Air France-KLM a creusé sa perte au premier trimestre, affectée par la hausse des coûts, les tensions géopolitiques et la baisse des revenus de fret, a annoncé mardi la compagnie, en renforçant ses mesures d’économies dont le gel des embauches de certains personnels.
A 522 millions d’euros contre 344 millions aux trois premiers mois de 2023, la perte nette du groupe franco-néerlandais est supérieure à celle attendue par les analystes financiers, même si la période s’avère traditionnellement faible pour les compagnies aériennes basées en Europe.
Malgré cette perte représentant plus de la moitié du bénéfice annuel record de 2023 (934 millions d’euros), l’entreprise a maintenu ses objectifs financiers annuels, avec de fortes réserves pour le pic estival.
Entre janvier et mars, elle s’est félicitée d’avoir transporté 6,2% de passagers de plus qu’à la même période en 2023, soit 20,8 millions, et a vu son revenu par passager augmenter, pour un chiffre d’affaires total en hausse de 5,1% à 6,7 milliards d’euros.
Mais comme au quatrième trimestre 2023, qui s’est soldé par une perte nette, Air France-KLM n’a pas réussi à profiter de la hausse de la fréquentation.
Éléments d’explication : la hausse des coûts a pesé sur le résultat opérationnel de 243 millions d’euros, entre une hausse des prix des pièces détachées, des difficultés d’approvisionnement et un accord salarial chez KLM estimé à 50 millions d’euros.
Plus inhabituel, 50 millions supplémentaires ont été dépensés pour indemniser les passagers touchés par des retards ou des annulations de vols.
Celui-ci a également souffert de « l’affaiblissement du marché du fret », après une période d’euphorie durant la crise sanitaire. Cet aspect de l’activité a également été bouleversé par la mise en place d’un nouveau système informatique.
Le « cargo » a ainsi grignoté le résultat opérationnel de 157 millions d’euros sur un an, soit plus que les 144 millions gagnés grâce à une réduction de la facture kérosène.
Benjamin Smith, directeur général du groupe cité dans le communiqué, a reconnu « un début d’année difficile, marqué par des tensions géopolitiques persistantes » : guerre en Ukraine et espace aérien russe fermé, interdisant les routes les plus courtes vers l’Asie, suspension des vols vers trois Sahel. pays (Burkina-Faso, Mali et Niger) et guerre entre le Hamas et Israël.
Alors que les coûts unitaires du groupe ont encore augmenté de 4% au premier trimestre, Air France-KLM continue de viser une croissance des coûts de seulement 1 à 2% pour l’exercice 2024.
Cela passera notamment par un “gel des embauches du personnel administratif et non opérationnel”, outre l’arrivée de nouveaux avions plus économiques dans la flotte, a expliqué le groupe, qui a confirmé ses autres objectifs annuels dont une augmentation de 5 % de sa capacité en sièges entre 2023 et 2024.
