Les agressions se multiplient dans les prisons fédérales

Les agressions se multiplient dans les prisons fédérales
Descriptive text here

Au cours de la dernière année, 104 agents correctionnels ont été agressés par des détenus dans les quatre pénitenciers fédéraux du Québec, selon les chiffres du Service correctionnel Canada consultés par Le soleil. En 2018, seules 35 attaques par an ont été enregistrées.

Le constat est le même partout au pays. Les agressions annuelles contre des agents correctionnels sont passées de 303 à 676 entre 2018 et 2024.

Selon Mike Bolduc, président régional du Syndicat des agents correctionnels fédéraux, les livraisons par drones contribuent à cette tendance. « Drones, drogues, armes. Ce sont des facteurs qui aggravent les violences dans nos établissements », a-t-il déclaré.

Peu de sanctions

Les détenus ne sont pas punis pour les crimes qu’ils commettent dans les prisons, dénonce le syndicat.

En plus d’être transférés dans un autre secteur, les détenus s’en sortent souvent sans nouvelles accusations ni conséquences, déplore Mike Bolduc. « Va cracher sur quelqu’un dans la rue et vois ce qui se passe. Vous aurez automatiquement un casier judiciaire. On ne peut pas s’amuser à faire ça entre les murs», tonne-t-il.

Début février, deux agents correctionnels ont été poignardés à plusieurs reprises par un détenu. Selon M. Bolduc, il s’agissait d’une tentative de meurtre, mais l’événement a été traité une agression par l’employeur. « L’agresseur n’a pas été puni pour son crime. Oui, il a été transféré du secteur, mais qu’a-t-il obtenu d’autre ?

« Travailler dans un pénitencier ne donne pas le droit d’être agressé gratuitement. Oui, c’est notre travail. Nous avons suivi une formation pour cela. Mais cela ne donne pas aux détenus le droit de nous frapper gratuitement ou de nous cracher au visage sans conséquences de leurs actes.

— Mike Bolduc, président régional d’UCCO-SACC-CSN

Manque de personnel

Selon le syndicat, le Service correctionnel du Canada éprouve des difficultés à embaucher les employés nécessaires pour juger les infractions commises par les détenus.

« Il n’y a pas de présidents indépendants. Et ils ne font pas le nécessaire pour y parvenir. Donc ces détenus n’ont pas de comptes à rendre», dénonce-t-il.

>>>>>>

Vue de l’intérieur du pénitencier de Donnacona. (Archives Le Soleil)

L’abolition du « trou », l’isolement cellulaire qui servait souvent à punir les détenus, n’arrange pas la situation, selon le président du syndicat.

« L’employeur nous a dit qu’il prendrait les mesures nécessaires pour serrer la vis. Comme nous n’avons plus ces détentions, il nous faut d’autres sanctions. Transférez-les, donnez des amendes plus élevées que 20 dollars seulement pour avoir frappé quelqu’un… Mais à ce jour, rien n’a été fait depuis six ans.

« Pas représentatif »

Interrogé par Le soleil, Les représentants du Service correctionnel du Canada ont tenu à relativiser le nombre croissant d’agressions.

« Il y a un petit nombre de délinquants qui agressent le personnel à plusieurs reprises et chaque agression est comptée séparément, donc ces incidents ne sont pas représentatifs d’une augmentation globale de la violence institutionnelle de la part de l’ensemble de la population carcérale », indiquent-ils par mail.

Ils ajoutent que des poursuites pénales, des sanctions disciplinaires et des mesures administratives peuvent être prises contre toute personne impliquée dans des incidents violents et que plusieurs mesures sont déjà en place pour assurer la sécurité du personnel.

«Ces mesures comprennent le placement des délinquants au niveau de sécurité approprié, des outils de détection et d’identification des drogues, l’utilisation de procédures de sécurité statiques et dynamiques robustes ainsi qu’une formation continue du personnel», explique le Service correctionnel du Canada. .

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Dominic Lobalu peut courir sous les couleurs suisses
NEXT Thierville-sur-Meuse. Le centre éducatif fermé ouvre ses portes pour vendre des fleurs et des plantes