’attend à un trafic record malgré une ponctualité toujours médiocre, les passagers arrivant à bon port à l’heure souhaitée dans seulement 50 à 60 % des cas.

Nous avons atteint des records de ponctualité au début des années 1980, à 80 % et plus, mais depuis, le transport de marchandises par rail a explosé et continue de progresser chaque année. C’est pourquoi l’idée d’avoir des lignes dédiées dans le corridor Toronto-Montréal avec un TGF aiderait grandement VIA à atteindre ses objectifs de ponctualité.

Mario Péloquin, PDG de VIA Rail Canada

Ainsi, une grande partie du chemin de fer qui relie Montréal à Ottawa appartient à VIA Rail et le taux de ponctualité est de 97 % sur cette liaison.

Pour réaliser la transformation souhaitée en un transporteur plus efficace, VIA Rail compte également sur le remplacement de sa flotte existante de 340 véhicules, dont plusieurs ont plus de 80 ans de durée de vie utile et qui desservent tous les itinéraires longue distance et régionaux du Canada. .

« Dans le dernier budget fédéral, il y a une ligne où le gouvernement indique qu’il entend financer le renouvellement de notre flotte. Nous devrions avoir des détails dans les prochaines semaines, sur le nombre et les échéances», indique Mario Péloquin.

« Nous essayons de réparer nos vieux wagons dans notre atelier de Montréal, mais il y a des limites. Il faut retirer les véhicules qui sont en fin de vie », confirme le PDG.

Mario Péloquin le confirme, VIA Rail ne pourra pas atteindre l’équilibre financier durant son mandat, pas plus que le transporteur ne pourra augmenter significativement la ponctualité de ses voyages, mais l’entreprise sera au moins sur la bonne voie en vue de atteindre ces objectifs.

 
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