Depuis mardi 2 avril, le Musée de la Coutellerie de Nogent (Haute-Marne) propose une exposition consacrée aux liens entre le monde des couteaux et celui des animaux, à travers tous les prismes. Idéal pour une sortie.
Ce n’est pas un zoo, mais vous y verrez beaucoup d’animaux. Ceux-ci sont au centre d’une nouvelle exposition, inaugurée mardi 2 avril 2024 au Musée de la Coutellerie de Nogent (Haute-Marne).
Le public a jusqu’en novembre 2025 pour en profiter. Pour rappel, le musée n’ouvre que de février à fin octobre, avant l’hivernage.
France 3 Champagne-Ardenne a pu s’entretenir avec Benoît Garnier, le directeur du musée. « Nous avons voulu montrer, à travers le prisme de nos collections, tous les liens que les animaux peuvent entretenir avec le monde de la coutellerie. »
« On retrouvera dans quatre vitrines toutes les matières premières animales utilisées en coutellerie : manches de couteaux, anneaux de ciseaux… qui sont en os, ivoire, écailles de tortue, bois de cerf, nacre, corne de bovidé. » Un grand planisphère permettra au public de savoir d’où viennent toutes ces ressources, par exemple le bord de l’océan Indien pour la nacre. Les matériaux de substitution sont également présents pour rappeler qu’aujourd’hui, la Convention de Washington offre un cadre pour éviter la surexploitation, voire la disparition des espèces concernées par plusieurs de ces matériaux.
L’affiche présentant l’exposition montre différents ciseaux qui représentent des animaux.
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© Musée de la Coutellerie de Nogent
Deux autres vitrines présentent des accessoires, par exemple des ciseaux, sur lesquels sont représentés des animaux. Ainsi, en ce qui concerne la vaisselle, les couteaux à poisson… montraient souvent des poissons travaillés dans le métal. Une pièce remarquable : des ciseaux en forme de cigogne, à la symbolique évidemment forte… utilisés pour serrer le cordon ombilical à la naissance d’un bébé.
« Nous voulions aussi montrer comment l’animal pouvait être un moteur. » Pour l’occasion, le musée a sorti des réserves deux imposantes machines : une roue à chien et un carrousel à mulets (ce dernier n’avait jamais été présenté au public). Ces mécanismes actionnés par des animaux actionnaient des meules ou des polisseuses pour les lames.
« Un autre aspect mis en avant concerne tous les instruments de nos collections qui sont utilisés pour le soin ou l’élevage des animaux. Par exemple pour tondre les moutons, toiletter les chiens. Ou soigner les chevaux, avec des couteaux de maréchal-ferrant. Une vitrine présentera également des ustensiles utilisés par les vétérinaires, et même, “C’est assez rare, de très petites prothèses de hanche destinées aux chats et aux chiens”.
Deux autres expositions se concentrent sur l’animal au centre de la chasse et de la pêche. Pour cette exposition dont le montage a nécessité six mois, des panneaux d’information particulièrement complets ont été installés. Une centaine d’objets sont exposés.
Au-delà du règne animal, les collections du musée de Nogent, capitale du couteau (on en fabrique encore dans cette ville), sont riches de près de 10 000 pièces. Il y en a 9 000 en réserve, et 1 000 en exposition permanente, pour en apprendre davantage sur l’histoire de la coutellerie, notamment nogentoise (voir localisation sur la carte ci-dessous).
Pour visiter ce musée, sachez que tous les publics sont les bienvenus, y compris les enfants. « Il est possible de comprendre nos collections sans forcément avoir à lire tous les panneaux. La partie graphique est donc très importante, et peut se suffire à elle-même. Toute la scénographie du musée, y compris la partie permanente, a également été revue pour l’occasion. De même, de nombreuses pièces sont exposées pour la première fois. “C’est très différent de ce que les gens ont vu ces dernières années.”
Le musée est ouvert toute la semaine (même le dimanche), sauf le lundi. Le public est ouvert de 10h à 12h et de 14h à 18h. Le prix est bas : cinq euros pour les adultes, 2,50 euros pour les enfants de 6 à 12 ans (en dessous, les enfants ne peuvent pas payer). Le prix de la visite guidée, destinée en principe aux groupes, remplace le prix de l’entrée : il est de six euros par personne, quel que soit l’âge (toujours gratuit pour les moins de 6 ans).
