un an de prison avec sursis contre Daniel Zaïdani

un an de prison avec sursis contre Daniel Zaïdani
un an de prison avec sursis contre Daniel Zaïdani

Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a statué ce mardi 30 avril. L’ancien président du conseil départemental de Mayotte, Daniel Zaïdani, est condamné à un an de prison ferme dans l’affaire des concerts de la Sexion d’Assaut en 2012. La peine est assortie de privation de liberté. des droits civils et civils à trois ans et à une amende de 25 000 euros. Il peut perdre son poste de conseiller départemental du canton de Pamandzi s’il ne fait pas appel dans un délai de dix jours.

Le sourire affiché aux côtés de Marine Le Pen il y a quinze jours se tend désormais. Ce mardi matin, Daniel Zaïdani, ancien président du conseil départemental de Mayotte, a été condamné à un an de prison. L’exécution provisoire n’a pas été confirmée par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, l’élu conserve donc son mandat de conseiller départemental du canton de Pamandzi s’il fait appel dans les dix jours suivant sa condamnation. La justice l’a accusé de détournement de fonds publics et de contournement de marchés publics en 2012 et 2013, alors qu’il dirigeait le tout jeune département de France (de 2011 à 2015). Il y a d’abord cette série de concerts du groupe de rap Sexion d’Assaut à Madagascar, aux Comores et à Mayotte. L’organisation se fait de manière opaque, avec des fonds publics. “Il a fallu organiser une tournée, on a fait en sorte qu’ils puissent venir à Mayotte”, Pamandzien s’est défendu lors de son procès, mardi 19 mars. A l’époque, une subvention signée avec le producteur des rappeurs garantissait que les cachets des trois représentations s’élevaient à 45 000 euros. Un autre a servi à financer des billets d’avion. Alain Kamal Martial (voir encadré), alors directeur du service culturel départemental, imputait l’opération à Daniel Zaïdani, parti à l’époque à Madagascar pour assister au festival de Diego-Suarez.

Deuxième fait qui a suscité l’intérêt des juges, l’organisation d’un foutari au domicile du chef de la communauté, le 12 août 2012, avec l’argent du contribuable (5 000 euros). Si pendant le Ramadan, il était d’usage que le Département organise un repas de rupture du jeûne, celui-ci se fait généralement en public avec les représentants des autorités locales. Là, les 200 invités, même si certains étaient des notables locaux, avaient pour point commun d’être des partisans de l’élu mahorais. Par ailleurs, Catherine Vannier, la présidente du tribunal correctionnel, a relevé que Saïd Omar Oili, ancien président du conseil général et rival politique de Daniel Zaïdani, avait également organisé ce type d’événement à son domicile, mais à ses frais. Pour le lieu de la cérémonie, l’intimé avait souligné que “la seule habitation [du conseil général] disponible était celui de Kani-Kéli. « C’était beaucoup plus isolé, la grande majorité des gens sont à Mamoudzou et à Petite-Terre. » Cassandre Morvan, la procureure adjointe, y voyait plutôt un parti financé sur fonds publics qui n’était rien d’autre qu’un achat de voix électorales. “Ces gens se sont bien divertis aux dépens du conseil départemental”, a noté le magistrat.

Une peine d’un an de prison avec sursis a été requise

L’achat de deux véhicules CD a également été ciblé en prévention. Sans marché public, pourtant obligatoire lorsque le montant de l’achat dépasse 15 000 euros, les deux SUV [pour Sport utility vehicule, en anglais] ont été acquis au sein de la concession Peugeot Mahoraise. “Les élus ont été surpris par ces acquisitions compte tenu des difficultés du Département”, a souligné la juge Catherine Vannier. Choisis par Alhamid Aboubacar (voir encadré), les deux véhicules coûtent 39 100 euros pour l’un et 31 600 euros pour l’autre. En plus d’avoir confié l’achat à un confrère plutôt qu’au service « logistique et moyens », l’élu est accusé d’utilisation non planifiée des véhicules. En effet, l’enquête de la section de recherche de la gendarmerie a établi que des élus utilisaient le parc automobile à des fins privées. Daniel Zaïdani aurait même demandé à plusieurs reprises à l’un des chauffeurs de récupérer sa femme et ses enfants. Compte tenu de l’ancienneté des faits, le procureur a requis un an de prison avec sursis à l’encontre de l’ancien président de la communauté mahoraise. Elle a également requis qu’il soit privé de ses droits civils et civiques pendant cinq ans et interdit d’exercer toute fonction publique pendant la même durée, ainsi qu’une amende de 40 000 euros.

Le tribunal a suivi le parquet pour la peine de prison avec sursis. En revanche, la durée de la privation des droits civils et civiques est réduite à trois ans et l’amende à 25 000 euros.

Les deux complices présumés libérés

Aux côtés de Daniel Zaïdani, Alain Kamal Martial Henry et Alhamid Aboubacar étaient jugés pour complicité, respectivement pour les concerts de la Sexion d’Assaut et l’achat des véhicules. L’ancien directeur du service culturel départemental, aujourd’hui représentant du département de Mayotte au Mozambique, est libéré. C’est la même chose pour Alhamid Aboubacar, l’ancien collaborateur qui a supervisé l’achat des deux véhicules.

 
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