«Nous ne voulons pas de ce projet»

« Nous ne voulons pas de ce projet et vous nous le forcez à le faire avaler », a déclaré un habitant du quartier. « Je pense que tout le monde ici ce soir est opposé à ce projet », a ajouté une dame.

Les gens se sont exprimés au fur et à mesure que l’information était présentée. (Stéphane Lessard/Le Nouvelliste)

Plusieurs dizaines de personnes sont venues pour cette rencontre très animée. Le protocole a été rapidement mis de côté car les citoyens ont posé des questions au fur et à mesure que les informations étaient présentées plutôt que d’attendre la fin comme c’est l’habitude.

Applaudissements et protestations ont également éclaté au gré des réponses obtenues tout au long de la consultation. Cette dernière s’est d’ailleurs terminée dans la cacophonie la plus complète. Les citoyens ont exigé que la séance se poursuive, mais cela a été refusé étant donné que la séance publique du conseil était sur le point de commencer.

« La concertation n’est pas terminée. Nous n’avons pas fini », a déclaré l’un des habitants. « Nous n’avons pas eu le temps de poser toutes nos questions », a poursuivi une dame. « Vous ne nous consultez pas. C’est ça le problème», a-t-elle ajouté.

Certains ont reproché à Daniel Cournoyer, qui présidait la séance et qui est conseiller du district Sainte-Marthe, de ne pas les avoir informés de la date de la consultation. « Aujourd’hui, sans un bon Samaritain qui nous a informés qu’il y avait une rencontre, nous n’en aurions même pas eu connaissance », a déploré Jean-François Lallier.

Le conseiller Daniel Cournoyer était le seul élu présent lors de la grande majorité de la séance. Il a essuyé quelques critiques. (Stéphane Lessard/Le Nouvelliste)

“M. Cournoyer, nous n’avons pas été informés qu’il y avait une réunion ici ce soir et vous êtes notre représentant. Vous devez nous tenir informés», a critiqué Denis Montplaisir. « Est-ce une consultation ou est-ce que tout a été arrangé auparavant ? » a demandé un autre citoyen.

Il est à noter que M. Cournoyer était le seul élu présent lors de la grande majorité de la réunion.

Un projet de règlement

Avant la construction des bâtiments, le zonage doit être modifié. L’urbaniste Mathieu Pronovost est venu expliquer le projet de règlement sur lequel le conseil municipal devra se prononcer. Il s’agit d’un changement de zonage pour autoriser l’habitation multifamiliale sur la .

La réunion de consultation a porté sur ce changement de zonage. Les détails du projet immobilier en tant que tel ne sont pas encore connus.

En résumé, le promoteur a déjà le droit de construire des résidences unifamiliales. Cette modification à la réglementation lui permettra également de construire des jumelés, quatre logements sur deux étages ainsi que cinq à huit logements sur deux à trois étages dans le coin de la montée Sainte-Marthe. L’urbaniste en chef de la Ville de Trois-Rivières, Robert Lajoie, a précisé que les quatre logements seront côte à côte comme des maisons de ville.

Robert Lajoie, chief urban planner for the City of Trois-Rivières. (Stéphane Lessard/Le Nouvelliste)

Du côté du rang Saint-Malo, on parle encore une fois de maisons unifamiliales individuelles ou jumelées, de quatre logements, mais aussi de 13 à 32 logements dans des immeubles pouvant compter de deux à cinq étages. Ce sont des catégories d’usage qui existent dans la réglementation. Une zone a été exclue du projet afin de préserver les milieux humides qui s’y trouvent.

Cet aménagement ne peut se réaliser à court terme puisque l’eau et les égouts n’y arrivent pas, a précisé M. Lajoie. « Tout d’abord, il faut mettre en place des infrastructures. Cela nécessite un protocole d’accord signé avec le conseil municipal. Ce sont des opportunités qu’offre le zonage. […] Le conseil d’administration a le pouvoir discrétionnaire de dire oui ou non.

Certaines zones peuvent être soumises à l’approbation d’un référendum et d’autres non. Les citoyens pourront donc demander un référendum pour certaines modifications seulement.

Des cartes détaillées ont été présentées lors de cette séance de consultation publique. The Nouvelliste a demandé une copie à joindre à cet article, mais a plutôt été invité à faire une demande d’accès à l’information.

Quand les travaux pourraient-ils commencer, a demandé un citoyen. «Le début des travaux, je n’ai pas de boule de cristal, ça pourrait ne jamais être», a répondu M. Lajoie, ce qui a déclenché un tonnerre d’applaudissements. Ce dernier a terminé sa réponse en affirmant qu’étant donné les nombreuses étapes à franchir, la première pelle ne sera pas donnée avant au moins deux ans, selon lui.

La circulation a fait l'objet de plusieurs questions dont celle de Denis Montplaisir.

La circulation a fait l’objet de plusieurs questions dont celle de Denis Montplaisir. (Stéphane Lessard/Le Nouvelliste)

Préoccupations

La tranquillité du quartier, tout ce qui touche à l’eau comme les risques de débordements, la circulation, la vue, les arbres coupés, les résidents ont plusieurs inquiétudes. « Quand on parle de 1 200 portes, la circulation sur la rue Saint-Maurice est déjà encombrée. On ne peut pas le sortir le matin et on ne peut pas rentrer le soir. Ça va prendre un chemin supplémentaire parce que ça n’a pas de bon sens», a déploré Denis Montplaisir.

Des études de circulation seront réalisées, a indiqué M. Lajoie. «C’était l’un des premiers soucis du dossier», a assuré M. Cournoyer.

Patrice Cloutier s'inquiète pour la tranquillité du quartier.

Patrice Cloutier s’inquiète pour la tranquillité du quartier. (Stéphane Lessard/Le Nouvelliste)

« Mon père a 78 ans. Il y est allé pour mener une vie tranquille au bord d’un golf. Mais dans les années à venir, ce sera les excavatrices mécaniques, la construction, le multi-habitation», s’inquiète Patrice Cloutier. « Nous avons investi, nous avons payé des améliorations locatives dans un projet de golf et ça a fini par être un mini-putt, ça n’a aucun sens. […] Nous voulions avoir l’esprit tranquille», a soutenu Jean-François Lallier.

Un autre habitant a déclaré qu’il était prêt à acheter le terrain derrière sa maison, mais la ville lui a répondu que ce n’était pas possible. «Je ne veux pas de voisin», dit-il.

Michel Grondin, qui a lui-même travaillé sur des projets immobiliers, a conseillé aux élus d’autoriser plutôt la construction de résidences unifamiliales à cet endroit. « Il est très difficile de mélanger locataires et propriétaires. »

La plupart des conseillers ainsi que le maire sont entrés dans la salle quelques minutes avant le début de la séance ordinaire du conseil. Les participants à la réunion de consultation ont été déçus que la réunion se termine ainsi. « Pouvez-vous vous engager à tenir une autre réunion pour vraiment répondre à toutes les questions des gens ? » » a demandé un citoyen. Certains ont suggéré qu’elle se tienne au centre communautaire de Sainte-Marthe.

Sans vouloir faire aucune promesse, le maire Jean Lamarche a invité les personnes présentes à recueillir leurs questions et préoccupations. « Après, nous verrons comment nous pouvons vous rencontrer dans un climat où nous pourrons nous parler. Parce que j’arrive, et ce que je constate en ce moment, ce n’est pas un climat propice aux échanges.

“Ressaisissez-vous et prenez un avocat”, a conseillé l’un des habitants au reste de l’assistance avant de faire une prédiction : “Vous allez vous faire avoir.”

 
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