le quotidien insupportable d’un homme maltraité par sa compagne

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Tribunal correctionnel de Tours

Le poids de la honte pèse encore sur les épaules de Nathan lorsqu’il pousse les portes de la gendarmerie. Celui que portent généralement les victimes de violences conjugales. Sur son corps, les marques, parfois indélébiles, des scènes de jalousie de Brenda, sa femme. Une oreille coupée par une morsure. Une longue cicatrice au dos témoigne d’une coupure volontairement infligée avec un morceau d’assiette cassée. Une brûlure marque aussi le jet d’un produit ménager corrosif. Destiné à déboucher les canalisations.

« Un auteur sur dix est une femme »

Avec ses pieds dans des claquettes ouvertes, une longue tunique et des leggings, Brenda n’est pas fière. La maman parle à voix basse, laisse échapper quelques larmes, jeudi 25 avril 2024 à Tours (Indre-et-Loire). Elle reconnaît la violence, mais a du mal à comprendre comment elle peut se retrouver dans de tels états de colère. “Parfois ça va trop loin, je sais que ce n’est pas la façon de réagir »elle explique.

La jeune femme est immensément jalouse, ce qu’elle sait injustifié. ” J’ai besoin d’aide “, admet-elle. Au fur et à mesure que le procès avance, le portrait de sa propre mère violente se dessine. « Elle a frappé mon pèreexplique Brenda. Je n’aimais pas ça, alors c’est moi qui les ai séparés quand ils étaient comme ça. » Une forme de mimétisme que les tribunaux ne connaissent que trop bien.

Sans casier judiciaire, les juges l’ont condamnée à douze mois de prison avec sursis probatoire. Une sanction qui l’obligera à suivre une cure, ainsi qu’un stage contre les violences conjugales.

Le poids du silence des hommes maltraités

Plus les bleus et les marques s’accumulent sur le corps de Nathan, plus il se cache, il ne va même pas au travail. Les premières violences sont apparues en 2018, puis ont cessé lorsque les faits ont été révélés, en février 2024. Si Brenda a eu du mal à s’exprimer devant les juges, le procureur de la République s’est chargé de rappeler quelques phrases confiées aux enquêteurs. La trentenaire remercie son mari d’avoir pris la parole, car “il fallait sortir de ce fonctionnement infernal”.

Le banc des victimes reste vide. Preuve, aux yeux du procureur de la République, du lourd fardeau de honte qui pèse sur les hommes victimes de violences conjugales. La voix de Nathan n’est portée par aucun conseil, seule la procédure témoigne d’années d’épreuve et permet de faire entendre sa parole. « Un auteur sur dix est une femme »rappelle Catherine Sorita-Minard, procureure de la République de Tours.

 
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