Celestia, première mondiale au Québec

Celestia, première mondiale au Québec
Celestia, première mondiale au Québec

Résultat d’un partenariat « sans précédent » entre quatre villes créatives de l’UNESCO (Québec, Montréal, Toronto et Londres), Célestia s’inspire du mythe des Pléiades afin de créer une expérience culturelle et sensorielle dans l’espace public.

Les sœurs bien connues de la mythologie grecque, Maia, Alcyone, Astérope, Céléno, Electre, Taygète et Méropé, sont ici incarnées à travers sept structures aux couleurs et personnalités bien distinctes. Par exemple, les œuvres blanches, oranges et rouges symbolisent la douceur, la liberté et la fierté.

Malgré ces différences, la sororité unit avant tout ces voix de femmes, au-delà des liens du sang, estime Carolanne Foucher, qui a signé six des sept textes du projet.

« Nous ne voulions pas quelque chose de sombre. […] Nous nous sommes demandés ce qui pouvait donner envie au public de faire autant de place aux femmes dans [l’aspect] politique, social ou affectif qu’ils occupent», explique l’auteure et comédienne québécoise, en entrevue avec Soleil.

Bien que poétique, le discours des sept stars reste “accessible à tous”, assure Carolanne Foucher. « On parle vraiment de petites pensées, comme des morceaux récupérés lors d’une conservation avec sa sœur », ajoute-t-elle.

Produit par le studio montréalais Kleis, Célestia était ancré autour des Pléiades précisément parce que c’était un mythe qui a inspiré de nombreux artistes au fil des années.

« Cette constellation a inspiré autant les poètes que les musiciens. Ce fut une ligne directrice vraiment riche», explique Sandrine Thériault, chargée de projet design chez Kleis.

Dans un esprit écoresponsable, Sandrine Thériault et son équipe ont tenté de réaliser l’œuvre avec le plus de matériaux locaux possible. Une partie du mobilier est également fabriquée à 100 % à partir de « réfrigérateurs et contours de plaques d’immatriculation recyclés ».

Mme Yolande Okia Picard se dit particulièrement touchée que sa structure bleue se retrouve au milieu de la constellation, entourée de toutes ses sœurs. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Les Pléiades, selon la nation Wendat

Au cœur de la constellation, les passants retrouveront la structure bleue. En tournant l’œuvre, ils entendront alors la voix de la conteuse Yolande Okia Picard, qui proposera une autre version des Pléiades : celle de la nation Wendat qui tourne autour de sept frères plutôt que de sept sœurs et qui comprend aussi le fort caractère important de une grand-mère.

“Les Pléiades, pour mon peuple, sont un amas ouvert d’étoiles qui a une signification très importante”, explique Mme Yolande Okia Picard, au bout du fil.

Pour l’artiste, c’est une belle coïncidence que sa structure incarne la sagesse… tout comme son art des 35 dernières années.

« Lorsque vous êtes conteur, cela fait partie de la sagesse que vous partagez avec les gens. Les légendes, je les appelle les clés pour ouvrir les portes de l’âme.

« Il porte toutes les valeurs premières comme le respect, l’amour, le partage, la compréhension, la tolérance, l’engagement. Toutes les valeurs pour que nous puissions vivre, tous les humains et êtres de la Création, ensemble », affirme-t-elle.

Vitrine culturelle

Tous les partenaires de Célestia ont souligné leur désignation UNESCO à travers ce projet.

Ce n’est donc pas un hasard si Québec, ville de littérature, a mis en lumière pour l’occasion un de ses auteurs ainsi qu’un conteur. Avec le studio Kleis, Montréal a pris en charge la conception de l’œuvre. Les parties musicales et numériques ont été développées par Londres et Toronto.

Et Célestia est visitée pour la première fois par les citoyens de la Capitale nationale, l’œuvre entamera cependant une tournée, dès cet hiver, dans les autres villes concernées. Et peut-être même ailleurs au Canada ou en Europe, grâce au réseau des villes créatives.

Mme Yolande Okia Picard salue également ce partage entre différentes villes, notamment parce que le Québec et l’Ontario sont des lieux importants pour la nation wendat.

« L’Ontario a été notre foyer pendant très longtemps. Nous, les Wendats, avant d’arriver dans la région de Québec, nous étions dans le secteur de la baie Georgienne et du lac Simcoe », se souvient-elle.

Celestia dispose d’un budget total de 350 000 $. La Ville de Québec a fourni un montant de 130 000 $.

Célestia est présentée comme une activité satellite du festival Québec en toutes lettres. L’œuvre sera accessible à tous jusqu’au 15 décembre, à proximité du Grand Marché.

 
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