Le roi Baudouin mérite-t-il vraiment d’être béatifié ?

Le roi Baudouin mérite-t-il vraiment d’être béatifié ?
Le roi Baudouin mérite-t-il vraiment d’être béatifié ?

La La France peut se vanter d’avoir Saint Louis, les Belges auront peut-être demain Baudouin à vénérer… Le pape François a annoncé dimanche vouloir lancer au plus vite la procédure de béatification de l’ancien roi des Belges, décédé en 1993. “Dès mon retour à Rome, j’ouvrirai le procès de béatification du roi Baudouin”, a-t-il annoncé à l’issue de la messe de clôture de son voyage en Belgique. Que son exemple d’homme de foi éclaire ceux qui sont au pouvoir ! »

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Le projet était déjà dans les tiroirs, voilà qu’il est officiellement lancé par le Vatican, sachant que le souverain pontife a demandé aux évêques belges de travailler rapidement sur le sujet, preuve que cette cause lui tient particulièrement à cœur. La béatification permet à l’Église de mettre en valeur une personnalité décédée qui, par sa vie et ses actions, est un exemple et mérite la vénération des fidèles. C’est la première étape avant la canonisation, un niveau plus élevé de dévotion parmi les catholiques.

Baudouin mérite-t-il le titre de Bienheureux ? Si l’on se concentre sur sa vie personnelle, sans aucun doute. Déjà très jeune, ce prince timide et myope est profondément attaché à la foi catholique, il aurait même envisagé de laisser le trône à son frère Albert pour devenir moine… Marqué par ses années de scoutisme, il tentera tout au long de sa vie de remettre le principes en pratique. Des valeurs chrétiennes qui nourrissent sa spiritualité, donnant parfois l’image d’un roi mystique… et conservateur.

Communion et chapelet

Célibataire depuis longtemps, le jeune Baudouin partagera sa foi et ses convictions en osmose avec l’Espagnole Fabiola, aussi fervente catholique que lui, décédée en 2014. Il a proposé à Lourdes, où il aime prier la Vierge, et tous deux placent leur vie sous la protection de Marie et du Christ. Ce roi très pieux veillait à communier chaque jour, à prendre le temps de prier et à réciter son chapelet, avec son épouse et parfois même des visiteurs. Il lit régulièrement Thomas More, Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et les écrits et méditations du mystique Louis-Marie de Montfort, qui deviennent pratiquement ses livres de chevet. Sans compter les pèlerinages ou week-ends de retraite spirituelle qu’il partage avec la reine.

Baudouin régnera plus de quarante ans en tentant d’exercer la royauté comme un sacerdoce. Lors de son mariage, une partie des dons alimentera un fonds d’entraide dans lequel investit la reine Fabiola. A travers son secrétariat, elle tente d’apporter une réponse et une assistance aux milliers de lettres qu’elle reçoit en collaborant avec certains ministères. De son côté, le roi a créé la Fondation Baudouin, qui œuvre pour la justice sociale, l’éducation, la lutte contre les problèmes carcéraux, la lutte contre la pauvreté et la traite des femmes – une ancienne prostituée lui rendra même hommage lors de ses funérailles, du jamais vu pour les funérailles. d’un roi…

Son rejet de l’avortement

Reste à juger son action politique, sachant que la Constitution limitait grandement son pouvoir réel. C’est notamment sous son règne que le Congo accède à l’indépendance, il prononce pour l’occasion un discours solennel, même si les historiens regretteront l’absence de toute compassion pour les crimes et abus commis par la Belgique lors de la colonisation…

En revanche, le pape François a déjà salué son acte de « courage » lorsqu’il a décidé de se retirer volontairement du pouvoir pendant 36 heures au printemps 1990 pour ne pas avoir à signer la loi sur la légalisation de l’avortement. – Baudoin avait invoqué « un grave problème de conscience » et le Parlement avait trouvé un tour de passe-passe de dernière minute. Une décision exemplaire pour le pape, qui a récemment qualifié les médecins qui pratiquent des avortements de « tueurs à gages », suscitant de vives réactions…

Désormais, c’est aux historiens, aux évêques et aux experts de trancher dans le cadre de la procédure de béatification, qui peut prendre des années. Sachant qu’un miracle est nécessaire pour entériner la décision finale par décret. Pour l’instant, aucun signe divin, guérison ou autre par l’intercession de Baudouin n’a été officiellement signalé. Mais la position très claire du pape suggère que le Vatican a peut-être déjà des preuves dans les manches de ses prélats.

 
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