Grand Besançon. Des fermes du Doubs payées pour améliorer la qualité de l’eau

Grand Besançon. Des fermes du Doubs payées pour améliorer la qualité de l’eau
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« Dans ce monde de tensions, nous apportons de l’intelligence » Christophe Lime, vice-président du GBM (Grand Besançon Métropole) en charge de l’eau potable, de l’eau des rivières et de l’impact des eaux usées, parle au nom de tous : Denis Jacquin, en charge de infrastructures d’eau chez GBM, Thierry Decosterd, président du Syndicat intercommunal du val de l’Ognon, Stéphane Sauce, agriculteur à Nancray, chargé du PSE environnement (rémunération des services environnementaux) à la Chambre d’Agriculture Doubs/Territoire de Belfort et François Rollin, directeur de la délégation Besançon à l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse.

4 000 hectares concernés

Voilà pour le « nous » utilisé par Christophe Lime : il démontre, en cette période d’après-crise agricole sévère, que les acteurs de ce projet – qui n’ont pas tous les mêmes intérêts – sont conscients de l’importance de l’eau. Personne ne baisse la garde sur le volet environnemental. « Le travail mené avec les agriculteurs est déterminant pour la biodiversité et conduit à la préservation de l’eau : moins de traitements phytosanitaires, c’est une eau moins chère et de meilleure qualité. Les agriculteurs sont payés pour leurs efforts en faveur de la protection de l’environnement.

Depuis deux ans, GBM a répondu à un appel d’offres de l’Agence de l’Eau et 27 exploitations agricoles (soit 49 agriculteurs), entre Fourg et Clerval, en passant par Nancray et Valdahon, se sont engagées dans ce projet, soit un périmètre concernant les captages de Saint- Vit, vallée de la Geneuille/Ognon, et la Source Arcier/Bergeret. Cela représente une superficie de 4 000 hectares, dont 1 750 situés dans les zones de ressources stratégiques du Grand Besançon.

Azote et herbicides en baisse de 25 %

Dans le projet en question, les agriculteurs peuvent s’engager sur différents indicateurs, durée des rotations, nombre de haies, quantité d’azote, fréquence d’utilisation du traitement herbicide, etc. « On peut par exemple installer des haies, changer de culture, la luzerne ne le fait pas. a besoin d’engrais et pousse à 30°C. Le PSE nous permet, sans contraintes, de prendre des risques et de voir si ça marche et il nous donne une vision de l’avenir puisque le contrat est signé pour 5 ans. Pour l’instant, nous avons planté 7,8 km de haies sur les 20 km prévus », explique Stéphane Sauce. La quantité d’azote et d’herbicide a diminué de 25 % par ha.

3,4 M€ sur 5 ans

Lors des premiers récits, François Rollin constate que « la progression du PES est adaptée à l’évolution de chacun. Le budget consacré par l’Agence de l’Eau est de 3,4 millions d’euros sur cinq ans. Les agriculteurs sont conscients des enjeux environnementaux, mais ils doivent également soutenir économiquement leurs exploitations. Au bout de ces cinq années, il faudra trouver des relais à l’Agence de l’eau, soit en payant mieux les produits qui ont demandé des efforts de production, soit les collectivités devront répercuter ces efforts sur les factures d’eau. .

Avec réalisme et sens du terme, Christophe Lime résume la situation : « Aujourd’hui, nous sommes des gestionnaires de canalisations, mais demain qu’est-ce qu’on met dans les canalisations… » Certes, les images sont terribles du Doubs qui disparaît chaque été depuis 2018.

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